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Première victoire pour Pia Bogenez et Pascaline Duchesne à Montlouis

Compte-rendu. C’était une grande première à Montlouis-sur-Loire. Pour leurs débuts en tandem, Pascaline Duchesne et Pia Bogenez ont remporté, ce samedi sous des conditions atmosphériques difficiles, le Trophée handisport. Les deux jeunes femmes, qui portaient les couleurs de l’Association sports et loisirs pour aveugles et amblyopes (ASLAA), ont devancé Bérengère Charbonneau et Laetitia Bernard. De leurs côtés, Jennifer Massard et Sabrina Boufroukh complètent ce podium féminin.

L’histoire est en marche ! Pour la première fois, trois tandems féminins étaient alignés sur le Trophée handisport, disputé ce samedi 19 octobre à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire). Du jamais vu pour le milieu du cyclisme handisport. La victoire est donc revenue à Pascaline Duchesne et Pia Bogenez !!! Un excellent résultat pour leurs grands débuts en tandem.

« C’est une grande joie pour moi. En effet, je disputais ma première compétition à Montlouis-sur-Loire, et je ne m’attendais pas à un tel résultat. J’étais venue en Indre-et-Loire pour m’amuser et prendre beaucoup de plaisir. Je pensais que ce serait plus difficile que prévu. Heureusement, j’avais une pilote de très haut niveau avec moi. C’était une chance pour moi d’avoir fait mes grands débuts avec Pascaline », nous confiait Pia Bogenez, après sa victoire.

C’est parti pour Pia Bogenez & Pascaline Duchesne au Trophée handisport (Crédit photo : Pascaline Duchesne)

Pourtant, rien n’était joué d’avance. En effet, Pascaline allait piloter pour la première fois une personne déficiente visuelle. Tout un univers à apprivoiser pour celle qui est habituée à courir en solo en Division Nationale, avec son équipe du Team Centre-Val-de-Loire. « Il faut s’habituer à lancer le tandem. Une fois que c’est fait, c’est top comme sensation », soufflait Pascaline. Apparemment, il ne lui pas a fallu beaucoup de temps pour s’adapter…

Comme nous le racontait Pia, souffrant d’une Aniridie bilatérale (maladie orpheline qui se caractérise par la formation incomplète de l’iris). . « On a fait un essai ensemble avant le départ de la course. Pascaline s’est tout de suite adaptée. Elle n’avait pas l’habitude car c’était sa première en tandem. Elle a bien anticipé les courbes et elle guidait très bien. Elle était très attentive à moi. Elle me demandait comment je me sentais sur le vélo. C’était une excellente première fois pour toutes les deux. »

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Derrière, les deux femmes femmes n’auront fait qu’une bouchée de leurs adversaires du jour. Bérengère Charbonneau associée à Laetitia Bernard (2e) et Jennifer Massard qui pilotait Sabrina Boufroukh (3e) complètent ce premier podium féminin de l’histoire du cyclisme handisport. Grâce à ce succès, le duo Duchesnes/Bogenez prend date pour l’avenir.

« C’est de bon augure pour les courses à venir. J’ai passé un super week-end. Parce que j’ai pu partager de belles émotions avec mon nouveau club, l’Association sports et loisirs pour aveugles et amblyopes (ASLAA), mais surtout parce que j’ai pris beaucoup de plaisir sur cette course. Désormais, je peux me dire que c’est possible. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu imaginer, il y a encore quelques mois. Maintenant, je sais ce qu’il me reste à améliorer pour être encore plus fortes sur le vélo », se satisfaisait Pia Bogenez. C’est l’avenir qui nous le dira…

Voici le podium du Trophée handisport disputé à Montlouis-sur-Loire (Crédit photo : Andrew King/Les Reines du Vélo)

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Le Para-cyclisme, le nouveau challenge de Bérengère Charbonneau

Après avoir connu des émotions riches et variées en solo, Bérengère Charbonneau a rejoint depuis quelques semaines l’Association sports et loisirs pour aveugles et amblyopes (ASLAA), basée dans le 14e arrondissement de Paris. Ce samedi, la native de Vendée disputera son premier Trophée Handisport à Montlouis-sur-Loire. Elle pilotera Laetitia Bernard (non-voyante) sur cette épreuve. À cette occasion, l’ASLAA alignera trois tandems 100% féminin. Pour Bérengère et Laetitia, Montlouis-sur-Loire pourrait être le point de départ d’une belle histoire pour les deux coursières, ainsi que pour le développement du cyclisme féminin handisport.

Ce samedi 19 octobre, à partir de 14 heures, Bérengère Charbonneau, âgée de 28 ans, va prendre part à son premier Trophée handisport de Montlouis-sur-Loire (37). La jeune femme, native de Vendée, qui pilotera Laetitia Bernard, s’attend à vivre quelque chose de grand pour ses premiers pas en tandem sur cette épreuve, située non loin de Tours (Indre-et-Loire).

