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Marion Sicot passe aux aveux

Contrôlée positive à l’EPO en juin dernier, Marion Sicot a reconnu s’être dopée, ce dimanche dans un entretien accordé à Stade 2. La cycliste tricolore, âgée de 27 ans, a révélé, durant cette émission, être sous l’influence de son directeur sportif Marc Bracke. Finalement, elle livre sa vérité sur une affaire plus complexe qu’il y paraît !

La Vérité de Marion Sicot

Le temps est venu pour Marion Sicot de donner sa version des faits. La cycliste de la formation Doltcini Van Eyck a choisi Stade 2 pour sortir de son silence. Durant cet entretien, la jeune femme, âgée de 27 ans, a également dépeint les coulisses d’une affaire qui semble bien plus complexe qu’il y paraît

Tout a commencé le 28 juin dernier, à l’occasion du contre-la-montre des Championnats de France de cyclisme sur route à la Haye-Fouassière, près de Nantes. Ce jour-là, Sicot avait pris la dixième place sur ce chrono. C’est le jour également où tout a basculé pour elle. Témoignage rare, elle revient sur ce moment où elle a franchi cette ligne de non retour.

Marion Sicot avoue s’être dopée

« J’ai tapé tout simplement achat EPO sur internet. Je suis tombée sur un site chinois. J’ai alors commandé dix flacons. J’ai pris la seringue qui était fournie dans le colis. Je ne savais pas comment faire l’injection. J’ai alors regardé sur Youtube. J’ai mis plus d’une demi-heure pour y arriver. Ce n’était pas simple à faire. Je tremblais, j’avais des suées. Au final, j’ai réussi à m’injecter le produit », confiait-elle au micro de France Télévisions.

Dans un premier temps, Sicot avait nié malgré que son échantillon B revienne positif. « Malgré ces résultats, j’affirme une nouvelle fois mon innocence, que je mettrai toute mon énergie à prouver devant les instances compétentes. Il est nécessaire de lever de nombreux doutes et d’éclaircir des zones d’ombre. Je sais que ce combat sera long et difficile mais je reste fermement déterminée à le mener jusqu’au bout, afin de défendre mon honneur et les valeurs que je porte depuis des années. Compte tenu de la procédure engagée et de la nécessité de me protéger, ainsi que ma famille et mes proches, ma communication passera désormais exclusivement par mes avocats », pouvait-on lire, fin septembre, sur la page Facebook de Marion Sicot.

Sicot sous l’emprise de Marc Bracke

Aujourd’hui, Marion a décidé de nous en dire plus sur les coulisses de cette affaire. Arrivée en 2018 au sein de la formation Doltcini Van Eyck, Sicot n’était pas salariée mais ses frais étaient défrayés. Selon elle, c’était tout autre. « Derrière, il y avait un contrat secret où j’acceptais de payer tous mes frais. C’est-à-dire que les billets de train, ou d’avion. Sinon, je devais prendre ma voiture personnelle pour me rendre sur les lieux de compétition », révèle-t-elle.

Marion a gardé trace de tous ses échanges avec son directeur sportif Marc Bracke. Preuve en est. « Envoie-moi un mail pour me dire que tu prends en charge tes frais de déplacement, et d’hôtels, lorsque ce n’est pas payé par les organisateurs », avoue-t-elle.

Le patron de l’équipe belge a des demandes un peu étrange. « À partir de novembre 2018, je dois lui envoyer des photos de moi en sous-vêtement afin qu’il puisse contrôler mon poids, chaque lundi. Je n’aime pas trop mon corps. C’est difficile pour moi de lui envoer ces clichés. Il me les demande deux fois par semaine. Si je ne lui fournit pas ces photos, je ne pourrai pas participer aux courses de début de saison », rappelle-t-elle.

Le président de la FFC demande l’ouverture d’une enquête auprès de l’UCI

Finalement, Marion refuse d’accéder à sa demande de lui transmettre « des photos d’elle un peu plus osées, en string ». La Fédération Française de Cyclisme (ffc) a pris acte des déclarations de Marion Sicot auprès des médias sur des faits qui seraient survenus pendant son passage au sein de l’équipe Doltcini-Van Eyck Sport.

