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Delzenne : « J’espère que je ne vais pas regretter cette décision »

Interview.Il y a quelques jours, Élise Delzenne a annoncé qu’elle mettait un terme sa carrière professionnelle. La coursière de la formation Lotto Soudal Ladies a donc rangé définitivement son vélo. La Nordiste n’a pas pu résister aux sirènes de BTWIN. Sans doute que sa non-sélection pour les Jeux Olympiques de Rio a pesé dans la balance même si elle préfère évoquer « une lassitude constante et un manque de motivation en compétition ». Maintenant, Elise Delzenne va ouvrir un nouveau chaître et commencera à écrire la suite de son histoire loin du monde du cyclisme… Pas si sûre puisque le naturel reviendra vite au galop…

Élise, pourquoi avez-vous décidé de mettre un terme à votre carrière ?
J’ai pris cette décision pour plusieurs raisons. J’avais un peu moins de motivation en compétition. Ensuite, BTWIN m’a fait une proposition que je n’ai pas pu refuser. C’était donc le moment pour moi de tourner la page. J’avais envie de commencer une nouvelle aventure. Au final, je voulais passer plus de temps avec ma famille, mes proches et mon compagnon.

 Avez-vous mis du temps pour prendre cette décision ?
Cela fait longtemps que ma décision d’arrêter est décidée dans ma tête. Je ne suis pas quelqu’un de spontanée pour des choix aussi importants à prendre. Bien évidemment que le vélo va me manquer à un moment mais c’est un choix mûrement réfléchi. J’espère que je ne vais pas regretter cette décision…

Qu’allez-vous retenir de votre belle carrière ?
Beaucoup de choses positives. Après mon retour en 2012, j’ai eu la chance de devenir championne de France à Lannilis en Bretagne. Cela m’a permis d’intégrer rapidement la sélection nationale. J’ai ainsi pu participer à des Championnats du monde. C’était top ! Par la suite, j’ai pu beaucoup apprendre au sein de la formation Specialized-Lululemon. Ensuite, j’ai rejoint l’équipe Lotto Soudal Ladies. J’ai obtenu de bons résultats durant ma carrière. Enfin, il y a eu la piste où j’ai passé de supers moments aux quatre coins du monde.

« Pour moi, les Jeux ne restent pas un bon souvenir »

Y-a-t-il un moment qui vous a le plus marqué ?
Mon titre de championne de France élites route obtenu en 2013 à lannilis en Bretagne. C’était un gros résultat pour moi. Il y a eu également ma première victoire en élites. J’étais partie toute seule en échappée durant quarante kilomètres avant de m’imposer en solitaire. C’est difficile d’en choisir quelques-uns car j’ai connu de beaux moments tout au long de ma carrière.

Le fait de ne pas avoir été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Rio restera-t-il le plus gros regret de votre vie ?
Non, ce n’est pas un regret car pour ma part, j’avais fait tout ce qu’il fallait pour être présente aux Jeux Olympiques de Rio. Au vu de mes résultats, j’aurais dû y aller. Mais l’encadrement de l’équipe de France a fait le choix de m’écarter de la sélection pour les JO. À l’heure actuelle, je ne sais toujours pas pourquoi je n’ai pas été retenue alors que j’étais en super forme. À ce moment-là, je me suis rendu compte que mes valeurs de sportive de haut niveau n’étaient pas les mêmes que celles véhiculées par ma Fédération. J’ai été vraiment très déçue. Je n’ai pas envie de patienter encore trois ans pour aller aux JO. Et au dernier moment, je ne serai peut-être pas sélectionnée.
Pour Paris 2024, serez-vous présente pour soutenir vos copines ?
Pour moi, les Jeux ne restent pas un bon souvenir. Bien évidemment, j’irai supporter les copines à Paris en 2024. J’y serai également pour encourager des amies qu’elles soient françaises ou étrangères. Mais on n’y est pas encore, on n’est qu’en 2017.

« Je vais pouvoir allier mes études d’ingénieure et mon expertise de cycliste de haut niveau »

Quelle va être la vie d’Élise Delzenne ?
J’aurais toujours un pied dans le milieu du cyclisme puisque je suis embauchée chez Btwin comme ingénieure textile vélo route femmes. Je vais pouvoir allier mes études d’ingénieure avec mon expertise de cycliste de haut niveau. C’est un métier qui va vraiment me plaire. Je vais pouvoir m’épanouir. Mais je serai au départ de quelques courses cyclistes. Par conséquent, je pourrai participer à des épreuves sportives avec mon fiancé (trail, cycle-sportive).

D’autres projets sont-ils en vue ?
Pour le moment, je suis en Picardie. Je vais devoir déménager à Lille car l’entreprise est basée là-bas. Ensuite, je vais me marier l’année prochaine. C’est un événement que je veux préparer à la merveille.

Avec votre nouveau métier, pensez-vous œuvrer pour le développement du sport féminin ?
J’espère que BTWIN va être un précurseur en matière de textile pour le cyclisme féminin. Le sport féminin se développe bien. Il y a de plus en plus de cyclistes. C’est extrêment prommeteur pour les années à venir.

Légende photo : Elise Delzenne dit adieu au monde du cyclisme (Compte Twitter Elise Delzenne)

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Il s’en est fallu d’un rien pour Cordon-Ragot

Compte-rendu.Partie dans l’avant-dernier tour, Audrey Cordon-Ragot a finalement terminé à la 39e place, ce samedi sur la course en ligne des Championnats du monde disputés à Bergen en Norvège. Une vraie déception pour la Bretonne !

