Ce matin, au départ de Corenc, les filles avaient quelques kilomètres de répit avant d’attaquer la première difficulté du jour avec la montée du Col de la Madeleine, et ses 17,1 km d’ascension à 8,4% de moyenne.
Ce matin, au départ de Corenc, les filles avaient quelques kilomètres de répit avant d’attaquer la première difficulté du jour avec la montée du Col de la Madeleine, et ses 17,1 km d’ascension à 8,4% de moyenne.
Interview. En 2017, Laura Lestingi avait fait la rencontre de l’équipe Donnons des Elles au Vélo. Curieuse de savoir ce qu’elles faisaient sur les Champs-Élysées, elle avait trouvé le projet intéressant. Trois ans plus tard, elle a pris part à cette belle aventure humaine. Partie le 29 juillet dernier de Nice, Laura est revenue sur les deux premières semaines de son aventure. La jeune femme, âgée de 29 ans, a évoqué les deux belles arrivées au sommet à Puy Mary et au Grand Colombier. Maintenant place à la dernière semaine sur les routes du Tour de France. Pour Laura, son objectif sera de finir ce triptyque dans les Alpes avant de penser à l’arrivée sur les Champs-Élysées, le 20 août prochain.
Laura, comment avez-vous connu le projet Donnons des Elles au Vélo j-1 ?
J’ai entendu parler du projet Donnons des Elles au Vélo j-1, il y a trois ans, je crois bien. J’étais présente sur la course Les Champs pour Elles avec deux copines. On se demandait ce qu’elles faisaient la plus belle avenue du monde. Elles nous ont alors expliqué leur projet. Ensuite, j’ai voulu y prendre part mais je n’ai pas pu le faire tout de suite. Du coup, la bonne, c’est pour cette année.
Pourquoi avez-vous décidé de prendre part à une aventure aussi folle ?
J’étais fan du projet. En plus, j’adore pratiquer une activité physique avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs que moi. Ensuite, je constate que depuis de nombreuses années, il y a peu de femmes qui font du vélo. Je trouve dommage que le cyclisme soit considéré comme un sport d’hommes. J’avais alors envie d’apporter ma pierre à l’édifice afin de promouvoir le cyclisme féminin à travers ce beau projet.
Qu’est-ce-que cela représente pour vous de faire partie de cette équipe ?
Je suis très heureuse de participer à cette superbe aventure humaine. J’avais envie de relever ce challenge. Près de 3 500 kilomètres avec beaucoup de dénivelé positif, c’est une immense fierté pour moi de faire partie de cette équipe.
« Puy Mary était vraiment un calvaire pour moi »
Comment avez-vous vécu ces deux premières semaines sur les routes du Tour ?
Pour l’instant, tout se passe plutôt très bien. Depuis le début de l’aventure, je remarque que mon corps encaisse bien les efforts répétés. Chaque jour, on se demande comment on va finir physiquement l’étape. Finalement, on repart au combat. Et lorsque l’on connaît un coup de moins bien, on est portées par l’équipe. C’est très stimulant pour nous !
Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile durant ce début de Tour ?
Le plus difficile, c’était le manque d rythme. Je m’explique, on devait respecter le temps de pause à la minute près. C’était un peu frustrant mais je peux le comprendre car on avait guère le luxe de prendre du retard sur notre tableau de marche fixé par notre staff.
Les arrivées à Puy Mary et au Grand Colombier vous ont elles donné le tournis ?
C’était deux belles arrivées en haut d’un sommet avec le soleil qui se couchait. C’était chouette. Ensuite, Puy Mary était vraiment un calvaire pour moi même si on s’était préparé à vivre une journée galère dans le Massif central. Hier, sur cette 15e étape, ce n’était pas pareil. Après la Montée de Selle de Fromentel, la première difficulté du jour, qui était vraiment raide, les deux autres Cols, dont la montée finale vers le Grand Colombier, semblaient plus facile à escalader.
Pensez-vous que ces deux étapes seront-elles être décisives sur le prochain Tour de France ?
Sur ce genre d’étape, les favoris du Tour de France pourraient bien faire la différence lors de ces deux arrivées au sommet. Les grimpeurs seront à la fête dans les forts pourcentages dans la Montée de Selle de Fromentel, je l’imagine en tout cas. Cependant, je ne connais pas la stratégie des différentes équipes durant ce Tour de France.
« Cela me motive de me dire que je vais bientôt arriver sur les Champs-Élysées. »
Pour en revenir à vous, quel était le programme de cette journée de repos ?
Tout d’abord, on n’avait pas mis de réveil, ce matin. C’était plutôt chouette. Ensuite, on a pris du temps pour se faire masser. Le midi, on a commandé des pizzas. Dans l’après-midi, on s’est baignées et on a joué au Mölkky. On a passé une belle journée.
Comment appréhendez-vous cette dernière semaine sur le vélo ?
Il va falloir réussir à enchaîner les trois étapes de montagne dans les Alpes qui arrivent dans les prochains jours. Mon objectif, pour ma part, sera de passer ce triptyque alpestre. Si je contourne ce gros morceau, tout roulera pour moi jusqu’à l’arrivée finale à Paris, le 20 août prochain.
Dans un coin de votre tête, pensez-vous déjà à l’arrivée sur les Champs-Élysées ?
Oui, j’y pense beaucoup. Cela me motive de me dire que je vais bientôt arriver sur les Champs-Élysées. Cela va rendre ces dernières étapes plus facile à digérer…
Au final, qu’allez-vous retenir de votre aventure ?
Je vais retenir toutes les émotions que l’on a pu partager sur ce Tour de France. Je retiendrai également les amitiés solides qui ont pu se nouer pendant cette belle aventure. On est sur notre petit nuage. Le groupe vit très bien. Ce sera donc difficile de se quitter, une fois arrivée à Paris….