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Donnons des Elles au Vélo

Coraline Conan : « C’était marrant d’être la petite jeune de l’équipe »

Interview. Ce jeudi 20 août après leur arrivée sur les Champs-Élysées, Coraline Conan nous livre son sentiment sur ces trois semaines avec Donnons des Elles au Vélo sur les routes du Tour de France. La benjamine de l’équipe revient également sur les bons moments passés toute ensemble durant ce périple. 

Coraline, comment avez-vous vécu votre première aventure au sein de Donnons des Elles au Vélo ?

J’ai vécu cette aventure à fond. Il y avait une ambiance de malade durant ces trois semaines. On s’entendait bien toute ensemble. Humainement parlant, c’était super enrichissant.

Était-ce un avantage pour vous d’être la benjamine de l’équipe ?

Cela ne m’a pas spécialement posé de souci. Je pensais que les filles allaient me chouchouter. Cela n’a pas été le cas. Peut-être parce que j’étais le trublion de l’équipe. Les filles prenaient un malin plaisir à me charier Ensuite sur le vélo, je n’ai pas vu de différence entre moi et les filles qui étaient âgées d’une trentaine ou une quarantaine d’années. C’était marrant d’être la petite jeune de l’équipe.

Qu’allez-vous retenir de votre périple ?

Que du positif. Tout était magique sur le vélo. Il y avait des paysages magnifiques et une ambiance incroyable durant ces trois semaines. Tout était magique. Cependant, j’avais un peu peur d’être fatigué très rapidement sur les routes de la Grande Boucle. Finalement, j’ai tenu bon physiquement jusqu’au bout. Je suis déjà prête à repartir pour l’année prochaine.

« Je m’étais bien préparée pour ce Tour de France »

Le 29 juillet dernier, vous êtes au départ de ce Tour de France. Pourquoi avez-vous décidé de prendre part à ce projet ?

Avant le départ, je connaissais la plupart des filles Cela a renforcé mon choix de prendre part à ce beau projet. Surtout que le Tour de France reste l’une des courses les plus mythiques au monde. Et puis, il y avait le défi sportif. à relever Ce n’est pas rien de faire près de 3 500 kilomètres pour ma deuxième année de vélo, seulement.

Cette année, le Tour de France est plutôt pour les grimpeurs. Comment avez-vous géré ces différents cols tout au long du parcours ?

Plutôt bien pour ma part ! J’ai réalisé deux stages de préparation dans les Alpes, avec certaines filles de l’équipe, afin d’enchaîner l’ascension des différents cols, tout au long de ce parcours. Je m’étais bien préparée pour ce Tour. Ensuite.

Comment avez-vous vécu l’ascension du Col de la Loze ?On avait reconnu ce Col avec Magali Lagarde. On savait que cela allait être un chantier. Cela a été encore plus dur car cette difficulté arrive en fin d’étape après 160 km et la Madeleine dans les jambes. On est contentes lorsque l’on arrive au sommet.

Comment avez-vous géré ces 60 000m de dénivelé positif  ?

Sur le papier, je m’attendais à vivre  quelque chose de chaotique. Au final, tout s’est bien passé. Avec les filles, on s’est toutes motivées pour terminer cette aventure.

« Je faisais des micro-siestes sur le vélo »

Avez-vous un souvenir fort à nous raconter ?

Oui,  l’arrivée au Mont Aigoual. J’ai été malade toute la journée. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir sur la dernière étape dans les Alpes. Certes, c’était l’une des journées les plus difficiles en terme de dénivelé positif mais elle était magnifique.

Avec de longs transferts entre les différentes étapes, comment avez-vous tenu le coup physiquement sur un tel parcours ?

C’est une bonne question. Je faisais des micro-siestes sur le vélo. Cela fonctionnait plutôt bien. Ensuite, on parlait aussi avec les invités; et on mettait de la musique dans les cols, pour se réveiller.

Le projet M-1 a-t-il rencontré un franc succès ?

