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Alençon : « J’aime venir à Longchamp pour retrouver toute la famille du handisport »

 

Interview.C’est comme si c’était hier ! Depuis ses tous débuts à Longchamp, de l’eau a passé sous les ponts. Ce samedi, Katell Aleçon, fraîchement revenue des Championnats du monde de cyclisme sur piste handisport disputés aux Pays-Bas, va lancer sa saison sur route, à l’occasion du Critérium David Franek. Pour l’heure, la licenciée du Vélo Sport Drennecois veut démarrer l’année dans d’excellentes conditions, et ne vise guère grand-chose ce week-end à Paris, car « mes gros objectifs seront au mois de mai ». Bien évidemment, la jeune femme, membre du Team Cofidis, et amputée du plateau tibial droit, aura en ligne de mire la qualification pour les Jeux Paralympiques de Tokyo2020.

Katell, quel bilan tirez-vous de vos Championnats du monde de cyclisme sur piste handisport disputés aux Pays-Bas ?
C’est plutôt positif ! Même si je n’ai pas décroché un seul podium, j’ai amélioré toutes mes temps sur les épreuves auxquelles j’ai pris part, excepté sur le 500 mètres, où j’ai obtenu le même chrono que l’an dernier. Finalement, ce sont de bons Championnats du monde de cyclisme sur piste disputés aux Pays-Bas.

Toujours placée mais pas de podium sur ces Mondiaux de piste, comment l’expliquez-vous ?
Pour rappel, je ne suis pas une spécialiste de la piste. Ce n’est pas ma discipline de prédilection. Je suis plus à l’aise sur la route. Mais je progresse d’année en année. L’an dernier, pour ma première participation à un Championnat du monde sur piste, j’étais toute proche d’un podium sur le 500 mètres. Aux Pays-Bas, je suis tombée à la veille de disputer cette épreuve. C’était donc pas très bien partie pour moi. Au final, je suis plutôt satisfaite de mes résultats sur ce rendez-vous planétaire handisport.

Comment appréhendez-vous votre saison sur la route ?
À l’heure où je vais lancer ma saison sur la route, je sais où j’en suis physiquement. L’an dernier, je n’avais pas démarré ma saison sous les meilleurs auspices. Cette année, je me sens en super condition. Tous les voyants sont au vert. C’est une bonne chose pour moi.

« Je serai à Longchamp pour préparer ma saison plutôt qu’autre chose »

Comment abordez-vous le Critérium David Franek ?
Pour moi, le Critérium David Franek arrive un peu trop tôt dans ma saison. Pour ma part, mes gros objectifs arriveront au mois de mai. Je serai à Longchamp pour préparer ma saison plutôt qu’autre chose…

Quels vont être vos objectifs à Longchamp ?
Pour être honnête avec vous, je ne me suis pas fixé d’objectif sur cette première course handisport de la saison sur route. Longchamp va me servir de rampe de lancement pour préparer au mieux ma saison sur route, comme je vous le disais précédemment. Maintenant, j’aime venir à Longchamp pour retrouver toute la famille du handisport. Car, on a peu l’occasion de se voir dans l’année.

Cela fait de nombreuses années que vous venez à Longchamp, comment jugez-vous l’évolution du cyclisme handisport ?
Cela évolue plutôt bien. Cela commence à se professionnaliser. Auparavant, lorsque j’ai débuté dans le milieu handisport, on était dans notre coin, et les valides ne s’occupaient pas de nous. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Cela progresse dans le bon sens. On est enfin reconnue à notre juste valeur. Aujourd’hui, on voit davantage du sport paralympique à la télévision. J’espère que l’on va continuer dans ce sens. En tout cas, je l’espère !

« Ce serait bien, si toutes les personnes handicapées pouvaient sortir de leur canapé pour se mettre au sport »

Vous courez également chez les valides, comment vous perçoit-il ?
Les filles sont plutôt cool avec moi. Elles m’aident quand je suis en galère. En Bretagne, il y a une bonne ambiance avec les athlètes féminines valides. En plus, je m’entends très bien avec tout le monde. Tout se passe vraiment bien…

Comment expliquez-vous le fait de ne pas avoir plus de filles en situation de handicap pratiquer le cyclisme ?
Il y a moins de licenciés chez les femmes que chez les hommes. Maintenant, je n’en connais pas la raison. Mais, il y a de plus en plus de filles qui viennent au cyclisme. Pour moi, c’est plus sympathique de rouler avec d’autres filles.

Comment appréhendez-vous ce statut de rôle modèle auprès des jeunes générations ?
Je ne sais pas quoi dire ! Pour ma part, j’ai fait mon petit bonhomme de chemin. Ensuite, c’est toujours intéressant qu’un homme ou qu’une femme en situation de handicap vienne pratiquer une activité sportive. Ce serait bien, si toutes les personnes handicapées pouvaient sortir de leur canapé pour se mettre au sport.

« Les Jeux, c’est le rêve de tous les athlètes qu’ils soient valides ou en situation de handicap »

Pour vous, la qualification pour Les Jeux Paralympiques de Tokyo2020 reste l’objectif phare de votre saison ?
Évidemment ! J’étais présente à Rio en 2016, et je veux à nouveau vivre ce moment fabuleux. La sélection pour les Jeux Paralympiques de Tokyp2020 se déroulera cette année. J’espère que tout va se passer au mieux pour moi afin de valider mon billet pour le Japon.

Les Jeux ont-ils une saveur particulière pour une athlète de haut niveau ?
Les Jeux, c’est le rêve de tous les athlètes qu’ils soient valides ou en situation de handicap. C’est l’aboutissement de tous les sacrifices consentis pour se qualifier pour une paralympiade. Et lorsqu’on l’a vécu une fois, on a envie de le revivre à nouveau…

Légende photo : Katell Alençon sera présente, ce samedi à Longchamp, pour disputer le Critérium David Franek (Crédit photo : Facebook Vélo Sport Drennecois)