À l’issue de la saison 2019, Lorena Wiebes termine numéro une mondiale. La Néerlandaise a devancé ses deux compatriotes, Marianne Vos et Annemiek Van Vleuten. Par la même occasion, la sociétaire de la formation Parkhotel Valkenburg remporte également le classement des jeunes. De son côté, Roxane Fournier est 61e et première tricolore au classement UCI.
Étiquette : UCI
Présentation. Après une édition 2018 étincelante, Alain Couréon, le directeur de l’épreuve, s’attend à vivre un Tour cycliste féminin international de l’Ardèche de toute beauté. À partir du vendredi 13 septembre et ce jusqu’au 19 septembre, les 27 équipes alignées, et pas moins de vingt championnes nationales en activité, se livreront une bataille sans merci tout au long de ces sept jours de compétition à travers l’Ardèche, la Dôme, le Vaucluse et la Lozère. Au programme 850 kilomètres de course avec un dénivelé positif de 15 000 mètres. « Pour gagner ce Tour de l’Ardèche, il faudra être une pure grimpeuse », comme le rappelle son directeur. En tout cas, une chose est sûre, ce TCFIA 2019, qui reste l’une des seules courses à étapes au niveau international avec le Tour de Bretagne en France, sera encore une fois une réussite pour ceux qui se battent au quotidien pour le développement du cyclisme féminin…
Alain, dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de lancer ce Tour cycliste féminin international de l’Ardèche ?
J’ai l’esprit un peu tranquille ! Il le sera plus lorsque le départ de la première étape sera lancé. Il y a toujours quelques petits soucis de dernière minute à régler. Au vu du plateau que l’on a, et au vu de notre passé glorieux, cela ne peut être qu’une réussite, cette année encore…
Quelles sont vos attentes sur ce Tour cycliste féminin international de l’Ardèche 2019 ?
Cela dépend de ce que vous voulez sous-entendre. Pour moi, il n’y a aucun souci à avoir car de nombreuses équipes seront au départ de cette compétition. Tous les voyants sont au vert. On continue à surfer sur le haut de la vague depuis quelques années. Je pense que ce Tour cycliste féminin internationale de l’Ardèche sera encore un bon cru cette année.
Quels enseignements retirez-vous de l’édition 2018 ?
L’an dernier, tout s’est très bien passé ! Nous avons eu de superbes lauréates sur toutes les étapes. Nous avons eu également une magnifique gagnante au classement général. Et puis, il y a eu de la bagarre tous les jours. Cela a été une très belle édition en 2018.
« Pour gagner le Tour de l’Ardèche, il faudra être une pure grimpeuse »
Pensez-vous mieux faire en 2019 ?
C’est déjà le cas puisque nous avons une journée de plus par rapport à l’an dernier. Cette année, les étapes seront très belles et très compliquées. Les filles devront parcourir 850 kilomètres, au cours des sept étapes au programme de ce TCFIA 2019, avec un dénivelé positif de 15 000 mètres. On aura donc de belles bagarres en perspective entre les principales prétendantes à la victoire finale.
Ce TCFIA est-il tracé pour une pure grimpeuse ?
Il y aura quelques étapes pour les puncheuses. Maintenant, pour gagner le Tour, il faudra être une pure grimpeuse car le menu sera très copieux.
Pouvez-vous nous dire un peu plus sur les forces en présence sur ce Tour de l’Ardèche ?
On aura la chance d’avoir Marianne Vos avec nous. D’autres noms du cycliste mondial seront présents dans l’Ardèche comme Marta Bastianelli ou encore les Espagnoles, Margarita Victoria Garcia Canellas et Eider Merino Cortozar. Il y aura également les équipes nationales d’Afrique du Sud, d’Espagne, de Lituanie et d’Ukraine. Si, je ne me trompe pas, on devrait avoir vingt championnes nationales en activité, avec 27 formations engagées sur cette épreuve. Il y aura un plateau très relevé sur cette édition 2019.
Et nos Tricolores peuvent-elles tirer leurs épingles du jeu ?
Pour être honnête avec vous, je ne le pense pas ! Je n’incrimine pas les filles mais plutôt la Fédération française de cyclisme (FFC). Car il y a de belles paroles mais concrètement, il ne se passe rien. C’est un peu dommage car en France, on est une terre de vélo, et on manque d’équipes professionnelles pour les filles (seule FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope évolue sur le World Tour féminin, ndlr). C’est un peu incompréhensible car en Italie, en Belgique ou aux Pays-Bas, il y en a davantage. C’est un peu là où le bât blesse pour nos féminines.
