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Marion Hérault-Garnier : « Je ne veux pas qu’on me fasse travailler parce que je suis une femme, mais juste parce que je suis à ma place »

Entretien. Il y a encore quelques semaines, Marion Hérault-Garnier était en train de commenter les Championnats de France de cyclisme sur route de l’Avenir à Beauvais. Depuis, cette dernière a trouvé n peu de temps pour nous livrer son sentiment sur son métier. Seule « speakere » sur les évènements sportifs, et tout particulièrement dans le milieu du cyclisme, Marion voit tout le chemin qu’elle a parcouru depuis ses grands débuts. Cela n’aura pas été de tout repos. Désormais, celle qui est responsable médias, presse et réseaux sociaux du Chrono des Nations-les Herbiers-Vendée, a enfin trouvé sa place. Aujourd’hui, une chose est sûre, Marion Hérault-Garnier n’échangera sa place pour rien au monde…

Marion, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Marion, bientôt 30 ans, et je suis speaker sur les évènements sportifs, notamment en cyclisme.

Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser cette carrière ?
Depuis toute petite, je suivais mon papa qui était alors sonorisateur. Par conséquent, J’ai toujours admiré les autres speakers !

Et pourquoi avez-vous choisi de commenter tout particulièrement les courses cyclistes ?
Là encore, c’est grâce à mon papa ! Entre les courses sur lesquelles je le suivais, et le Tour de France que je regardais à la télévision avec lui, il m’a transmis le virus.

m>« je n’échangerai ma place pour rien au monde »em>

Est-ce que le chemin a-t-il été parsemé d’embûches pour en arriver au sommet ?
Quoi qu’il en soit rien n’est jamais simple dans la vie. Des embûches, il y en a forcément eu, et je suppose qu’il y en aura encore. J’évolue déjà dans un milieu où jusqu’alors, il n’y a eu que des hommes. Il n’est pas toujours simple de faire sa place.

Vous souvenez-vous de vos débuts ?
On ne peut pas oublier ce genre de moments ! Mes débuts ont eu lieu au Chrono des Nations en 2007. J’ai été repérée par un speaker d’athlétisme avec qui mon père avait travaillé. À l’époque, je faisais de la radio sur « Radio Nations » qui malheureusement n’existera plus à compter de cette année. Quelques semaines plus tard, j’étais au micro à ses côtés, et c’était parti ! En vélo, mes débuts sont plus récents, mais toujours aux Herbiers. En 2015, j’ai dû remplacer au pied levé Fabien Rossolini, trente minutes avant le premier départ ! Je n’avais pas le choix ! Je devais y aller ! C’était freestyle ! Sans préparation, je n’ai pas eu le temps de stresser ou presque…

Aujourd’hui, avec du recul, vous voyez tout le chemin parcouru depuis vos débuts ?
J’ai du mal à réaliser… Pourtant, bien des choses ont changé. Aujourd’hui, c’est mon métier à part entière. Je suis beaucoup moins souvent à la maison. Je fais des rencontres extraordinaires de coureurs que je regardais à la télévision, et j’’ai la chance d’animer de grandes courses que je voyais à la TV (rires). Je me dis parfois « pourquoi moi ? ». Mais je n’échangerai ma place pour rien au monde.

>« Il faut montrer que l’on est professionnelle, passionnée et pertinente »

Aujourd’hui, si je ne me trompe pas, vous êtes la seule femme à animer des courses cyclistes, comment l’expliquez -vous ?
Vous savez, on n’est pas forcément nombreuses dans les autres sports, non plus. En athlétisme, j’étais dans les premières. Maintenant, il y en a quand même de plus en plus. Alors pourquoi dans le milieu du cyclisme, il n’y en a pas d’autres… Il ne faut pas avoir peur de se lancer, et de beaucoup travailler. Si on a la voix qui passe au micro avec une bonne dose de passion, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas.

Certaines disent que les hommes ne donnent pas leurs chances aux femmes pour commenter des événements sportifs. Est-ce un sentiment que vous partagez ?
Je pense que les mentalités évoluent. C’est encore parfois le cas, je ne dirai pas le contraire, mais être une femme a sans doute été un frein au début et devient aujourd’hui un avantage car justement, cela change. Lors d’un duo, l’alternance de voix homme/femme plait ! Personnellement, je n’en fais pas un complexe… Je ne veux pas qu’on me fasse travailler parce que je suis une femme, mais juste parce que je suis à ma place.

Qu’est-ce qui pourrait faire changer les mentalités ?
Le temps déjà. Paris ne s’est pas fait en un jour. Il faut que les gens s’habituent. Et pas simplement au fait qu’il y ait une voix féminine. Plus globalement, il y a toute une génération de speakers qui est en train d’émerger. C’est un grand changement pour tout le monde, public, coureurs, organisateurs… Il faut montrer que l’on est professionnelle, passionnée et pertinente. Le reste viendra naturellement.