Souvent, on fait les bons choix. On court à la perfection. Et pourtant, cela ne sourit pas. Pour son septième Championnat du monde, Audrey Cordon-Ragot avait fait ce qu’il fallait pour aller chercher ce podium sur la course en ligne des Mondiaux de Bergen en Norvège. Finalement, la Bretonne a terminé 39e, ce samedi. Bien loin de la lauréate du jour et sacrée championne du monde, la Néerlandaise Chantal Blaak.

« Je ne nourris aucuns regrets, relativisait Audrey Cordon-Ragot sur le site internet de la Fédération française de cyclisme (FFC). J’ai juste un sentiment de frustration ! Nous avons couru comme il le fallait, et le vélo réclame aussi une part de réussite, et moi j’ai souvent peu de chance. »
 
Cordon-Ragot : « J’ai cru au podium pou ma part »

Partie dans l’avant-dernier tour avec Chantal Blaak et Gracie Elvin, la coursière de la formation Wiggle-High5 s’est fait la peau pour rester dans le groupe de tête dans Salmon Hill. En compagnie de trois néerlandaises, la Bretonne était dans les meilleures dispositions pour aller chercher une médaille mondiale.

« C’est juste dommage. J’ai cru jusqu’au bout au podium pour ma part, et j’espérais que Pauline revienne. Si on avait été deux françaises dans le final, cela aurait été bon pour nous. On aurait attaqué à tour de rôle. Si cela n’avait pas fonctionné, on se serait emmenée l’une ou l’autre », résumait la Bretonne. Malheureusement, Cordon-Ragot a coincé dans le final.

Cordon-Ragot espère décrocher une médaille sur la scène internationale avant la fin de sa carrière.

« Quand une grande partie du peloton est revenu sur nous, j’ai tenté de relancer…. Mais en vain ! La tête a lâché, les crampes arrivent, et c’est terminé… et j’ai fait avec ce qui me restait », avouait-elle. Audrey Cordon-Ragot aurait préféré avoir un autre destin à Bergen.

« J’espère avoir d’autres occasions de ce type se représenteront pour moi », reconnaissait-elle. Car un jour, elle espère remporter une médaille sur la scène internationale avant la fin de sa carrière. Et pourquoi le faire en 2020 lors des Jeux Olympiques de Tokyo.

Légende photo : Audrey Cordon-Ragot (au premier plan sur la photo) voulait sa médaille à Bergen (Compte Twitter FFC)

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Le titre pour Black

Compte-rendu.Malgré une chute survenue dans le troisième tour, Chantal Blaak a trouvé les ressources nécessaires pour remporter le titre mondial, ce samedi sur la course en ligne des Mondiaux disputés à Bergen en Norvège. La Néerlandaise a devancé l’Australienne Katrin Garfoot et la championne du monde sortante, la Danoise Annalie Dideriksen. De son côté, Audrey Cordon-Ragot, présente dans l’échappée finale, a terminé très loin de la lauréate du jour.

Ce n’est sans doute pas à elle que l’on aurait pensé en premier pour remporter le titre mondial. Car au sein de la sélection néerlandaise, d’autres noms sortaient avant le départ de cette course en ligne. Bien évidemment, Anna Van Der Breggen, Annemiek Van Vleuten, Ellen Van Dijk ou encore Marianne Vos avaient les faveurs des pronostics pour succéder à Annalie Dideriksen dans cette épreuve. Finalement, c’est Chantal Blaak qui est devenue championne du monde, ce samedi à Bergen en Norvège.

« Je n’arrive pas encore à réaliser. Je suis en train de vivre un rêve, a-t-elle réagi au micro de l’Union cycliste internationale (UCI). Lorsque j’ai chuté, je me suis dit que ma course était terminée. Pourtant, j’ai réussi à revenir pour décrocher ce titre mondial. Ce n’était pas le plan que l’on avait mis en place. Je devais travailler le plus possible pour l’équipe. Finalement, en haut de la dernière ascension, j’ai écouté mon cœur, j’y suis allée et puis c’est tout ».

Blaak a surpris tout le monde

Après sa chute dans la troisième tour dans la descente de Salmon Hill, on ne donnait pas cher de sa peau. La coursière de la formation Boles-Dolmans a réussi tout d’abord à rentrer au sein du peloton avant de lui fausser compagnie à l’approche du dernier tour. Partie en compagnie d’Audrey Cordon-Ragot, d’Hannah Barnes et de Gracie Elvin, Blaak a basculé avec les meilleures en haut de la difficulté du jour.

Elles étaient finalement sept pour se disputer la victoire finale. Parmi elles, il y avait trois Néerlandaises. « On savait qu’il ne fallait pas attendre le sprint. Car Hannah Barnes semblait la plus rapide dans notre groupe. J’ai alors attaqué la première. J’ai vite compris que personne n’avait réagi à mon attaque », précisait-elle. Derrière, c’était l’enterrement de première classe comme cela avait été le cas vendredi matin sur la course juniors dames.

On allait donc jouer pour l’argent et le bronze. On pensait même à un instant qu’Audrey Cordon-Ragot pouvait monter sur le podium. Finalement, elle s’est révélée sous la flamme rouge et termine 39e. Quel dommage pour la Bretonne ! C’est Pauline Ferrand-Prévot qui prend une belle onzième place. Quant à Elise Delzenne, elle arrive 36e. Un bon résultat d’ensemble pour l’équipe de France car encore une fois, les Néerlandaises ont prouvé qu’elles étaient bien les plus fortes.

Légende photo : Chantal Black (au milieu de la photo) s’offre un premier maillot irisé (Compte Twitter UCI)