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Cordon-Ragot : « La forme n’est pas franchement-là »

De retour après une fracture de la clavicule survenue le 06 juillet dernier sur la première étape du Tour d’Italie, Audrey Cordon-Ragot espère retrouver une forme olympique au cours de cette semaine de compétition sur le territoire national. Et cela commence dès ce dimanche sur le prologue de la Route de France autour du lac d’Enghien-les-Bains pour savoir où en elle était physiquement. Bien évidemment, elle est ravie d’arborer son maillot bleu-blanc-rouge de contre-la-Montre avant de se mettre au service de Giorgia Bronzino ou d’Hélice Longo-Borghini afin de jouer sur tous les tableaux avec en point de mire l’arrivée, samedi, à la Planche des Belles Filles. Wiggle-Honda a donc toutes les cartes en main pour briller sur cette édition 2015.

Tout d’abord, pouvez-vous nous rassurer sur votre état de forme avant le départ de cette 9e édition de la Route de France à Enghien-les-Bains ?
Je peux vous rassurer sur le fait que ma clavicule va mieux. C’est une très bonne chose. Je l’ai testée la semaine dernière lors d’un stage en Hollande. Maintenant, la forme n’est pas franchement-là car j’ai coupé plusieurs semaines en raison de cette blessure. Cette semaine sur la Route de France, j’espère la retrouver.

Allez-vous pouvoir tenir le coup physiquement cette semaine ?
J’en ai aucune idée. Mais j’ai retrouvé de bonnes sensations l ors de cette semaine d’entraînement avec mes coéquipières en Hollande. Après si je dois être lâchée dans quelques étapes, il faudra ravaler sa fierté et se dire que cela servira pour la suite de la saison.

Avec ce prologue demain à Enghien-les-Bains, l’objectif, c’est de prendre le maillot de leader de cette Route de France 2015 ?
Absolument pas. Il m’aurait fallu bien plus d’entraînement pour prétendre à remporter ce prologue de trois kilomètres autour du lac d’Enghien-les-Bains dans le Val d’Oise. Il y a des filles qui sont bien plus fortes que moi sur cet exercice comme par exemple Amy Pieters, lauréate à plusieurs reprises sur la Route de France. Elles auront donc plus de chance que moi de prendre les commandes du général dès dimanche soir.

Championne de France du contre-la-montre, ce sera pour vous, l’occasion d’arborer ce beau maillot bleu-blanc-rouge sur les routes de France…
J’ai eu très peu l’occasion de le porter depuis ma victoire à Chantonnay en juin dernier. J’ai pu l’arborer sur le prologue du Giro mais après je n’ai plus eu l’occasion de montrer ce maillot en raison de ma chute au Tour d’Italie. C’est toujours un honneur de porter ce maillot bleu-blanc-rouge mais j’aurais aimé avoir de meilleures jambes. Ce sera tout de même un honneur de le porter.

Comment appréhendez-vous l’arrivée, samedi, à la Planche des Belles Filles ?
Cela montre la reconnaissance des organisateurs à nous faire évoluer sur le même terrain que les hommes. L’arrivée à la Planche des Belles Filles sera l’une des plus belles de ma carrière. C’est un honneur d’arriver en haut après, je’espère ne pas être trop loin de la gagnante. Finalement, toutes les filles seront impatientes d’en découdre dans cette montée.

Pourtant, vous arrivez avec une grosse équipe sur cette épreuve, quelles sont les objectifs de votre formation ?
On visera un maximum de victoires d’étapes sur cette épreuve. Bien évidemment, on jouera également le général avec Élisa Longo-Borghini qui est très en forme. Elle l’a prouvée sur le Tour d’Italie. On aura donc plusieurs cartes à jouer durant cette semaine au sein de notre équipe. Ce sera donc intéressant de voir ce que l’on est capables de faire sur une telle épreuve.

