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Gros : « Vous n’imaginez pas comment j’ai la rage »

Interview.Battue il y a quelques semaines par la Russe Daria Shmeleva, à l’occasion des derniers sChampionnats d’Europe disputés à Glasgow, Mathilde Gros pensait avoir pris sa revanche, ce samedi sur la petite finale du tournoi de vitesse de la première manche de Coupe du monde organisée au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. Malheureusement, la jeune Provençale a été disqualifiée et devait jouer une manche décisive. Elle termine finalement quatrième. Mathilde Gros pouvait avoir les nerfs mais devant la presse, elle semblait l’avoir acceptée. Maintenant, la sociétaire de l’US Créteil doit passer à autre chose et ainsi décroché un podium, ce dimanche sur le keirin pour le plus grand bonheur de ses fans.

Mathilde, y-a-t-il de la tristesse après cette quatrième place sur la vitesse individuelle ?
Il n’y a pas de la tristesse mais de la déception. Pour le moment, c’est compliqué à le gérer mais je suis bien entourée. Je vais savoir faire face et en tirer tous les enseignements positifs pour rebondir dès les prochaines manches de la Coupe du monde.

on vous a vu échanger avec la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, après la course. Qu’est-ce qu’elle vous a dit ?
Elle m’a félicitée ! La ministre des sports, Roxana Maracineanu, était fière de moi. Elle m’a dit que pour mon jeune âge, je devais continuer à croire en moi. Elle était épatée de ma prestation du jour. Cela fait chaud au cœur.

Selon vous, cette disqualification est-elle justifiée ?
La décision a été prise. Pour moi, je ne pensais pas que les commissaires allaient me disqualifier. Car la Russe était derrière moi et je ne l’ai pas gênée. Le règlement est clair, lorsque l’on sort du couloir des sprinteurs dans les deux cents derniers mètres, on est disqualifiée. C’est le jeu.

« Je vous l’avoue, j’avais qu’une envie, c’est que les commissaires viennent me voir en me disant que c’était gagné »</em>

Comment avez-vous vécu cette disqualification ?
C’était difficile à vivre car je pensais avoir décroché cette médaille de bronze. J’ai alors brandi le drapeau français sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines devant ma famille et mes proches. Mais mon coach m’a dit de remonter sur les rouleaux car ce n’était pas sûr. J’ai essayé de faire retomber la pression avant de disputer cette manche décisive face à la Russe Daria Shmeleva. Je vous l’avoue, j’avais qu’une envie, c’est que les commissaires viennent me voir en me disant que c’était gagné. Lorsque la décision a été entérinée, je n’avais plus le choix. Je l’ai battue deux fois, je pouvais le réaliser une troisième fois…

N’était-ce pas une erreur de brandir ce drapeau tricolore ?
Au moins j’ai montré le drapeau de la France. Si j’avais perdu plus tôt dans la journée, je n’aurais pas pu le faire. Cela me donne plus envie sur les prochaines compétitions à la maison, j’espère ramener la médaille d’or devant mon public. Aujourd’hui, vous n’imaginez pas à quel point, j’ai la rage.

Malgré ce fait de course, qu’allez-vous retenir de ce tournoi de vitesse à Saint-Quentin-en-Yvelines. Cela vous donne-t-il confiance pour l’avenir ?
Daria Shmeleva m’a battue deux fois en demi-finales des Championnats d’Europe, cet été à Glasgow. En Écosse, il n’y avait pas eu match entre nous deux. Hier, j’ai gagné les deux manches… Je me dis, Mathilde, tu vois, tu peux le faire ! Cela me donne confiance pour l’avenir.

Espérez-vous prendre votre revanche, ce dimanche sur le keirin ?
Je vais tout mettre en œuvre pour ne plus faire d’erreurs tactiques ! Je suis championne d’Europe en titre du keirin. Je vais faire tout mon possible pour faire honneur à ce maillot ainsi que celui de l’équipe de France à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Légende photo : Mathilde Gros pouvait l’avoir mauvaise après sa quatrième place obtenue sur le tournoi de vitesse de la première manche de Coupe du monde disputée au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines (Crédit photo : Ladies Sports)