« Ce sera un grand moment sportif et de partage. D’autant plus que ce sera ma première course avec Leticia Bernard, et que cette course va définir, en partie, nos objectifs futurs », nous confie Bérengère Charbonneau.

À la découverte du Para-cyclisme

C’est peut-être le début d’une belle histoire entre les deux jeunes coursières. Mais il ne faut pas brûler les étapes. Tout d’abord, Bérengère devra faire ses armes dans le milieu handisport. C’est-à-dire : avoir de bonnes jambes, de trouver le bon braquet mais surtout rouler le plus souvent possible avec sa coéquipière Laetitia. Mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir puisque Bérengère s’adapte très vite !!!

« Cela fait plusieurs années que mon père (Xavier Charbonneau) était guide pour une personne non-voyante avec laquelle il a pu entre-autre réaliser le marathon de Paris. De cette rencontre est née une amitié. Par conséquent, la découverte du milieu handisport n’est pas inconnue pour moi, explique-t-elle. N’ayant pas le niveau pour guider en course à pied, je trouve que le vélo est un bon compromis. »

Bérengère a le vélo dans la peau

Bérengère, qui est militaire de carrière, a le vélo dans la peau. « Je pratique le vélo depuis l’âge de six ans. J’ai débuté par l’école de cyclisme mais je me suis rapidement tournée vers le VT. J’ai néanmoins fait de la compétition en VTT, route, piste et cyclo-cross. Licenciée dans différents clubs comme Luçon, le POC, Saumur, j’ai eu la chance d’intégrer pendant deux ans, le Team VTT National CIBF-KEOPS. Cela ma permit de participer à toutes les Coupes de France VTT et au ROC d’AZUR », raconte-t-elle.

Force est de constater que son entourage a toujours été à ses côtés dans la pratique du cyclisme. « Mon père m’a transmis sa passion du vélo. Cela m’a permis de pratiquer des disciplines variées, et de voir du paysage », avance-t-elle. Aujourd’hui, Bérangère arrive à concilier sa vie professionnelle et sa vie de sportive de haut niveau.

Le Trophée handisport comme rampe de lancement pour nous

« J’ai toujours pratiqué le vélo et la course à pied. J’avais entre cinq et huit entrainements par semaine. Mon travail me permet d’avoir des créneaux de sport sur mon temps de travail. Ce qui facilite très largement l’organisation de la semaine. En fonction de mes objectifs, j’accentue le choix de l’entrainement tout au long de l’année mais j’essaye de rester compétitive dans ces deux disciplines », avoue-t-elle. Par chance, elles ne seront pas toutes seules sur ce Trophée handisport puisque deux autres équipages féminins seront de la partie en Indre-et-Loire.

L’occasion est toute trouvée pour développer un cyclisme féminin encore trop méconnu du grand public. « Il manque cruellement de popularité et de reconnaissance. Il y a que très peu d’équipes et de coureuses professionnelles. Le manque de médiatisation du sport féminin ne joue pas en sa faveur néanmoins on peut souligner les excellents résultats de Pauline Ferrand-Prévot qui permet de tirer notre discipline vers le haut », constate-t-elle.

Certes, il y a encore du travail concernant le développement du cyclisme féminin. Mais ce samedi, l’Association sports et loisirs pour aveugles et amblyopes (ASLAA) alignera trois tandems 100% féminin. Une grande prmeière pour le milieu du para-cyclisme. Parmi elles, Bérengère et Laetitia pourraient tirer leurs épingles du jeu sur ce circuit de 2,7 kilomètres à parcourir à douze reprises. Un bon moyen pour les deux jeunes femmes de se tester et de voir où elles en sont physiquement. Car le Trophée handisport pourrait bien leur servir de rampe de lancement, à l’aube d’une saison 2020 déterminante pour Bérengère et Laetitia. Verdict ce samedi à Montlouis-sur-Loire….

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Alençon : « J’aime venir à Longchamp pour retrouver toute la famille du handisport »

 

Interview.C’est comme si c’était hier ! Depuis ses tous débuts à Longchamp, de l’eau a passé sous les ponts. Ce samedi, Katell Aleçon, fraîchement revenue des Championnats du monde de cyclisme sur piste handisport disputés aux Pays-Bas, va lancer sa saison sur route, à l’occasion du Critérium David Franek. Pour l’heure, la licenciée du Vélo Sport Drennecois veut démarrer l’année dans d’excellentes conditions, et ne vise guère grand-chose ce week-end à Paris, car « mes gros objectifs seront au mois de mai ». Bien évidemment, la jeune femme, membre du Team Cofidis, et amputée du plateau tibial droit, aura en ligne de mire la qualification pour les Jeux Paralympiques de Tokyo2020.

