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Brousse : « Si toutes les planètes sont alignées, nos tricolores peuvent aller chercher la victoire »

Entretien. Après l’annonce des filles retenues pour disputer les Championnats du monde de cyclisme sur route qui se dérouleront du 22 au 29 septembre dans le Yorkshire, le manager de l’équipe de France féminine, Paul Brousse, nous explique ses choix. Comme on s’y attendait, Paul n’a pas emmené de sprinteuse au vu du tracé très exigeant. Pas non plus de Pauline Ferrand-Prévôt à l’horizon. Cette dernière se consacre désormais intégralement au VTT Cross-country olympique. Mais le sélectionneur national nous rappelle qu’il a une équipe compétitive pour ces Mondiaux. Pour lui, il voit bien l’une de ses protégées avoir la capacité d’aller chercher un podium voire la victoire. Pour y parvenir, il faudra tout de même se débarraser de la formation néerlandaise, qui aura toutes les cartes en main sur cette compétition, comme à l’accoutumée ! Sur une mésentente de la meilleure nation mondiale,
Paul Brousse y croit dur comme fer, à moins d’un an des Jeux Olympiques de Tokyoo2020.

Paul, cela a-t-il été difficile pour vous de concocter cette sélection pour les Championnats du monde de cyclisme sur route dans le Yorkshire ?
Non, pas plus que d’habitude. Je me suis focalisé sur les filles qui ont réussi à peser sur les courses World Tour. Cela restreint le champ des possibles. Ensuite, j’ai dû faire un choix parmi les jeunes qui frappent à la porte de l’équipe de France. J’ai décidé d’emmener Evita Muzic avec nous car elle a montré plus de garanties que les autres sur cette fin de saison.

Pouvez-vous nous détailler vos choix ?
En équipe de France, il y a des filles incontournables comme Audrey Cordon-Ragot et Aude Biannic. La sociétaire du Team Trek-Segafredo pourra enfin jouer sa carte personnelle en sélection nationale sur un circuit qui lui correspond plutôt bien dans le Yordkshire. Pour celle qui évolue chez Movistar, je reste persuadé qu’un jour, cela payera pour elle. Si toutes les planètes sont alignées, nos Tricolores peuvent viser le titre. Concernant Eugénie Duval, elle retrouve son meilleur niveau depuis un mois. Elle avait besoin de recharger les batteries durant l’été. Cela est payant puisqu’elle est l’une des actrices sur les dernièers courses internationales. Concernant Juliette Labous, on avait quelques craintes après son début de saison un peu laborieux. Après un Tour d’Italie resplendissant, avec à la clé une onzième place au général et le maillot de meilleur jeune. La Franc-Comtoise a franchi un cap cette année. D’un commun accord avec elle, et Audrey, on avait décidé qu’elles fassent l’impasse sur le Championnat d’Europe à Aklmaar car le circuit ne leur convenait pas du tout. Cela leur permettrait d’arriver dans le Yorkshire avec le maximum de fraîcheur sur ce Championnat du monde. Pour sa part, Sévérine Eraud a réalisé une deuxième partie de saison plus que correcte. Dès avril, elle a décroché de bons résultats sur le Tour de Bretagne ou encore en République tchèque. Récemment, sur le Tour de Norvège, diffusé sur Eurosport, Sévérine a tenu tête aux meilleures cyclistes de la planète sur l’étape la plus difficile. Sans une chute, le lendemain, elle aurait pu obtenir un joli top 15. Enfin, Evita Muzic a décroché sa sélection grâce à ces résultats de ces dernières semaines. Sur le Grand Prix de Plouay, elle était aux avant-postes pour bosser pour son équipe. On a donc une belle équipe pour jouer les premiers rôles sur ce Mondial.

Toujours pas de Pauline Ferrand-Prévôt avec vous sur la route. Un retour en équipe de France est-il envisagé ? En avez-vous discuté avec elle ?
C’est certain, la priorité de Pauline Ferrand-Prévôt reste le VTT. Il n’y a aucun doute là-dessus. On a échangé avec Yvan Clothus, son entraîneur, et Pauline sur le fait de participer aux Championnats du monde de cyclisme sur route. Il a été décidé que ce n’était pas faisable car , au lendemain de ce Mondial, elle s’envolerait pour le Test Evnt des Jeux Olympiques de Tokypa2020.. Je ne voulais pas me battre car on avait pas envie de reproduire les erreurs du passé. On voit que la stratégie mise en place par la Fédération française de cyclisme (FFC) de l’avoir conseillé pour se focaliser sur une seule discipline est payant. PFP s’est soignée, et a retrouvé son meilleur niveau, pour redevenir championne du monde de VTT Cross-country format olympique.