On a eu la chance d’avoir du monde pour nous encourager sur le bord de la route. Par ailleurs, dans chaque région, on avait la chance d’avoir les caméras de France Télévisions avec nous. Sans doute parce que mes médias n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent car le Tour de France n’est pas présent en même temps que nous. Bien évidemment, pour promouvoir le cyclisme féminin, il faut davantage de médiatisation.

« En arrivant sur les Champs-Élysées, on était toutes en train de pleurer »

On sentait un air de nostalgie en arrivant sur les Champs-Élysées. Est-ce un sentiment que vous partagez ? 

C’était bizarre comme sentiment. En arrivant sur les Champs-Élysées, on était toutes en train de pleurer. Il y avait plein de nostalgie. On se remémorait tous les bons moments que l’on a passé ensemble tout au long de cette aventure.

Quel est votre programme dans les jours à venir ?

Je vais m’aligner sur les Coupes de France de cyclisme sur route. Je serai présente sur le Grand Prix de la ville de Morteau, le 30 août prochain. Ensuite, je devrais trouver un emploi…

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Donnons des Elles au Vélo

Laura Lestingi : « Apporter ma pierre à l’édifice »

Interview. En 2017, Laura Lestingi avait fait la rencontre de l’équipe Donnons des Elles au Vélo. Curieuse de savoir ce qu’elles faisaient sur les Champs-Élysées, elle avait trouvé le projet intéressant. Trois ans plus tard, elle a pris part à cette belle aventure humaine. Partie le 29 juillet dernier de Nice, Laura est revenue sur les deux premières semaines de son aventure. La jeune femme, âgée de 29 ans, a évoqué les deux belles arrivées au sommet à Puy Mary et au Grand Colombier. Maintenant place à la dernière semaine sur les routes du Tour de France. Pour Laura, son objectif sera de finir ce triptyque dans les Alpes avant de penser à l’arrivée sur les Champs-Élysées, le 20 août prochain.

 Laura, comment avez-vous connu le projet Donnons des Elles au Vélo j-1 ?

J’ai entendu parler du projet Donnons des Elles au Vélo j-1, il y a trois ans, je crois bien. J’étais présente sur la course Les Champs pour Elles avec deux copines.  On se demandait ce qu’elles faisaient la plus belle avenue du monde. Elles nous ont alors expliqué leur projet. Ensuite, j’ai voulu y prendre part mais je n’ai pas pu le faire tout de suite. Du coup, la bonne, c’est pour cette année.

Pourquoi avez-vous décidé de prendre part à une aventure aussi folle ?

J’étais fan du projet. En plus, j’adore pratiquer une activité physique avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs que moi. Ensuite, je constate que depuis de nombreuses années, il y a peu de femmes qui font du vélo. Je trouve dommage que le cyclisme soit considéré comme un sport d’hommes. J’avais alors envie d’apporter ma pierre à l’édifice afin de promouvoir le cyclisme féminin à travers ce beau projet.

Qu’est-ce-que cela représente pour vous de faire partie de cette équipe ?

Je suis très heureuse de participer à cette superbe aventure humaine. J’avais envie de relever ce challenge. Près de 3 500 kilomètres avec beaucoup de dénivelé positif, c’est une immense fierté pour moi de faire partie de cette équipe.

« Puy Mary était vraiment un calvaire pour moi »

Comment avez-vous vécu ces deux premières semaines sur les routes du Tour ?

Pour l’instant, tout se passe plutôt très bien. Depuis le début de l’aventure, je remarque que mon corps encaisse bien les efforts répétés. Chaque jour, on se demande comment on va finir physiquement l’étape. Finalement, on repart au combat. Et lorsque l’on connaît un coup de moins bien, on est portées par l’équipe. C’est très stimulant pour nous !

Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile durant ce début de Tour ?

Le plus difficile, c’était le manque d rythme. Je m’explique, on devait respecter le temps de pause à la minute près. C’était un peu frustrant mais je peux le comprendre car on avait guère le luxe de prendre du retard sur notre tableau de marche fixé par notre staff.

Les arrivées à Puy Mary et au Grand Colombier vous ont elles donné le tournis ?