« Devant la gravité des accusations portées par cette coureuse, le président de la FFC a décidé de saisir officiellement le président de l’UCI pour demander qu’une enquête soit diligentée sur les pratiques de cette équipe, peut-on lire dans un communiqué publié par la FFC. Sans préjuger de la culpabilité de qui que ce soit, il s’agit de prendre les dispositions qui s’imposent pour que la lumière soit faite et contribuer à dissuader les auteurs potentiels d’actes inadmissibles. Loin d’excuser une quelconque pratique dopante, la Fédération rappelle son intransigeance vis-à-vis de toute situation de violence ou de harcèlement et sa détermination à agir avec la plus grande rigueur pour protéger ses athlètes. » Affaire à suivre dans les semaines à venir…

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Benjamin Edelin : « Je suis heureux pour Laëtitia »

Interview. Benjamin Edelin est un coach heureux. Ce samedi à Saint-Quentin-en-Yvelines, Laetitia Besnard a réussi sa tentative de record de l’heure. Sur la piste du vélodrome national, La licenciée de l’EC Vélizy 78, qui souffre d’une rectocolite hémorragique, a réalisé 40,95km/h. C’est une grosse performance même si pour Benjamin, elle avait les 43km/h dans les jambes.

Benjamin, quel sentiment prédomine-t-il après la tentative de record de l’heure réalisée par Laëtitia Besnard ?
Pour être honnête avec vous, j’ai senti Laëtitia un peu stressée. C’est un peu normal ! Sur un effort aussi difficile, il faut réussir à garder la bonne cadence durant une heure. En effet, ce n’est pas chose aisée. Pour Laëtitia, je pense qu’il y a un peu de frustration car elle espérait atteindre les 43km/h. Elle pouvait aller un peu plus vite sur la piste. Aujourd’hui, elle réalise un peu plus de 40km/h. C’est dommage car à l’entraînement, elle tournait un peu plus vite. Malheureusement, ce samedi midi, son allure était un peu en dessous de ce qu’elle visait à Saint-Quentin-en-Yvelines. Cependant, la performance reste très belle.

Vous êtes tout de même satisfait de la prestation de votre athlète ?
Il y a beaucoup de satisfaction. Laëtitia a couru durant une heure. C’est un effort difficile pour son corps. Bien évidemment, elle a consenti à faire de nombreux sacrifices pour réaliser ce record de l’heure. Vous savez lorsque l’on a un objectif en tête, on est en capacité d’accepter beaucoup de choses car on sait où on va.

Avec la maladie de Laëtitia, comment avez-vous préparé un tel rendez-vous ?
La préparation a été longe. On a fait en sorte que les sacrifices sur l’hygiène de vie et sur les entraînements soient réalisés au mieux. Cela a été le cas. On a également connu des hauts et des bas dans cette préparation. Par la suite, on a connu des difficultés sur un cycle de travail qui était important pour nous. Laëtitia a connu un gros ocup de faituge. On a dû réadapter nos entraînements. Le haut niveau, ce n’est que de l’adaptation en permanence. La qualité d’un entraîneur est de savoir s’adapter tout le temps pour aller chercher la performance. Comme je l’ai dit à Laëtitia, à chaque fois que l’on s’adapte, on sort de notre plan de travail idéal.

>« Laëtitia a réalisé un peu plus de 40km/h. Moi, je ne le fais pas, aujourd’hui »

Cela représente combien d’heures d’entraînements par semaine ?
C’est très variable. Cependant, cela représente entre quatorze à quinze heures d’entraînements par semaine. Cela dépendait de nos séances de travail. Soit on bossait sur du qualitatif ou sur de gros blocs de travail. Ensuite, si Laëtitia se sent un peu fatiguée, on raccourcit les séances d’entraînements. Par la suite, on en rallongera d’autres pour rattraper notre retard. L’objectif de Laetitia était de garder une intensité constante. Et elle a réussi à rouler durant une heure à 40km de moyenne. Ce n’est pas rien ! Lorsque l’on se rapproche de ce rendez-vous, on met moins de volume pour conserver cette intensité afin de ne pas encrasser le moteur. J’ai peur qu’il l’était sur cette tentative de record de l’heure.

