Interview.Actuellement dix-neuvième au général, Mélodie Lesueur, âgée de 27 ans, réalise un excellent début de saison. Trente-deuxième à Chambéry, vingtième à Mont Pujols et enfin douzième sur le Tour de Gironde, la Beauvaisienne sait très bien que ce Grand Prix d’Izernore, qui aura lieu ce dimanche, ne sera sans doute pas une course pour elle. N’ayant pas les qualités d’une sprinteuse, Lesueur espère se glisser dans une échappée afin de déjouer tous les pronostics. Car à Izernore, la pensionnaire du CSM Puteaux sera livrée à elle-même malgré une possible aide de sa coéquipière Ingrid Preteseille. Mais Mélodie voit déjà plus loin avec les Championnats de France en ligne de mire où elle espère décrocher un tip 5. En tout cas, tous les voyants sont au vert pour Mélodie Lesueur.
Mélodie, comment jugez-vous votre début de saison ?
Pour le moment, je ne m’en sors pas trop mal. Car en début de saison, je ne m’étais pas fixé d’objectifs. Il faut rappeler que je suis toute seule au sein de mon équipe pour jouer les premiers rôles. Cela peut-être un avantage comme un inconvénient. Je prends beaucoup de plaisir pour le moment. Et je suis dix-neuvième au classement général. À Chambéry pour l’ouverture de la saison, j’avais des soucis de santé. Ensuite à Mont Pujols, je fais une course plutôt correcte. Enfin sur le Tour de Gironde, je réalise mon meilleur résultat mais j’aurais aimé mieux faire. Mais la forme revient petit à petit. Il ne faut pas brûler les étapes.
Voyez-vous une progression plutôt positive après trois manches en Coupe de France ?
Après une trente-deuxième place à Chambéry, une vingtième à Mont Pujols et une douzième sur le Tour de Gironde, je considère que c’est plutôt positif. Car chaque année, j’ai souvent des difficultés en début de saison et je retrouve mon meilleur niveau à l’approche des Championnats de France. Cette année, c’est plus compliqué car j’ai des horaires de boulot très contraignantes. Ce n’est pas facile pour moi de trouver du temps pour m’entraîner mais pour le moment, j’y arrive grâce à mon talent et mon expérience.
Cela correspond-il à vos attentes ?
Oui, pour le moment, tout va bien. Et pour tout vous dire, j’ai changé de club cette année car j’avais envie de retrouver du plaisir sur le vélo. Je savais très bien qu’en signant à Puteaux, je n’allais pas gagner la Coupe de France. Mais j’étais à la recherche d’un club familial.
« Le Grand Prix d’Izernore, ce n’est pas forcément une course pour moi »
Après votre 10e place sur le contre-la-montre du Tour de Gironde, comment abordez-vous ce GP d’Izernore ?
Le Grand Prix d’Izernore, ce n’est pas forcément une course pour moi. Je ne m’attends pas à réaliser un super résultat sur cette épreuve même si tout peut arriver. Car le circuit est difficile mais les difficultés sont loin de l’arrivée. La victoire devrait se régler au sprint. N’ayant pas les qualités de sprinteuse, ce sera donc compliqué pour moi de me mêler à l’emballage final.
Qu’en attendez-vous de cette épreuve ?
J’aimerais bien me glisser dans une échappée. Si on veut attraper la bonne, il faut être dans tous les coups. En étant toute seule, c’est compliqué de sentir le bon coup. C’est plus simple lorsque tu es dans une équipe car tu peux mettre une coéquipière devant. Et quand cela rentre, tu peux contrer. Lorsque tu es toute seule, c’est toi qui décide d’être en tête et non pas ta coéquipière.
Allez-vous devoir surveiller tout le monde ?
Il y aura beaucoup de concurrentes à surveiller ce dimanche mais la course risque d’être difficile. Si l’arrivée était jugée au sommet de la bosse, je ferai partie des meilleures. Au contraire, si une sprinteuse réussit à passer les difficultés du jour, elle pourra régler facilement le sprint du peloton. Il faudra faire attention aux filles qui sont bien classées au général. Mais il faudra également se méfier des petites jeunes qui marchent bien. Car la jeunesse commence à arriver fortement.
Cela vous surprend-il de voir des jeunes qui marchent en ce début de saison ?
C’est normal. J’ai été jeune et j’ai poussé des coureuses vers leur fin de carrière. Les juniors qui marchent bien sont en sport-études. Elles ont alors des horaires amenagées et peuvent davantage s’entraîner. C’est une facilité pour elles de venir courir le dimanche lorsque vous avez plus de quinze heures d’entraînements par semaine. Pour ma part, j’ai réussi à faire une seule sortie de deux heures et puis… c’est tout. C’est donc compliqué pour ma part de faire la différence par rapport aux petites jeunes.
« Je suis venue à Puteaux pour motiver mes coéquipières et non pour les dégoûter du vélo »
Les deux filles qui vous accompagnent seront-elles là pour vous aider ou vous protéger sur ce GP d’Izernore ?
Je sais déjà qu’Ingrid Preteseille est sûre de venir avec nous sur cette manche de Coupe de France. Après, je ne sais pas qui sera la troisième fille qui sera à nos côtés à Izernore. C’est difficile pour notre directeur sportif, Raymond Plaza, d’emmener plusieurs coureuses sur les différentes Coupes de France. Mais Ingrid, qui marche bien, fait des études de vétérinaire et n’a pas beaucoup de temps pour le vélo. Pour ma part, si je voulais bien marcher, je ne travaillerais plus. Mais il faut tout de même payer les factures. Il n’y a pas que le vélo dans la vie.
Aujourd’hui, avez-vous un rôle de leader à défendre au sein du XSM Puteaux ?
Forcément ! J’essaye de leur donner des conseils et des informations. Lorsque vous avez une de nos filles, qui au bout de 100 mètres de course est déjà distancée du peloton, je ne peux rien faire. Je veux vraiment qu’elles se fassent plaisir sur le vélo. C’est le plus important. Je suis venue à Puteaux pour motiver mes coéquipières et non pour les dégoûter du vélo.
Qu’espérez-vous pour la suite de votre saison ?
Dans quinze jours, je suis en vacances et je vais aller repérer le prochain parcours des Championnats de France. Je trouve que c’est important de le faire. Pour moi, ce rendez-vous est le moment phare de ma saison. C’est une course qui me transcende le plus. À Saint-Omer, le titre devrait revenir, je pense, à une sprinteuse. Mais je vais essayer de faire mon mqximum sur le contre-la-montre national. Après ce sera difficile de combler l’écart avec les filles qui courent à l’international. J’espère réaliser un top 5 sur ces Championnats de France. Ensuite, je motive les filles pour prendre le départ du Tour de Guadeloupe. Car cela fait toujours du bien de gagner une telle course. Enfin, il restera la Coupe de France. Je me battrai jusqu’au bout de la saison pour obtenir le meilleur classement possible. Bien évidemment, je serai également sur les chronos internationaux en fin de saison.
Légende photo : Mélodie Lesueur espère rester sur une bonne dynamique, ce dimanche sur le GP d’Izernore (Compte Facebook CSM Puteaux Cyclisme)