« J’ai encore beaucoup de rêves à atteindre »</em>

Est-ce que vous témoignez dans des écoles pour leur expliquer votre métier ?
Pas du tout ! J’avoue ne pas avoir été sollicitée pour cela non plus. Parfois, c’est assez drôle quand les filles essayent d’expliquer mon métier. Les autres parents viennent me demander car ils ne sont pas sûrs d’avoir bien compris ce que leurs enfants ont dit. On pense d’ailleurs souvent que je suis journaliste. La seule chose que je dis à mes filles, c’est que peu importe son rêve, si on y croit et que l’on travaille dur, on peut déplacer des montagnes et y réussir.

Pensez-vous avoir un rôle modèle à jouer auprès des jeunes qui aimeraient embrasser cette carrière ?
Un rôle de modèle, peut-être pas ! Maintenant, j’ai conscience qu’on a tous une figure d’attachement, à qui on aimerait ressembler quand on sera grand. Dans mon cas, j’ai été bercée par les commentaires de Daniel Mangeas depuis ma plus tendre enfance. Quoi qu’il en soit, on peut avoir un modèle, mais le plus important est de rester soi-même.

Quel message avez-vous envie de faire passer aux futures générations ?
Tout est possible, il faut croire en soi, travailler et il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Mais clairement, sans rapport direct avec mon métier, le message serait plutôt sur le bénévolat. Impliquez-vous, peu importe le rôle, avec un panneau au bord de la route, à servir à la buvette, en communication, à l’arbitrage… Demain, dans un avenir qui je l’espère va s’éloigner, nos épreuves sont en péril. Pour avoir des courses, il ne suffit pas d’avoir des coureurs : les bénévoles sont indispensables, et personnellement, cela a été un tremplin professionnel !

Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour l’avenir ? Peut-être qu’un jour vous verra-t-on sur le Tour de France ?
De prendre toujours plus de plaisir, de rencontrer toujours plus de monde et de ne croiser que des sourires ! J’ai déjà la chance de travailler sur le Tour de France en tant que speaker remplaçante depuis deux ans ainsi que sur les autres épreuves d’Amaury Sport Organisation (ASO). Mais j’ai encore beaucoup d’objectifs et de rêves à atteindre…

Pour la contacter professionnellement

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Charlotte Bravard s’engage avec St-Michel-Auber93

Transfert. Après sept saisons passées au sein de la FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope, Charlotte Bravard a décidé de rejoindre la formation de St-Michel-Auber93 pour la saison 2020. Elle pourra ainsi apporter toute son expérience et permettre au club francilien de franchir un cap.

Il y a encore quelques semaines, Charlotte Bravard était dans le flou le plus total. Elle était prête à mettre un terme à sa carrière sportive. Et puis, une éclaircie est venue embellir son été un peu tristounet ! La championne de France 2017 a accepté de rejoindre St-Michel-Auber93 pour la saison 2020.

« Je suis contente de pouvoir rejoindre l’équipe de St-Michel-Auber 93 pour l’année 2020. J’avais envie de trouver une équipe où régnait une bonne atmosphère. C’est pour moi un point important pour pouvoir performer et c’est la perception que j’avais de l’équipe. J’ai pu parler longuement avec Stéphane Javalet, le manager et Sébastien Bailly, le directeur sportif. Je suis convaincue que l’équipe peut avoir de très beaux résultats en 2020. J’espère apporter ma pierre à l’édifice grâce à mon expérience », se réjouissait Charlotte Bravard, sur le site officiel du club francilien.

St-Michel-Auber93 veut franchir un cap

Après sept saisons passées au niveau au sein de la seule formation tricolore à évoluer sur le World Tour féminin, et ayant disputé les plus grandes courses du monde, Charlotte Bravard est une recrue de choix pour l’équipe francilienne. Cette dernière, qui portait il y a encore quelques temps les couleurs de la FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope, pourra permettra à St-Michel-Auber93 de franchir un cap rapidement. Cela va dans la continuité du club de la Seine-Saint-Denis à grandir et à pouvoir tutoyer les sommets sur la scène nationale et internationale.

« En 2020, on souhaite renforcer nettement notre équipe Femmes, pour figurer au premier plan national. Charlotte est motivée par notre projet, elle est expérimentée, solide… elle a donc parfaitement le profil qu’on recherche ! Elle pourra pleinement s’exprimer au sein de notre structure », son directeur général de St-Michel, Stéphane Javalet. D’ici à la fin de saison 2020, on verra bien si Charlotte Bravard a fait le bon choix…

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Jounier : « Je suis heureuse de remporter cette Coupe de France »

Entretien. Cela aurait pu être la soupe à la grimace pour Lucie Jounier ! Après des Championnats de France de l’Avenir décevants, la sociétaire de l’US Vern a retrouvé le sourire, ce dimanche, à l’occasion de la dernière manche de Coupe de France. Grâce à cette deuxième place obtenue sur la Classique des Pyrénées, Lucie Jounier remporte le classement général élites et espoirs de la Coupe de France féminine de cyclisme sur route. Elle succède à Marie Le Net au palmarès de cette compétition.