Chez les garçons, on a Julian Alaphilippe, est-ce que on a un tel profil en équipe de France féminine ?
Clairement, on ne l’a pas ! Julian Alaphilippe est numéro un mondial ! Chez les filles, la première tricolore doit être classée au alentour de la trentième place. On a trois ou quatre filles qui se valent sur une course d’un jour. On n’a pas d’arme fatale pour rouler en tête de course. Il ne faut pas se mentir ! On devra devancer les choses car c’est la formation néerlandaise qui aura la clé. Ce sont elles qui décideront qui peut avoir un bon de sortie ou non ! De notre côté, il faudra courir intelligemment, et ne surtout pas rater les bons coups.

>« Le contre-la-montre mixte par équipes est un format qui est très télégénique. »

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce contre-la-montre mixte par équipes ? Comment jugez-vous ce nouveau format de course ?
Je trouve cette épreuve géniale ! On l’a expérimentée aux Championnats d’Europe. En plus, C’est un effort violent sur une discipline que personne ne connaît à part ceux qui pratiquent la poursuite. Il peut y avoir de gros bouleversement sur ce genre de format. On a pu le voir à l’occasion des Championnats de France de l’Avenir à Beauvais, avec la sélection bretonne. Pour en avoir discuté avec Thomas Voeckler, le manager de l’équipe professionnelle masculine, le contre-la-montre mixte par équipes est un format qui est très télégénique. C’est pour cette raison qu’avec, Julien Thollet, le coordinateur du contre-la-montre à la Fédération française de cyclisme (FFC), on a mis en place des stages afin de prendre le train en marche car on se doute que cette discipline pourrait devenir olympique, d’ici quelques années.

Après votre cinquième place aux Championnat d’Europe sur ce chrono, quels sont vos objectifs sur ce Mondial ?
On va attendre de connaître la liste des engagés avant de se fixer un objectif précis sur cette épreuve. Pour rappel, aux Championnats d’Europe, on visait la médaille. Finalement, on termine cinquième. On ne s’enflamme pas ! Mais on a l’expérience d’avoir déjà disputé ce format sur un grand championnat. On a ainsi pu débriefer et peaufiner les détails pour être encore plus fort dans le Yorskore.

Sur le contre-la-montre individuel, vous avez choisi plutôt Audrey et Juliette que Sévérine. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?
Je ne dénigre surtout pas le titre de championne de France de Sévérine Eraud. J’ai choisi Audrey et Juliette pour disputer le chrono. Lorsque je lui ai annoncé mon choix, elle a été très compréhensive. Elle s’en doutait un peu ! Elle n’est pas folle. Elle sait que devant elle, c’est très fort.

« J’aimerais bien vous annoncer que l’équipe de France va éclabousser ce championnat de toute sa classe. Il faut être objectif, cela n’arrivera pas »</em>

Viendra le temps de la course en ligne. À quoi vous attendez-vous sur un tracé exigeant ?
C’est un tracé qui correspond bien aux caractéristiques de nos filles. Sur ce type de parcours, elles savent bien courir. Elles sentent bien les coups. On avait pu le voir à Alkmaar même si au final, cela n’a pas payé pour nous. L’an dernier, à Innsbruck, sans grimpeuse, on savait qu’on avait aucune chance de briller sur un circuit aussi pentu. Cette année, on pourra espérer quelque chose. Sur un circuit, avec la répétition des bosses, on pourrait avoir une course passionnante. Une échappée pourrait bien jouer un mauvais tour au peloton. De notre côte, je suis convaincu que l’on pourra peser sur la course.

Comme d’habitude, ce sont les Néerlandaises qui auront les cartes en main sur ces Mondiaux ?
J’aimerais bien vous annoncer que l’équipe de France va éclabousser ce championnat de toute sa classe. Il faut être objectif, cela n’arrivera pas ! Car les Néerlandaises ont toutes les cartes en main. Cela leur arrivent tout de même de courir un peu à l’envers. On a pu le voir l’an dernier sur les Championnats d’Europe à Glasgow. Anna Van Der Breggen était dans la bonne échappée, et ses coéquipières ont décidé de rouler sur elle. Au final, elles ont été battues par Marta Bastianelli. Et cette année à Alkmaar, bis répétita avec Amy Pieters. Heureusement, cette année, cela a fonctionné. Pour ne pas arranger les choses, il y a quelques distorsions au sein de ce collectif si bien huilé en apparence. C’est à nous d’en profiter…

Quelle est la recette pour les battre ?
La recette pour les battre, c’est lorsqu’elles font des erreurs tactiques. Elles peuvent être battues. On a pu le voir l’an dernier à Glasgow. Si elles perdent, c’est parce qu’il n’y a pas une bonne entente au sein de la formation « Oranje ». Sinon, encore une fois, elles seront très difficile à battre !!!