« Nous sommes une poignée de passionnés de vélo, mais passionnés tout court de sport au féminin »
On voit le lancement d’Arkéa-Samsic dans le cyclisme féminin en 2020. De quel œil voyez-vous cette arrivée ?
Je ne sais pas ! Je ne vais pas faire de pronostic. L’avenir nous le dira ! Je suis un peu sur la défensive car on est tombés dans un système où tout le monde raconte n’importe quoi, que ce soit en politique, dans le sport ou en affaires. Tout le monde fait de beaux discours mais lorsque l’on arrive aux choses concrètes, il n’y a plus personne.
Craignez-vous que ce projet ne voit jamais le jour ?
Je ne peux pas vous répondre par l’affirmative car je ne suis pas dans le giron de l’équipe Arkéa-Samsic. J’attends de voir ce qui va advenir de ce projet avant d’échafauder des plans sur la comète.
L’organisation d’une telle épreuve en France reste compliquée. Comment expliquez-vous le fait que la vôtre résiste au temps ?
Tout d’abord, nous sommes une poignée de passionnés de vélo, mais passionnés tout court de sport au féminin ! Nous œuvrons toute l’année pour cette épreuve. Nous sommes l’une des dernières organisations à diriger une telle compétition en étant tous bénévoles. Par conséquent, personne ne touche de salaire. Tout l’argent que ton arrive à générer est reversé aux filles. C’est sans doute grâce à cela que l’on existe encore aujourd’hui.
Avec le Tour de Bretagne, vous restez l’une des seules courses à étapes au niveau international en France. Selon vous, cela démontre-t-il un constat d’échec pour le développement du cyclisme féminin tricolore?
Absolument ! Lorsque j’ai lancé le Tour de l’Ardèche, il y a 17 ans, il y avait davantage de courses à étapes en France. Malheureusement, au fil des années, elles ont disparu du calendrier international. Les choses n’avancent pas dans le bon sens, et je pense même que nous sommes l’arbre qui cache la forêt…
Le Programme :
13 septembre :
Étape 1 :
Saint-Paul-le-Jeune – Aubenas (126,4 km)
14 septembre :
Étape 2 :
Mende – Le Mont Lozère (139,1 km)
15 septembre :
Étape 3 :
Avignon – Apt (130,9 km)
16 Septembre :
Étape 4 :
Savasse – Montboucher-sur-Jabron (138 km)
17 septembre :
Étape 5 :
Saint-Georges-les-Bains – Saint-Félicien (112,8 km)
18 septembre :
Étape 6 :
Saint-Sauveur-de-Montagut – Beauchastel (111,1 km)
19 septembre :
Étape 7 :
Chomérac – Privas (87,9 km)
Entretien. Après l’annonce des filles retenues pour disputer les Championnats du monde de cyclisme sur route qui se dérouleront du 22 au 29 septembre dans le Yorkshire, le manager de l’équipe de France féminine, Paul Brousse, nous explique ses choix. Comme on s’y attendait, Paul n’a pas emmené de sprinteuse au vu du tracé très exigeant. Pas non plus de Pauline Ferrand-Prévôt à l’horizon. Cette dernière se consacre désormais intégralement au VTT Cross-country olympique. Mais le sélectionneur national nous rappelle qu’il a une équipe compétitive pour ces Mondiaux. Pour lui, il voit bien l’une de ses protégées avoir la capacité d’aller chercher un podium voire la victoire. Pour y parvenir, il faudra tout de même se débarraser de la formation néerlandaise, qui aura toutes les cartes en main sur cette compétition, comme à l’accoutumée ! Sur une mésentente de la meilleure nation mondiale,
Paul Brousse y croit dur comme fer, à moins d’un an des Jeux Olympiques de Tokyoo2020.
Paul, cela a-t-il été difficile pour vous de concocter cette sélection pour les Championnats du monde de cyclisme sur route dans le Yorkshire ?
Non, pas plus que d’habitude. Je me suis focalisé sur les filles qui ont réussi à peser sur les courses World Tour. Cela restreint le champ des possibles. Ensuite, j’ai dû faire un choix parmi les jeunes qui frappent à la porte de l’équipe de France. J’ai décidé d’emmener Evita Muzic avec nous car elle a montré plus de garanties que les autres sur cette fin de saison.
Pouvez-vous nous détailler vos choix ?