C’était deux belles arrivées en haut d’un sommet avec le soleil qui se couchait. C’était chouette. Ensuite, Puy Mary était vraiment un calvaire pour moi même si on s’était préparé à vivre une journée galère dans le Massif central. Hier, sur cette 15e étape, ce n’était pas pareil. Après la Montée de Selle de Fromentel, la première difficulté du jour, qui était vraiment raide, les deux autres Cols, dont la montée finale vers le Grand Colombier, semblaient plus facile à escalader.

Pensez-vous que ces deux étapes seront-elles être décisives sur le prochain Tour de France ?

Sur ce genre d’étape, les favoris du Tour de France pourraient bien faire la différence lors de ces deux arrivées au sommet. Les grimpeurs seront à la fête dans les forts pourcentages dans la Montée de Selle de Fromentel, je l’imagine en tout cas. Cependant, je ne connais pas la stratégie des différentes équipes durant ce Tour de France.

« Cela me motive de me dire que je vais bientôt arriver sur les Champs-Élysées. »

Pour en revenir à vous, quel était le programme de cette journée de repos ?

Tout d’abord, on n’avait pas mis de réveil, ce matin. C’était plutôt chouette. Ensuite, on a pris du temps pour se faire masser. Le midi, on a commandé des pizzas. Dans l’après-midi, on s’est baignées et on a joué au Mölkky. On a passé une belle journée.

Comment appréhendez-vous cette dernière semaine sur le vélo ?

Il va falloir réussir à enchaîner les trois étapes de montagne dans les Alpes qui arrivent dans les prochains jours. Mon objectif, pour ma part, sera de passer ce triptyque alpestre. Si je contourne ce gros morceau, tout roulera pour moi jusqu’à l’arrivée finale à Paris, le 20 août prochain.

Dans un coin de votre tête, pensez-vous déjà à l’arrivée sur les Champs-Élysées ?

Oui, j’y pense beaucoup. Cela me motive de me dire que je vais bientôt arriver sur les Champs-Élysées. Cela va rendre ces dernières étapes plus facile à digérer…

Au final, qu’allez-vous retenir de votre aventure ?

Je vais retenir toutes les émotions que l’on a pu partager sur ce Tour de France. Je retiendrai également les amitiés solides qui ont pu se nouer pendant cette belle aventure. On est sur notre petit nuage. Le groupe vit très bien. Ce sera donc difficile de se quitter, une fois arrivée à Paris….

Laura Lestingi (Au second plan, 4e en partant de la gauche), pense déjà à l’arrivée sur les Champs-Élysées (Crédit photo : Marie Istil)
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Cyclo-cross

Perrine Clauzel : « Ce sera un vrai chantier naval »

Interview. De retour en équipe de France après deux ans d’absence, Perrine Clauzel est fière de participer à ces Championnats du monde de cyclo-cross qui se déroulent ce week-end à Dübendorf en Suisse. À cette occasion, la sociétaire de l’AS Bike Cross Team espère réaliser le meilleur résultat possible sur un circuit qui a première vue ne devrait pas trop lui convenir. Mais si la pluie s’invite à la fête, Perrine pourra faire étalage de toutes ses qualités techniques. Et pourquoi pas penser au titre mondial ! Pour elle, ce n’est pas à l’ordre du jour car les Néerlandaises paraissent invincibles. Car elles seront trois à pouvoir s’imposer chez les élites. Il ne faudra pas oublier la championne du monde en titre, la Belge Sans Cant, où encore la Tchèque Katerina Nash et l’Américaine Katherine Compton. Face à une telle concurrence, Perrine Clauzl vise donc un top 10. Verdict ce samedi après-midi…

Perrine, une semaine après votre 36e place à Hoogerheide (Pays-Bas) pour le compte de la dernière manche de Coupe du monde de cyclo-cross, dans quel état d’esprit arrivez-vous en Suisse ?
À Hoogerheide, on ne peut pas parler de contre-performance. Le circuit très roulant aux Pays-Bas ne me convenait vraiment, mais vraiment pas du tout ! Je n’ai pas pu rééditer le bon résultat réalisé, le 19 janvier, dernier. à Nommay dans le Doubs, Car, je suis plus à l’aise sur un tracé gras et très technique. Aux Pays-Bas, cela roulait très vite. Je vais retenir que j’avais de bonnes sensations. Malheureusement, étant partie de trop loin, je n’ai pas pu rivaliser avec les filles qui étaient devant. Ce week-end, on annonce beaucoup de pluie. Comme on dit, ce sera un vrai chantier naval.