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Haimart ; « C’était un devoir pour nous d’accueillir la Route de France à Enghien-les-Bains

À Enghien-les-Bains, le sport est dans sur dan. Avec 31 associations sportives, l’adjoint-maire en charge de la Jeunesse et des Sports, Jean-Pierre Haimar, ne pouvait que dire oui à Hervé Girardin  pour accueillir le départ de cette 9e édition de la Route de France. Avec ce prologue autour du lac, ce passionné de sport a salué le combat mené depuis dix ans par le directeur de cette course, Hervé Girardin. La ville du Val d’Oise ne pouvait pas le laisser dans la panade. Mais cet élu de la République s’est démené pour convaincre ses collègues du bien-fondé pour organiser un tel événement. Ce dernier espère bien que les Enghiennois seront au rendez-vous pour découvrir un sport encore trop souvent peu connu du grand public.

Pourquoi avez-vous accepté d’accueillir la première étape de la Route de France 2015 ?
À partir du moment où je suis adjoint-maire en charge de la Jeunesse et des Sports, c’était un devoir pour nous d’accueillir la Route de France à Enghien-les-Bains. Ensuite, le cyclisme a une place importante dans ma vie car je pratique le vélo depuis des lustres et tous mes enfants font du sport. C’est grâce à cela que j’ai pu mettre en place les mercredis sport à Enghien-les-Bains. Cela permet ainsi aux jeunes de faire du sport.

En 2013, Enghien était ville d’arrivée de la 2e étape et de départ de la 3e étape de la Route de France, cela a-t-il renforcé votre engagement auprès de cet événement sportif ?
Il y a deux ans, c’était une réussite totale. J’avais obligé Hervé Gérardin, l’organisateur de la Route de France, à faire trois tours autour du lac et la victoire s’est jouée au sprint. Un sprint remporté à l’époque par l’Italienne Giorgia Bronzini. Tout le monde était surpris au vu du nombre de spectateurs qui étaient assisté à cette course alors qu’au mois d’août la ville est un peu déserte. Mais j’ai eu de très bons retours de la part de tout le monde y compris de notre Office de tourisme et de notre maire.

C’était donc logique que vous et Hervé Gérardin travaillez main dans la main pour organiser au mieux ce départ ?
Chaque année, Hervé Gérardin se démène pour mettre en place une course alléchante pour les athlètes. Je tiens à saluer le travail qu’il réalise au quotidien pour le cyclisme féminin. La ville d’Enghien ne pouvait que l’accompagner dans son combat. Par conséquent, j’étais un peu ennuyé de lui imposer certaines contraintes pour assurer au mieux la sécurité des filles du peloton.

« Le cyclisme féminin est mis un peu de côté »

Justement, qu’en attendez-vous ?
Qu’on parle un peu plus de sport féminin car aujourd’hui, il y en a encore trop pour les garçons et pas assez pour les sportives féminines. Dans cette optique, on espérait que Thierry Adam, la voix du Tour de France sur France Télévisions, viennent sur cette Route de France.

Avez-vous rencontré des difficultés pour convaincre vos collègues à organiser ce prologue à Enghien ?
C’est très compliqué. J’ai du convaincre mes collègues du conseil municipal, les riverains ainsi que Monsieur le maire. Mais j’ai réussi à le faire. Enfin, sur l’aspect financier, on aurait pu accueillir la Route de France sur ce prologue autour du lac et être ville départ de la première étape en ligne mais on a revu nos objectifs à la baisse car cela a un peu coincé financièrement en raison des coupes budgétaires imposées aux collectivités locales par l’État.

Vous attendez-vous à voir beaucoup de riverains d’Enghien-les-Bains pour assister à ce prologue ?
Même si certains seront en vacances, j’espère que ceux qui seront restés à Enghien répondront présents. On offre ainsi à la ville une belle animation sportive dans cette chaleur estivale.

Avec un tel événement, comment voyez-vous l’évolution du cyclisme féminin ?
Le cyclisme féminin est mis un peu de côté. Néanmoins, les choses sont en train d’évoluer. Preuve en est puisque je vois de plus en plus de filles sur le vélo en compétition départementale. Mais pour continuer à faire bouger les mentalités, il faut que les autres suivent l’exemple d’Enghien c’est-à-dire : organiser une épreuve féminine comme le fait la ville du Val d’Oise.