En équipe de France, il y a des filles incontournables comme Audrey Cordon-Ragot et Aude Biannic. La sociétaire du Team Trek-Segafredo pourra enfin jouer sa carte personnelle en sélection nationale sur un circuit qui lui correspond plutôt bien dans le Yordkshire. Pour celle qui évolue chez Movistar, je reste persuadé qu’un jour, cela payera pour elle. Si toutes les planètes sont alignées, nos Tricolores peuvent viser le titre. Concernant Eugénie Duval, elle retrouve son meilleur niveau depuis un mois. Elle avait besoin de recharger les batteries durant l’été. Cela est payant puisqu’elle est l’une des actrices sur les dernièers courses internationales. Concernant Juliette Labous, on avait quelques craintes après son début de saison un peu laborieux. Après un Tour d’Italie resplendissant, avec à la clé une onzième place au général et le maillot de meilleur jeune. La Franc-Comtoise a franchi un cap cette année. D’un commun accord avec elle, et Audrey, on avait décidé qu’elles fassent l’impasse sur le Championnat d’Europe à Aklmaar car le circuit ne leur convenait pas du tout. Cela leur permettrait d’arriver dans le Yorkshire avec le maximum de fraîcheur sur ce Championnat du monde. Pour sa part, Sévérine Eraud a réalisé une deuxième partie de saison plus que correcte. Dès avril, elle a décroché de bons résultats sur le Tour de Bretagne ou encore en République tchèque. Récemment, sur le Tour de Norvège, diffusé sur Eurosport, Sévérine a tenu tête aux meilleures cyclistes de la planète sur l’étape la plus difficile. Sans une chute, le lendemain, elle aurait pu obtenir un joli top 15. Enfin, Evita Muzic a décroché sa sélection grâce à ces résultats de ces dernières semaines. Sur le Grand Prix de Plouay, elle était aux avant-postes pour bosser pour son équipe. On a donc une belle équipe pour jouer les premiers rôles sur ce Mondial.
Toujours pas de Pauline Ferrand-Prévôt avec vous sur la route. Un retour en équipe de France est-il envisagé ? En avez-vous discuté avec elle ?
C’est certain, la priorité de Pauline Ferrand-Prévôt reste le VTT. Il n’y a aucun doute là-dessus. On a échangé avec Yvan Clothus, son entraîneur, et Pauline sur le fait de participer aux Championnats du monde de cyclisme sur route. Il a été décidé que ce n’était pas faisable car , au lendemain de ce Mondial, elle s’envolerait pour le Test Evnt des Jeux Olympiques de Tokypa2020.. Je ne voulais pas me battre car on avait pas envie de reproduire les erreurs du passé. On voit que la stratégie mise en place par la Fédération française de cyclisme (FFC) de l’avoir conseillé pour se focaliser sur une seule discipline est payant. PFP s’est soignée, et a retrouvé son meilleur niveau, pour redevenir championne du monde de VTT Cross-country format olympique.
Chez les garçons, on a Julian Alaphilippe, est-ce que on a un tel profil en équipe de France féminine ?
Clairement, on ne l’a pas ! Julian Alaphilippe est numéro un mondial ! Chez les filles, la première tricolore doit être classée au alentour de la trentième place. On a trois ou quatre filles qui se valent sur une course d’un jour. On n’a pas d’arme fatale pour rouler en tête de course. Il ne faut pas se mentir ! On devra devancer les choses car c’est la formation néerlandaise qui aura la clé. Ce sont elles qui décideront qui peut avoir un bon de sortie ou non ! De notre côté, il faudra courir intelligemment, et ne surtout pas rater les bons coups.
>« Le contre-la-montre mixte par équipes est un format qui est très télégénique. »
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce contre-la-montre mixte par équipes ? Comment jugez-vous ce nouveau format de course ?
Je trouve cette épreuve géniale ! On l’a expérimentée aux Championnats d’Europe. En plus, C’est un effort violent sur une discipline que personne ne connaît à part ceux qui pratiquent la poursuite. Il peut y avoir de gros bouleversement sur ce genre de format. On a pu le voir à l’occasion des Championnats de France de l’Avenir à Beauvais, avec la sélection bretonne. Pour en avoir discuté avec Thomas Voeckler, le manager de l’équipe professionnelle masculine, le contre-la-montre mixte par équipes est un format qui est très télégénique. C’est pour cette raison qu’avec, Julien Thollet, le coordinateur du contre-la-montre à la Fédération française de cyclisme (FFC), on a mis en place des stages afin de prendre le train en marche car on se doute que cette discipline pourrait devenir olympique, d’ici quelques années.
Après votre cinquième place aux Championnat d’Europe sur ce chrono, quels sont vos objectifs sur ce Mondial ?