C’est une satisfaction pour vous de retrouver l’équipe de France sur ces Championnats du monde de cyclo-cross ?
De retour en équipe de France après deux ans d’absence, c’est une fierté pour moi de retrouver à nouveau la sélection nationale pour disputer ce Championnat du monde. Cela récompense ma belle saison que j’ai pu réaliser cette année.

L’ambiance est-elle bonne au sein du clan tricolore ?
On sera toutes rassemblées ce vendredi en Suisse. Mais en équipe de France, il y a une très bonne ambiance en cyclo-cross. Toutes les filles ont envie de bien faire sur ce Mondial.

« Si la pluie s’invite à la fête, c’est un tracé qui pourrait me convenir »

Vous avez pu découvrir le tracé des Mondiaux. Est-ce un circuit qui peut vous convenir ?
Je n’ai jamais couru sur ce tracé. Et pour l’instant, je n’ai pas encore regardé des vidéos sur ce circuit de Dübendorf. On m’a juste dit que c’était un parcours très roulant. Finalement si la pluie s’invite à la fête, c’est un tracé qui pourrait me convenir.

Quel est votre objectif sur un tel parcours ?
On est toutes capables d’aller chercher un top 10 chez les élites. On a prouvé par le passé que l’on pouvait jouer avec les meilleures sur les grandes compétitions. Ce samedi en Suisse, la course reste très ouverte. Car un Championnat du monde, c’est une épreuve d’un jour. C’est un moment particulier dans une saison. Cela pourrait en déstabiliser certaines, ou au contraire, cela pourrait en motiver d’autres. Verdict ce samedi après-midi.

Sur ce Mondial, les Néerlandaises paraissent invincibles ?
En cyclo-cross, il y a une certaine Ceylin Del Carmen Alvarado. Même si elle est encore espoirs, elle a demandé une dérogation pour courir chez les élites. Ensuite, les Néerlandaises pourront compter sur Annemarie Worst, lauréate la semaine dernière du classement général de la Coupe du monde en cyclo-cross, et sur Lucinda Brand. On voit que les Hollandaises arrivent en masse sur ce Mondial. Mais elles devront se méfier des Américaines et des Tchèques, et sans oublier les Belges.

« Sane Cant reste une fille de championnat »

Selon VOUS, doit-on s’attendre à un duel entre les Belges et les Néerlandaises ?
Complètement ! On aura un duel au sommet entre ces deux nations phares du cyclo-cross. Pour ma part, je ne pense pas que les filles de l’équipe de France puissent avoir leur mot à dire dans ce combat final. Je pense que Sane Cant reste une fille de championnat. Mais je pense que la victoire va revenir à Ceylin Alvarado ou Annemarie Worst. Les deux filles fortes de la Coupe du monde. On n’est pas à l’abri que les Hollandaises puissent perdre le titre mondial sur une course d’un jour.

Une surprise pourrait-elle survenir en Suisse ?
Non, je ne vois pas. Je pense à Annemarie Worst, Lucinda Brand, Ceylin Del Carmen Alvarado et Sane Cant. Je n’ai pas d’idée. Pour moi, cela se jouera entre ces trois ou quatre filles.

Après ces Mondiaux, on vous verra aux Jeux Olympiques de Tokyo2020 en VTT ?
Je n’ai pas le niveau pour prétendre à une place aux Jeux Olympiques de Tokyo2020. En VTT, on sait qui sera sélectionnée pour le Japon. Pour ma part, je veux juste retrouver de bonnes sensations. Je veux tout simplement reprendre du plaisir sur le vélo et retrouver mon niveau que j’ai pu avoir les années précédentes…