Katell, quel bilan tirez-vous de vos Championnats du monde de cyclisme sur piste handisport disputés aux Pays-Bas ?
C’est plutôt positif ! Même si je n’ai pas décroché un seul podium, j’ai amélioré toutes mes temps sur les épreuves auxquelles j’ai pris part, excepté sur le 500 mètres, où j’ai obtenu le même chrono que l’an dernier. Finalement, ce sont de bons Championnats du monde de cyclisme sur piste disputés aux Pays-Bas.

Toujours placée mais pas de podium sur ces Mondiaux de piste, comment l’expliquez-vous ?
Pour rappel, je ne suis pas une spécialiste de la piste. Ce n’est pas ma discipline de prédilection. Je suis plus à l’aise sur la route. Mais je progresse d’année en année. L’an dernier, pour ma première participation à un Championnat du monde sur piste, j’étais toute proche d’un podium sur le 500 mètres. Aux Pays-Bas, je suis tombée à la veille de disputer cette épreuve. C’était donc pas très bien partie pour moi. Au final, je suis plutôt satisfaite de mes résultats sur ce rendez-vous planétaire handisport.

Comment appréhendez-vous votre saison sur la route ?
À l’heure où je vais lancer ma saison sur la route, je sais où j’en suis physiquement. L’an dernier, je n’avais pas démarré ma saison sous les meilleurs auspices. Cette année, je me sens en super condition. Tous les voyants sont au vert. C’est une bonne chose pour moi.

« Je serai à Longchamp pour préparer ma saison plutôt qu’autre chose »

Comment abordez-vous le Critérium David Franek ?
Pour moi, le Critérium David Franek arrive un peu trop tôt dans ma saison. Pour ma part, mes gros objectifs arriveront au mois de mai. Je serai à Longchamp pour préparer ma saison plutôt qu’autre chose…

Quels vont être vos objectifs à Longchamp ?
Pour être honnête avec vous, je ne me suis pas fixé d’objectif sur cette première course handisport de la saison sur route. Longchamp va me servir de rampe de lancement pour préparer au mieux ma saison sur route, comme je vous le disais précédemment. Maintenant, j’aime venir à Longchamp pour retrouver toute la famille du handisport. Car, on a peu l’occasion de se voir dans l’année.

Cela fait de nombreuses années que vous venez à Longchamp, comment jugez-vous l’évolution du cyclisme handisport ?
Cela évolue plutôt bien. Cela commence à se professionnaliser. Auparavant, lorsque j’ai débuté dans le milieu handisport, on était dans notre coin, et les valides ne s’occupaient pas de nous. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Cela progresse dans le bon sens. On est enfin reconnue à notre juste valeur. Aujourd’hui, on voit davantage du sport paralympique à la télévision. J’espère que l’on va continuer dans ce sens. En tout cas, je l’espère !

« Ce serait bien, si toutes les personnes handicapées pouvaient sortir de leur canapé pour se mettre au sport »

Vous courez également chez les valides, comment vous perçoit-il ?
Les filles sont plutôt cool avec moi. Elles m’aident quand je suis en galère. En Bretagne, il y a une bonne ambiance avec les athlètes féminines valides. En plus, je m’entends très bien avec tout le monde. Tout se passe vraiment bien…

Comment expliquez-vous le fait de ne pas avoir plus de filles en situation de handicap pratiquer le cyclisme ?
Il y a moins de licenciés chez les femmes que chez les hommes. Maintenant, je n’en connais pas la raison. Mais, il y a de plus en plus de filles qui viennent au cyclisme. Pour moi, c’est plus sympathique de rouler avec d’autres filles.

Comment appréhendez-vous ce statut de rôle modèle auprès des jeunes générations ?
Je ne sais pas quoi dire ! Pour ma part, j’ai fait mon petit bonhomme de chemin. Ensuite, c’est toujours intéressant qu’un homme ou qu’une femme en situation de handicap vienne pratiquer une activité sportive. Ce serait bien, si toutes les personnes handicapées pouvaient sortir de leur canapé pour se mettre au sport.

« Les Jeux, c’est le rêve de tous les athlètes qu’ils soient valides ou en situation de handicap »

Pour vous, la qualification pour Les Jeux Paralympiques de Tokyo2020 reste l’objectif phare de votre saison ?
Évidemment ! J’étais présente à Rio en 2016, et je veux à nouveau vivre ce moment fabuleux. La sélection pour les Jeux Paralympiques de Tokyp2020 se déroulera cette année. J’espère que tout va se passer au mieux pour moi afin de valider mon billet pour le Japon.

Les Jeux ont-ils une saveur particulière pour une athlète de haut niveau ?
Les Jeux, c’est le rêve de tous les athlètes qu’ils soient valides ou en situation de handicap. C’est l’aboutissement de tous les sacrifices consentis pour se qualifier pour une paralympiade. Et lorsqu’on l’a vécu une fois, on a envie de le revivre à nouveau…

Légende photo : Katell Alençon sera présente, ce samedi à Longchamp, pour disputer le Critérium David Franek (Crédit photo : Facebook Vélo Sport Drennecois)