On va attendre de connaître la liste des engagés avant de se fixer un objectif précis sur cette épreuve. Pour rappel, aux Championnats d’Europe, on visait la médaille. Finalement, on termine cinquième. On ne s’enflamme pas ! Mais on a l’expérience d’avoir déjà disputé ce format sur un grand championnat. On a ainsi pu débriefer et peaufiner les détails pour être encore plus fort dans le Yorskore.
Sur le contre-la-montre individuel, vous avez choisi plutôt Audrey et Juliette que Sévérine. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?
Je ne dénigre surtout pas le titre de championne de France de Sévérine Eraud. J’ai choisi Audrey et Juliette pour disputer le chrono. Lorsque je lui ai annoncé mon choix, elle a été très compréhensive. Elle s’en doutait un peu ! Elle n’est pas folle. Elle sait que devant elle, c’est très fort.
« J’aimerais bien vous annoncer que l’équipe de France va éclabousser ce championnat de toute sa classe. Il faut être objectif, cela n’arrivera pas »</em>
Viendra le temps de la course en ligne. À quoi vous attendez-vous sur un tracé exigeant ?
C’est un tracé qui correspond bien aux caractéristiques de nos filles. Sur ce type de parcours, elles savent bien courir. Elles sentent bien les coups. On avait pu le voir à Alkmaar même si au final, cela n’a pas payé pour nous. L’an dernier, à Innsbruck, sans grimpeuse, on savait qu’on avait aucune chance de briller sur un circuit aussi pentu. Cette année, on pourra espérer quelque chose. Sur un circuit, avec la répétition des bosses, on pourrait avoir une course passionnante. Une échappée pourrait bien jouer un mauvais tour au peloton. De notre côte, je suis convaincu que l’on pourra peser sur la course.
Comme d’habitude, ce sont les Néerlandaises qui auront les cartes en main sur ces Mondiaux ?
J’aimerais bien vous annoncer que l’équipe de France va éclabousser ce championnat de toute sa classe. Il faut être objectif, cela n’arrivera pas ! Car les Néerlandaises ont toutes les cartes en main. Cela leur arrivent tout de même de courir un peu à l’envers. On a pu le voir l’an dernier sur les Championnats d’Europe à Glasgow. Anna Van Der Breggen était dans la bonne échappée, et ses coéquipières ont décidé de rouler sur elle. Au final, elles ont été battues par Marta Bastianelli. Et cette année à Alkmaar, bis répétita avec Amy Pieters. Heureusement, cette année, cela a fonctionné. Pour ne pas arranger les choses, il y a quelques distorsions au sein de ce collectif si bien huilé en apparence. C’est à nous d’en profiter…
Quelle est la recette pour les battre ?
La recette pour les battre, c’est lorsqu’elles font des erreurs tactiques. Elles peuvent être battues. On a pu le voir l’an dernier à Glasgow. Si elles perdent, c’est parce qu’il n’y a pas une bonne entente au sein de la formation « Oranje ». Sinon, encore une fois, elles seront très difficile à battre !!!
>« Chaque chose en son temps. On va attendre la fin des qualifications avant de penser réellement aux JO. Affaire à suivre »</em>
Une tricolore pourra-t-elle tirer son épingle du jeu face à l’armafa hollandaise ?
J’y crois très fortement ! Si on est attentif, si on court bien, cela peut le faire ! On voit que nos Tricolores sont souvent à l’avant sur les courses World Tour. Je suis donc très optimiste sur la capacité de mes filles pour aller chercher un résultat sur ces Mondiaux.
Comment jugez-vous la saison des filles retenues pour ce Mondial, à un an des JO ?
Certaines filles ont mis en route après l’été. C’est plutôt bien. On aurait pu se dire que c’était une année sans pour ces filles-là. Cela aurait été un peu embêtant pour moi. Je remarque que les filles, qui évoluent en World Tour, sont un cran au-dessus lorsqu’elles redescendent à l’échelon inférieur. Globalement, le niveau de mes protégées est très élevé. Individuellement, je n’ai pas grand-chose à dire. Mais le tube de l’été restera le pic de forme affiché par juliette labous. C’est de bon augure, à moins d’un an des Jeux.
À un an des JO, ce Mondial pourrait vous donner quelques signes d’espoir dans l’optique de décrocher une médaille olympique ?
Cela va arriver vite ! Pour l’instant, on ne sait pas encore combien de filles seront qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokup2020. J’ai la tête dans les calculs afin de pouvoir emmener le maximum d’athlète au Japon. Chaque chose en son temps. On va attendre la fin des qualifications avant de penser réellement aux JO. Affaire à suivre…