Avez-vous mis en place un tableau de marche chronométrique pour espérer viser 42 ou 43km/h ?
On avait calé sur 21’’2 au tour. C’est le temps qu’elle devait faire durant ce premier quart d’heure. Malheureusement, elle est partie trop vite . Dès le départ, elle avait une seconde plus vite sur son tableau de marche. J’ai dû lui dire de ralentir la cadence. Elle a alors rectifié le tir au bout de quatre minutes. C’est peut-être cela qui lui a manqué à la fin pour aller chercher les 42 ou 43 km/h. Seule, elle pourra vous le dire. Sur un tel effort, si vous partez trop vite, vous allez être en résistance durant une heure. Au final, il vaut mieux démarrer doucement pour trouver son rythme de croisière, et ainsi pouvoir accélérer dans les dernières dix minutes.

N’avait-elle pas un braquet trop gros pour réaliser ce record de l’heure ?
On avait choisi de mettre un 55’’14 comme braquet. Elle arrivait à l’emmener sur les phases d’entraînements. Au bout du deuxième tour, on aurait dû l’arrêter pour lui changer son braquet. Là, dans sa tentative de record de l’heure, on ne pouvait pas le faire descendre de la piste.

Vous êtes un coach heureux ?
Je suis heureux pour Laëtitia car elle a réalisé une prestation de haut vol sur une heure. Cependant, je suis un peu frustré car Laëtitia aurait pu mieux faire. Malheureusement, le moteur était un peu encrassé, car à une semaine de ce record, elle n’a pas trouvé le temps pour continuer à faire tourner les jambes. Je pense que cela a un peu impacté sa performance du jour. Je suis content pour elle. Je suis également satisfait de tout mon travail accompli depuis ces derniers mois avec elle. Mais je ne suis jamais satisfait à 100% car je suis toujours exigeant avec moi-même, et avec ceux ou celles que j’entraîne. J’aurais aimé un peu plus de rigueur jusqu’à la fin pour réaliser une grosse performance le jour j. Laëtitia a réalisé un peu plus de 40km/h. Moi, je ne le fais pas, aujourd’hui. Laëtitia a accompli une performance solide, ce samedi à Saint-Quenint-en-Yvelines.

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Le Tour de France féminin relancé par ASO en 2021

Annoncée sur la Grande Boucle 2019, à l’occasion de La Course by le Tour disputée à Pau, Amaury Sport Organisation (ASO) travaille bien sur l’hypothèse de relancer le Tour de France féminin. L’épreuve pourrait se disputer en août 2021. Pour rappel, ilfaut remonter à 1989 pour trouver trace d’une dernière course à étapes pour les filles en France.

Le 19 juillet dernier, à l’occasion de la Course by le Tour disputée à Pau, nos confrères de France Télévisions avait annoncé à l’antenne le retour d’un Tour de France féminin. À l’époque, les négociations faisaient rage en coulisse entre les différents acteurs du monde du cyclisme afin de mettre en place un tel projet. Depuis, on attendait une annonce officielle. On l’espérait lors de la présentation du Tour en octobre dernier au Palais des Congrès de Paris. Rien n’avait été évoqué à ce moment.

On pensait alors que ce projet ne verrait jamais le jour. Finalement, Amaury Sport Organisation (ASO) a rappelé son engagement à vouloir relancer un Tour de France féminin. « Nous travaillons sérieusement sur un projet d’une course par étapes féminine. Nous avons la volonté de l’organiser à court terme, assure le patron du Tour, assure Christian Prudhomme, sur le site internet du Télégramme. On veut parler à tout le monde, pas seulement à 50 % de la population. »

Une course à étapes pour les filles en 2021 ?

Pour rappel, il faut remonter plus de trente ans en arrière pour trouver trace d’une dernière course à étapes pour les filles. En effet, entre 1084 été 1989, la compétition avait lieu en lever de rideau de la course masculine. Par la suite, elle avait changé d’appellation. Depuis 2009, il n’y avait plus aucune course à étapes pour les filles en France. Seule la Route de France féminine internationale avait essayé de reprendre le flambeau. Mais en vain. On attendait alors quelque chose d’ASO.

« Le Tour de France a grossi, la société n’est du tout plus la même. C’est désormais injouable, explique-t-il. Ce ne sera pas pendant le Tour de France mais ce sera pendant l’été. » Les choses se précisent. L’épreuve devrait se dérouler en août 2021. Espérons que ce ne soit pas une chimère et que les filles auront la chance de courir une course à étapes en France…