Lucie, deux jours après remporté le classement général de Coupe de France de cyclisme sur route, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis super contente ! C’est top de remporter la Coupe de France. C’est une bonne chose pour moi d’avoir coché ce résultat dans ma saison. Je suis très heureuse de ramener ce maillot à mon club de l’US Vern.

Qu’est-ce que cela représente-t-il pour vous ?
La Coupe de France, cela représente pour moi car il y a une concurrence relevée sur la scène nationale. En plus, j’ai pu prendre part à de belles courses, cette année en Coupe de France. Et la dernière dans les Pyrénées était difficile. Mais c’est chouette de remporter le général !!!

Cela a -t-il une saveur particulière de remporter la Coupe de France élites dames ?
Oui, tout de même ! C’est toujours spécial ! On ne peut pas le comparer à un Championnat de France mais c’est extraordinaire de gagner le classement général de la Coupe de France chez les élites et les espoirs. Après mes décevants Championnats de France de l’Avenir, fin août à Beauvais, j’aurais été déçue de ne pas ramener ces deux maillots à la maison. C’est chose faite de l’avoir fait !!!

« J’aurais aimé me mesurer à Clara Copponi sur cette finale de la Coupe de France »</em>

En l’absence de Clara Copponi, votre principale rivale pour la victoire finale, ce succès a-t-il un goût différent ?
Évidemment, j’aurais aimé me mesurer à Clara Copponi sur cette finale de la Coupe de France. Malheureusement, elle était absente. J’ai profité de son absence pour l’emporter. J’aurais préféré que cela se passe autrement. C’est comme cela, et je ne peux rien y faire. Mais je suis heureuse de gagner cette Coupe de France.

Cela vous a-t-il obligé à courir différemment sur cette dernière manche dans les Pyrénées ?
Mathématiquement, je n’étais pas certaine de remporter le classement général. Même si Clara Copponi était absente, je devais me méfier d’Annabel Fisher. Même si elle n’était aussi dangereuse que Clara au classement, je craignais qu’elle nous refasse le coup d’Izernore, où elle était partie en solitaire pour s’imposer. Pour ma part, je rentrais du Tour de Belgique, avec l’équipe de France, et je n’étais pas très sereine. J’avais peur de tout perdre. Apparemment, j’ai très bien géré cette dernière manche dans les Pyrénées ! Et au final, cela l’a fait. C’est chouette !!!

Racontez-nous un peu comment vous avez vécu cette journée dans les Pyrénées ?
J’avais à coeur de tout donner sur cette dernière manche de Coupe de France. Dans le premier col de la journée, personne n’a attaqué. Heureusement pour moi, car je n’étais pas certaine de suivre ce coup. Ensuite, Léna Gérault a mené un train d’enfer dans les différentes difficultés du jour (dimanche). Cela m’a permis de constater que mes principales rivales s’effondraient tour à tour. Pour ma pa part, j’étais rassurée sur mon état de forme car j’arrivais à rester dans les roues de Léna. Malheureusement, je n’ai pas réussi à suivre Léna lorsqu’elle a attaqué. J’ai préféré laisser faire. Au final, je termine deuxième sur cette Classique des Pyrénées et j’enlève le classement général !

Vous remportez également le classement chez les espoirs, comment juge-vous votre saison ?
J’ai quelques regrets sur l’ensemble de ma saison. Mais je ne vais pas me plaindre car j’ai couru de nombreuses courses avec l’équipe de France. Encore la semaine dernière, j’étais sur le Tour de Belgique, avec Audrey Cordon-Ragot. J’ai appris beaucoup de choses au gré de cette année ! C’est plutôt cool pour moi !!!

m>« Franchir un nouveau cap dès la saison prochaine »

Qu’allez-vous en retenir ?
Ma superbe année en espoirs. Cependant, j’ai encore quelques petites choses à travailler. Cela me motive davantage pour décrocher à nouveau de beaux résultats dès la saison prochaine.

Qu’est-ce qui vous reste à faire pour marcher sur les traces de Jade Wiel, Clara Copponi et les autres jeunes pépites du cyclisme féminin français ?
Il n’y a pas de secret ! Pour y parvenir, il faudrait que je puisse prendre part à de nombreuses courses sur la scène internationale. Cela me permettrait d’emmagasiner de l’expérience.Cela me permettrait également de progresser physiquement et tactiquement. Je ne me fais pas de souci car cela va vite arriver…

Comme Jade Wiel, Evita Muzic, Marie Le Net, ou encore Clara Copponi, votre objectif est d’intégrer une équipe World Tour ?
Bien évidemment ! Je pense avoir fait le tour en Coupe de France. J’ai vraiment envie de franchir un nouveau cap dès la saison prochaine.Je pense que ce sera le bon moment pour le faire. J’ai vraiment envie d’intégrer une équipe World Tour, et pourquoi pas d§s l’an prochain ?

Et pourquoi dès la saison prochaine au sein de la formation féminine Arkéa-Samsic ?
Et pourquoi pas chez Arkéa-Samsic. Pour le moment, je ne sais pas encore (rires)…