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Sandie Clair rêve de gloire éternelle

Portrait.Après onze ans au plus haut niveau, Sandie Clair rêve d’un podium mondial en vitesse par équipes, ce mercredi à l’occasion des Championnats du monde qui auront lieu en Pologne du 27 février au 3 mars. Médaillée d’argent avec Mathilde Gros, lors de la Coupe du monde disputée en Nouvelle-Zélande, la Toulonnaise, qui lance l’équipe de France, aura la lourde tâche de mettre Mathilde Gros sur orbite….

Il est aux alentours de 15 heures lorsque l’on retrouve Sandie Clair ! Présente, ce mercredi 13 février, à l’occasion de l’annonce de la liste des athlètes qui disputera les Championnats du monde de cyclisme sur piste en Pologne du 27 février au 3 mars. Dans le salon olympique, salle qui surplombe le Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, la Toulonnaise, vêtue d’un jeans et de son maillot de l’équipe de France, se met à rêver d’un podium mondial sur la vitesse par équipes. « Si on se qualifie pour le dernier carré, on signe d’office », souffle-t-elle.

Après onze ans au plus haut niveau, ce serait une juste récompense pour Sandie Clair. Onze ans de sacrifices pour rester en haut de l’affiche. Une passion qui l’anime depuis bien plus longtemps que cela. « « Mon papa était cycliste amateur. Du coup, je pratique le vélo depuis l’âge de cinq ans.
Cela représente vingt-cinq ans de ma vie »,
sourit-elle.

Sandie Clair peut dire merci à Daniel Morelon

Détectée par Daniel Morelon, entraîneur national du sprint français entre 1978 et 2005, Sandie, qui habitait tout près du Vélodrome de Hyères, peut lui dire merci. C’est grâce à lui qu’elle en est là, aujourd’hui. « Quand j’étais plus jeune, mon club faisait des initiations piste. Daniel Morelon, qui était en stage avec l’équipe de France dans le Sud, m’a vite repéré. J’ai alors intégré rapidement le Pôle France. Si j’avais habité dans une autre région, qui ne possède pas de vélodrome, ou à quelques kilomètres d’une telle enceinte, je n’aurais pas cette chance d’être ici, aujourd’hui, avec vous », se remémore-t-elle.

Daniel Morelon avait sans doute vu juste sur son potentiel ! Et Sandie lui a bien rendu puisqu’elle a l’un des plus beaux palmarès du sprint français féminin. Durant des années, la Varoise a porté haut et fort les couleurs de l’équipe de France de cyclisme sur piste sur les grands rendez-vous internationaux. Désormais, Mathilde Gros a repris le flambeau. Sandie est toujours présente pour accompagner cette nouvelle génération.

Un rôle de grande soeur

« C’est primordial de lancer l’équipe, mais le plus important, c’est d’accompagner au mieux Mathilde Gros dans sa marge de progression, explique Clair. De par mon expérience, j’ai davantage de choses à lui apprendre. Si Mathilde doute, je suis présente pour la rassurer. C’est ma petite protégée. J’ai un rôle de grande soeur à jouer. De son côté, la Provençale m’apporte beaucoup aussi lorsque je suis stressée. C’est un échange entre nous. On est une équipe avant tout. »

On sent une certaine osmose au sein de cette vitesse par équipes tricolore. « Même lorsque je ne suis pas alignée sur les épreuves individuelles, je suis à fond derrière elle pour la soutenir et l’encourager. C’est quelqu’un que j’apprécie sur et en dehors du cyclisme », précise-t-elle. Un sentiment partagé par Mathilde Gros.

« Ce n’est que du bonheur de partager des moments avec Sandie Clair en vitesse par équipes. On s’entend bien toutes les deux, nous avait alors confié Mathilde Gros, à l’occasion du lancement de la saison en Coupe du monde de cyclisme sur piste à Saint-Quentin-en-Yvelines. Sandie a de l’expérience. Elle a un palmarès exceptionnel. Elle m’apporte beaucoup au quotidien. Elle arrive à me canalise. On est très complices et complémentaires sur la piste. »

Chacune a un rôle bien défini pour mettre sur orbite cette équipe

Et les résultats sont déjà au rendez-vous. Les deux jeunes ne travaillent ensemble que depuis un peu plus d’un an seulement ! Cinquième des Championnats d’Europe, l’été dernier à Glasgow, quatrième sur l’épreuve disputée mi-décembre à Londres, et médaillée d’argent , à l’occasion de l’avant-dernière manche de Coupe du monde à Cambridge en Nouvelle-Zélande. Mais les Tricolores doivent encore bosser. Et chacune à un rôle bien défini pour mettre sur orbite cette équipe.

« Mathilde a un gros finish ! Et moi, j’ai des qualités pour lancer l’équipe. On ne travaille pas les mêmes exercices à l’entraînement. Pour ma part, Je vais donc bosser pour avoir une vitesse maximale, en très peu de temps, après le départ arrêté. De son côté, Mathilde doit bosser un peu là-dessus mais elle doit davantage travailler sur la résistance car Mathilde fait deux tours quand moi, je n’en fait qu’un. Maintenant, on doit progresser au niveau technique ! Pour le moment, on manque de régularité », constate-t-elle.

Sandie doit casser la barrière des 19 secondes

Par conséquent, il faudra réaliser des temps stratosphériques pour espérer jouer les premiers rôles à Pruszkow. Sandie devra descendre sous les dix-neuf secondes dès les qualifications. Le staff de l’équipe de France le sait pertinemment. « Le stage en Nouvelle-Calédonie aleur a fait beaucoup de bien. Les filles sont en confiance. Maintenant, on attend de la part de Sandie qu’elle casse la barrière des dix-neuf secondes pour lancer à merveille cette vitesse par équipes », prévient l’entraîneur national du sprint français, Clara Sanchez.

En Pologne, les Bleues seront sur la ligne de départ pour tout casser. L’objectif, pour Sandie Clair et Mathilde Gros, reste la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Bien évidemment que Sandie Clair, en recherche d’emploi dans le milieu de la mode, ne cracherait pas sur un titre mondial en vitesse par équipes, avec sa copine Mathilde. Même si la tâche s’annonce compliquée, tout reste possible pour le duo français. Verdict ce mercredi, avec peut-être à la clé la première médaille pour le clan tricolore dans ces Mondiaux.