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Gérardin : « C’est dommage de ne pas avoir Pauline Ferrand-Prévot au départ de cette Route de France »

À 48h du départ de la 9e édition de la Route de France, Hervé Gérardin, le directeur général de cette épreuve, a connu d’immenses difficultés pour mettre en place ce parcours 2015. Cette année, il s’est heurté aux réticences des collectivités locales à l’idée d’accueillir une étape de la Route de France internationale. Il a eu du courage de maintenir cette course. Mais bien évidemment, il aurait aimé voir la championne du monde en titre, Pauline Ferrand-Prévot, arborait son beau maillot arc-en-ciel sur les routes de France. Malheureusement, elle est en pleine préparation pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016. Malgré cette absence de marque, la Route de France devrait rencontrer un vif succès.

C’est une déception pour vous ne pas voir Pauline Ferrand-Prévot au départ de cette Route de France ?
Lorsque je vois que Pauline Ferrand-Prévot, championne du monde et championne de France sur route, ne sera pas au départ, je suis un peu déçu. Après elle est venue courir sur les Championnats de France à Chantonnay en juin dernier et sur la Course by le Tour de France qui a eu lieu sur les Champs-Élysées, le 26 juillet et sera présente à Plouay. Excepté ces épreuves, on n’a pas beaucoup vu Pauline sur le territoire national.

Peut-être que le calendrier ne plaide pas en votre faveur ?
C’est vrai que notre course tombe au même moment que l’épreuve VTT cross-country aux États-Unis. Elle a donc un oeil sur Rio. C’est pour cette raison qu’elle prépare l’épreuve olympique de VTT cross-country. C’est dommage de ne pas avoir Pauline Ferrand-Prévot au départ de cette Route de France.

Malgré cette absence de marque, le spectacle sera-t-il au rendez-vous ?
Il va y avoir une belle bagarre sur cette édition 2015. Tous les ans, de nouvelles filles émergent au sein de ce peloton. Le spectacle devrait être au rendez-vous.

« Le spectacle sera au rendez-vous »
Justement, comment abordez-vous cette Route de France 2015 ?
Personnellement, je suis serein. Les conditions météorologiques seront au rendez-vous et les 12 équipes ont confirmé leur présence sur cette course, ce qui représente 96 athlètes et 28 nations différentes. Je suis donc très confiant pour cette nouvelle édition.

Le parcours 201`5 a-t-il été compliqué à mettre en place ?
Extrêmement difficile car les élections départementales de mars dernier ont considérablement ralenti  la mise en place de cette épreuve. Il a fallu attendre quasiment fin avril  pour maintenir cette course. J’ai alors décidé de le faire mais les dernières semaines ont été très compliqué car car une semaine de course représente plus de dix mois de travail. Il a fallu beaucoup d’énergie et de gens autour de moi pour organiser une telle compétition. On a hâtée que cela démarre.

Avec l’arrivée à la Planche des Belles Filles, vous avez mis en place un beau parcours…
Tous les ans, on met  en place de belles étapes. Et tout particulièrement cette année, puisque les cyclistes féminines arriveront au sommet de la Planche des Belles Filles comme cela avait été le cas pour les hommes sur le Tour de France 2012. C’est une vrai satisfaction pour nous.

« Une course d’une semaine reste la meilleure so lutin pour les filles »

Comment voyez-vous l’évolution du cyclisme féminin ?
Cela fait dix ans que je me bats pour elles. Après si une équipe masculine française mette en place une section féminine, cela permettrait au cyclisme féminin de progresser, d’évoluer et de se professionnaliser. Après, il faudrait que les meilleures françaises puissent venir courir sur cette Route de France.

Comment faire pour que les meilleures mondiales soient au rendez-vous ?
Pour y arriver, il faut que l’Union cycliste internationale (UCI) oblige les meilleures nations à s’inscrire sur les courses 2.1 comme elle le fait sur le Tour de France. La réglementation doit évoluer si on veut faire progresser le cyclisme féminin

Dans l’avenir, avez-vous envie de prolonger la durée de cette Route de France ?
Lorsque j’ai lancé cette épreuve, je voulais qu’elle dure douze jours. Aujourd’hui, je suis à neuf jours mais cette année, je suis descendu à sept jours en raison des élections départementale de mars. Mon objectif était de monter à dix ou douze jours. Après, il faut faire attention car il y a des différences physiques dans le cyclisme féminin. Je pourrais aller dans les Pyrénées ou dans les Alpes mais je perdrais une grosse partie du peloton. Je pense qu’une semaine de course reste la meilleure solution pour les filles.