>« Chaque chose en son temps. On va attendre la fin des qualifications avant de penser réellement aux JO. Affaire à suivre »</em>

Une tricolore pourra-t-elle tirer son épingle du jeu face à l’armafa hollandaise ?
J’y crois très fortement ! Si on est attentif, si on court bien, cela peut le faire ! On voit que nos Tricolores sont souvent à l’avant sur les courses World Tour. Je suis donc très optimiste sur la capacité de mes filles pour aller chercher un résultat sur ces Mondiaux.

Comment jugez-vous la saison des filles retenues pour ce Mondial, à un an des JO ?
Certaines filles ont mis en route après l’été. C’est plutôt bien. On aurait pu se dire que c’était une année sans pour ces filles-là. Cela aurait été un peu embêtant pour moi. Je remarque que les filles, qui évoluent en World Tour, sont un cran au-dessus lorsqu’elles redescendent à l’échelon inférieur. Globalement, le niveau de mes protégées est très élevé. Individuellement, je n’ai pas grand-chose à dire. Mais le tube de l’été restera le pic de forme affiché par juliette labous. C’est de bon augure, à moins d’un an des Jeux.

À un an des JO, ce Mondial pourrait vous donner quelques signes d’espoir dans l’optique de décrocher une médaille olympique ?
Cela va arriver vite ! Pour l’instant, on ne sait pas encore combien de filles seront qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokup2020. J’ai la tête dans les calculs afin de pouvoir emmener le maximum d’athlète au Japon. Chaque chose en son temps. On va attendre la fin des qualifications avant de penser réellement aux JO. Affaire à suivre…

Les Critères de Sélection pour Tokyo2020

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Le Net, si proche du graal

Compte-rendu.Marie Le Net offre la première médaille au clan tricolore sur ce Mondial autrichien. Après sa huitième sur le contre-la-montre, Marie Le Net a décroché la médaille d’argent sur l’épreuve en ligne des Championnats du monde de cyclisme sur route disputés à Innsbruck. La Bretonne a été battu au sprint par l’Autrichienne Laura Stigger. La Canadienne Simone Boilard complète ce podium. De leurs côtés Jade Wiel (5e) et Maïna Galand (10e) terminent dans top 10.

On attendait cela depuis 2010 ! Huit ans après le titre mondial de Pauline Ferrand-Prévôt, plus aucune Tricolore n’était montée sur un podium mondial chez les juniors. Le temps commençait à paraître long pour le clan tricolore. Ce jeudi, sur l’épreuve en ligne juniors des Championnats du monde disputés à Innsbruck, Marie Le Net est devenue vice-championne du monde.

« Ce n’est pas passé loin, confiait Marie Le Net sur le site internet de la Fédération française de cyclisme (FFC). Mais je ne nourris aucun regret, dans la mesure où j’ai tout tenté. J’ai joué sur mes points forts puisque je suis assez bonne en poursuite, et j’ai tenté de surprendre mes adversaires en essayant de finir seule en finisseuse. Je ne connaissais pas trop la valeur de mes adversaires au sprint. »

À quatre pour jouer le titre mondial

Trois jours après sa huitième place sur l’épreuve chronométrée, la sociétaire du Team Breizh Ladies semble avoir franchi un cap, surtout après l’obtention de son titre de championne du monde sur l’Américaine cet été en Suisse avec Victoire Berteau. La lauréate de la Coupe de France élites femmes a prouvé qu’une pistarde pouvait se mêler à la lutte finale sur un parcours copieux et tracé pour une pure grimpeuse.

