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Clair : « Ces Championnats du monde vont nous donner un coup de pouce. »

Sandie Clair retrouve des couleurs. Alors qu’elle a connu des difficultés, la sprinteuse espère bien briller aux Championnats du monde de cyclisme sur piste qui auront lieu du 18 au 22 février prochain au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. La Française, qui espérait se qualifier pour le keirin, aura la lourde tâche de mener le sprint tricolore vers les sommets. Mais attention au retour de flamme car on sait très bien qu’il est compliqué d’évoluer à domicile. Mais sur cette piste qu’elle connaît par cœur, la belle Sandie espère bien offrir au public français un vrai récital en sprint. La licenciée de l’US Créteil sait désormais ce qu’il lui reste à faire pour devenir la nouvelle ambassadrice du cyclisme sur piste féminin.

Sandie, comment vous sentez-vous physiquement ?
En ce moment, c’est une période assez dure. Les jambes ont un peu de mal à répondre à l’entraînement mais c’est normal. Il n’y a aucun doute à avoir car le jour j la forme sera au rendez-vous.

Et sur la piste, les sensations sont-elles bonnes ?
À Cali en Coupe du monde, j’ai décroché une médaille en chocolat mais elle est délicieuse pour moi. Cela faisait longtemps que je n’avais pas réalisé une telle performance.

Vous allez évoluer à domicile, les entraîneurs vont-ils vous enlevé cette pression ?
Les entraîneurs sont là pour nous alerter si on est trop stressées. Ils font en sorte que l’on soit un peu plus détendues. La pression arrivera dès que les autres équipes seront présentes dans le vélodrome. Après c’est un réel bonheur d’évoluer à la maison. J’ai hâte de voir le public nous soutenir et nous encourager durant ces quatre jours de compétition.

« Quand je serai sur la ligne de départ, ce sera pour gagner. »
Justement, comment appréhendez-vous ces Championnats du monde de cyclisme sur piste ?
Ce sera un Mondial comme les autres pour moi. Après on aura l’avantage de courir à domicile. Cela va nous donner des ailes. Que je sois en Australie, en Colombie ou en Angleterre, j’y vais pour décrocher un titre.

Quelles sont alors vos ambitions…
Au départ, mon objectif, c’était le keirin. Malheureusement, j’ai raté ma qualification pour cette épreuve. Mais ma coéquipière Olivia Montauban mérite sa sélection car cette année, elle a fait de meilleures résultats que moi dans cette discipline. De mon côté, j’ai réalisé de belles performances en vitesse individuelle. Je ne pensais pas être sélectionnée pour cette épreuve-là. Ce sera donc du bonus pour moi. En vitesse, j’essayerai d’aller le plus loin possible dans ce tournoi. Lorsque je serai sur la ligne de départ, ce sera pour gagner. Après je ne mets pas d’objectifs chiffrés en vitesse parce que je sais que mes principales adversaires sont très fortes. Après du moment que je prends du plaisir et que je m’amuse, c’est l’essentiel.

Quelles sont vos principales adversaires en sprint ?
Il y a l’Australienne Anna Meares. C’est une athlète que j’admire beaucoup. Il y a aussi l’Anglaise Jessica Varnish ou encore l’Allemande Christina Vgel qui a déjà remporté trois titres mondiaux. Il y aura un vrai plateau et on les attend de pied ferme.

« Si on me propose d’être ambassadrice de la piste, ce sera avec plaisir. »

Avec la construction de ce vélodrome, vous pouvez désormais concurrencer les grandes nations tels que les Anglais, les Allemands ou encore les Australiens…
C’est un bel atout d’avoir ce vélodrome. C’est important d’avoir cette piste aux normes olympiques car on peut avoir des repères par rapport à la compétition. Après chaque vélodrome est différent car l’inclinaison de la piste peut varier d’un vélodrome à l’autrese. Mais à Saint-Quentin, on n’aura pas de problème de trajectoire car on connaît cette piste par cœur. Cela fait tout de même un an qu’on s’entraîne dessus.

Grâce à ce bijou, pensez-vous que le cyclisme féminin arrive à faire son trou ?
C’est tout de même dur car le cyclisme sur piste féminin n’est pas super connu non plus. Je n’ai pas choisi la facilité en pratiquant ce sport. À travers ces Championnats du monde, j’espère que les médias et le public vont découvrir notre discipline. J’espère également que l’on va faire parler de nous au travers de nos performance sur la piste.

Pauline Ferrand-Prévot est une ambassadrice du cyclisme sur route, une Sandie Clair pourrait l’être pour la piste ?
Je ne demande pas forcément cela. Après si le public me choisit, j’essayerai d’accomplir ma mission le mieux possible. Après ce serait bien qu’on soit un peu plus médiatisées. Si on me propose d’être ambassadrice de la piste, ce sera avec plaisir.

« Si notre sport retombe dans l’anonymat le plus complet, ce sera comme avant. »

Après les 24h du sport féminin et ces Mondiaux en France, pensez-vous que le regard sur le sport féminin a-t-il évolué ?
J’espère qu’on va réussir à avoir cette parité hommes/femmes dans le sport. C’est important pour nous d’être reconnue car on se donne à fond dans ce que l’on fait.

Comment peut-on faire pour inciter les gens à venir vous voir sur la piste ?
Comment amener les gens à aimer notre discipline ? C’est assez compliqué. Les membres de l’équipe de France encadrent des créneaux publics afin que les gens découvrent le monde de la piste à Saint-Quentin-en-Yvelines. À chaque fois que j’ai emmené quelqu’un voir une compétition, la personne avait toujours envie de revenir par la suite.

Finalement, n’avez-vous pas cette crainte qu’après ces Mondiaux en France, le cyclisme sur piste retombe dans l’anonymat le plus complet ?
Cela fait un peu peur. Si notre sport retombe dans l’anonymat le plus complet, ce sera comme avant. Ce sera triste mais que voulez-vous qu’on y fasse. Mais j’espère vraiment que ces Championnats du monde vont nous donner un coup de