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Mélanie Pugin : « C’est la vie que je rêvais d’avoir »

Interview. Ce n’était pas forcément l’objectif de sa saison. Mélanie Pugin a appris tardivement sa sélection pour les Championnats du monde de VTT à Leogagn en Autriche. Ce mercredi , la pilote du Team BH Enduro Racing, sous contrat professionnel depuis cette année, a décroché le titre mondial sur l’épreuve de cross-country à assistance électrique. Désormais, la Française pourra durant un an arborer ce beau maillot arc-en-ciel sur les courses du calendrier national et international.

Mélanie, quelques jours après avoir décroché ce titre mondial en VTT cross-country à assistance électrique, commencez-vous à réaliser ce que vous avez accompli en Autriche ?

Oui je commence à réaliser. Cela me fait encore bizarre de me voir sur la plus haute marche du podium avec ce maillot arc-en-ciel sur les épaules. Je savoure ce moment. Après la course, je ne réalisais pas trop. Ensuite, j’ai eu des frissons lorsque j’ai enfilé mon maillot irisé. Bien évidemment, entendre La Marseillaise a été un moment très fort pour moi. Il manquait juste le public pour partager ce beau moment avec eux.

Qu’est-ce qu’il représente pour vous ?

C’est quelque chose d’énorme. Cela récompense tous les sacrifices depuis de longues années en VTT. C’est également la meilleure des manières pour remercier tous les sponsors qui m’ont fait confiance pour cette première année en tant que professionnelle.

Surtout que ce n’était pas l’objectif de votre saison ?

Non, pas du tout ! En fait, c’est notre manager, Karim Amour, qui nous a inscrites sur ce Mondial sans trop nous consulter. Il nous l’a annoncé à Finale Ligure (Italie) sur la dernière manche des Enduro World Series E 2020 en nous disant que ce ne serait pas votre dernière course de la saison et que vous représenterez la France aux Championnats du monde à Leogang en Autriche. J’étais contente d’y aller car je sortais d’une superbe saison en Enduro. Cela me permettait aussi de me fixer un nouvel objectif pour cette fin de saison.

« Je suis étonnée de l’emporter face aux deux Suissesses qui ont un palmarès long comme le bras »

C’est une surprise pour vous de remporter cette course ?

Vous savez, tout l’année, je m’étais entrainée pour performer en enduro. C’est un effort différent de celui du cross-country. Il faut avoir de grosses qualités physiques pour continuer à faire travailler le moteur sur une heure de course. Je suis étonnée de l’emporter face aux deux Suissesses qui ont un palmarès long comme le bras.

Comment avez-vous vécu cette épreuve ?

Sous des conditions météorologiques difficiles, c’est parti très vite. J’ai réussi à rester dans la roue de la Suissesse Nathalie Schneitter. Par la suite, j’étais enfermée dans le bois et je me disais que ce serait difficile de rentrer sur le groupe de tête. Et puis, j’ai repris du temps dans les parties techniques et dans les descentes. À la fin du premier tour, j’étais déjà revenue sur les deux Suissesses. Au terme du deuxième tour, j’ai pris les commandes de la course. Jusqu’au bout, j’ai fait attention à mon matériel. Je prenais le bidon pour nettoyer ma transmission. Dans le dernier tour, j’avais assez d’avance pour savourer cette victoire.

Qu’est-ce qui a fait la différence ?

J’étais plus à l’aise dans les parties techniques. Dans l’épingle en pivot, certaines filles ont posé pied à terre. Pour ma part, j’ai réussi à rester sur mon vélo. Que ce soit en montée ou en descente, j’ai réussi à grappiller de précieuses secondes sur mes principales rivales dans ces passages tortueux présents sur le circuit autrichien.

« Étant sous contrat professionnel au sein du Team BH Enduro Racing, c’était une volonté de notre marque de nous faire connaître le cross-country à assistance électrique »

Comment avez-vous opté pour le cross-country à assistance électrique ?

C’est une discipline toute nouvelle. Les premières courses électriques ont lieu depuis l’an dernier. Il existe également des épreuves en France. Étant sous contrat professionnel au sein du Team BH Enduro Racing, c’était une volonté de notre marque de nous faire connaître le cross-country à assistance électrique. Aujourd’hui, on voit que ce sport se démocratise petit à petit car il existe deux circuits au niveau international (World Series E-Bike et le International Enduro Series E-Bike, ndlr).

Avec du recul, arrivez-vous à voir tout ce que vous avez accompli depuis des années en VTT ?

Je pratique le cyclisme depuis l’âge de dix ans. Ce sport c’est toute ma vie. Aujourd’hui, c’est la première où je peux en vivre professionnellement. En plus, j’ai décroché d’excellents résultats tout a long de cette année.

Aujourd’hui c’est un choix payant ?

C’est la vie que je rêvais d’avoir. Je suis heureuse de vivre ces moments en tant que pilote professionnelle. Derrière, j’ai projet d’ouvrir une école de vélo près de chez moi, sur le Val de Morteau, Je pourrai partager toute mon expérience pour permettre aux plus jeunes de devenir les champions et championnes de demain.

Maintenant, que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Tout d’abord, ce serait bien que ce Covid-19 disparaisse petit à petit. Cela nous fera un peu d’air. Enfin, j’espère continuer à surfer sur cette bonne dynamique pour 2021.