Malgré les attaques incessantes de la Russe Aigul Gareeva, un trio, composé de l’Autrichienne Laura Stigger, de la Canadienne Simone Boilard et de l’Italienne Barbara Malcotti, se détache dans la dernière difficulté du jour. Derrière, Marie Le Net tente de combler son retard sur la tête de la course au prix d’une descente de folie. « J’ai fait la descente pleine balle, je me suis bien amusée dedans, et je suis rentrée sur le groupe de tête en bas. J’ai pété de nouveau dans la petite bosse, et je suis parvenue une fois encore à rentrer », soulignait-elle.

Une nouvelle fois, la Bretonne réussit à revenir sur les trois fuyardes. Le titre Mondial va se jouer à quatre et la Française semblait la plus rapide sur le papier. À un plus d’un kilomètre de l’arrivée, Le Net portait une attaque alors que Jade Wiel était en train de rentrer sur les quatre filles de devant. Derrière, l’Autrichienne et la Canadienne font le forcing pour rentrer sur Le Net. La Bretonne sera finalement battue au sprint par Laura Stigger, la régionale de l’étape et qui disputait seulement que sa deuxième course sur la route.

Le Net : « Il est clair qu’à l’arrivée, il ne m’a pas manqué grand-chose »

La Française n’a aucun regret à avoir car elle offre la première médaille au clan tricolore sur ces Mondiaux. « Il est clair qu’à l’arrivée, il ne m’a pas manqué grand-chose, soufflait Le Net. Si je n’avais pas tenté à la flamme, peut-être que… Mais avec des si… Je me suis vraiment mis à bloc pendant le sprint, en m’accrochant le plus possible à la roue de l’Autrichienne. Elle a lancé, et il m’a manqué presque rien pour la passer. » Marie Le Net est passée tout tout près de la plus belle victoire de sa jeune carrière.

À noter que de leurs côtés, Jade Wiel (5e) et Maïna Galand (10e) terminent dans le top 10 de cette course en ligne junior des Mondiaux. C’est un excellent résultat d’ensemble pour cette équipe de France. Maintenant, reste aux autres catégories (juniors hommes, espoirs hommes, femmes élites et hommes élites) de faire aussi bien voire mieux que Marie Le Net en Autriche.

Légende photo : Marie Le Net est vice-championne du monde junior de cyclisme sur route à Innsbruck (Crédit photo : Twitter FFC)

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Le doublé pour Pirrone

Compte-rendu.Elena Pirrone vient de signer un doublé retentissant ! Après avoir décroché le titre mondial, lundi dernier, sur le contre-la-montre, la Transalpine a remporté en solitaire la course en ligne juniors des Mondiaux disputés ce vendredi à Bergen en Norvège. Au terme des 76,4 km de course, l’Italienne a devancé la Danoise Emma-Cécilie Jorgensen et sa compatriote Letizia Paternoster. De son côté, la Française Jade Wiel a terminé à la cinquième place.

À la fin c’est toujours l’Italie qui gagne ! Chez les juniors, c’est une maxime qui prévaut. Ce vendredi sur la course en ligne juniors des Mondiaux disputés à Bergen en Norvège, elle s’est encore vérifiée puisque l’Italienne Elena Pirrone est devenue championne du monde. La Transalpine succède donc à sa compatriote Elisa Balsamo dans cette discipline.

Après le doublé réalisé lundi dernier sur le contre-la-montre (Pirrone en or et Vigilia en argent), la Squadra Aeeurra paraissait la nation la plus forte pour aller décrocher le titre mondial, ce vendredi à Bergen. En effet, les cinq transalpines ont contrôlé la course du début à la fin. Malgré de veines tentatives, c’est Elena Pirrone qui a pris la poudre d’escampette à un peu plus d’un tour de l’arrivée.

Pirrone a réalisé un numéro

Partie dans la descente de la difficulté du jour, la championne d’Europe et du monde en titre du chrono a réussi à tenir le peloton à distance. Même dans Salmon Hill, l’Italienne, qui s’entraîne dans le Trentin, a réalisé un numéro. Derrière, c’était un enterrement de première classe puisque Letizia Paternoster annihilait tous les contres afin de protéger Pirrone.

Les poursuivantes allaient donc se battre pour l’argent et le bronze. Emma-Cecilie Jorgensen, qui avait allumé la première mèche dans cette course, terminait derrière Pirrone. Létizia Paternoster complétait ce podium. De son côté, Jade Wiel prenait une très belle cinquième place. Mais il y a un peu de regret car en s’alliant avec les Danoises et les Britanniques, les coursières de l’équipe de France auraient pu aller chercher une breloque…

Légende photo : Elena Pirrone s’offre un doublé à Bergen (Compte Twitter UCI)