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Yvan Clolus : « Loana Lecomte est capable de gagner le jour où on l’attend »

Quel réussite pour l’équipe de France de VTT cross-country. En Autriche, les Françaises ont raflé le titre mondial chez les élites avec Pauline Ferrand-Prévot et chez les e spoirs grâce à Loana Lecomte. La petite déception vient sans doute des juniors qui échouent au pied du podium. Sans oublier la consécration sur le relais. De bon augure à quelques jours des Championnats d’Europe mais surtout très encourageant à quelques mois des Jeux Olympiques de Tokyo.

L’équipe de de France voit la vie en arc-en-ciel ! De retour des Championnats du monde de VTT avec six titres mondiaux, deux médailles d’argent et quatre en bronze dans les valises, le sélectionneur national, Yvan Clolus, peut avoir le sourire aux lèvres après une telle moisson pour le clan tricolore.

« Depuis que l’on connait le lieu et la date de ce Mondial autrichien, on a préparé au mieux ce rendez-vous international. Cela faisait longtemps que tout ne s’était pas aligné comme cela pour l’équipe de France. Cela vient récompenser tout le travail de nos athlètes. On repart heureux de Leogang », nous a confié le sélectionneur national du VTT, Yvan Clolus.

Il faut remonter à 1998 à Mont-Saint-Anne (Canada) et à 2008 aux Gets pour trouver trace d’une telle moisson pour le clan français. Car le niveau international est de plus en plus élevé chaque année. Les Tricolores ont réalisé à Leogang une performance de haute volée. Et les résultats obtenus en Autriche viennent récompenser tous les sacrifices consenties cette année si particulière pour les athlètes.

Pauline Ferrand-Prévot montre la voie

Parmi ces bons résultats, on pense évidemment à Pauline Ferrand-Prévot. La championne du monde en titre, qui n’avait pas pris part au relais par équipes victorieux en Autriche en milieu de semaine, a conservé sa couronne mondiale chez les élites. « PFP » avait tout mis en oeuvre pour être prête le jour j.

« Pauline (Ferrand-Prévot) a eu le réflexe, avec son entraîneur personnel, de mettre la pédale douce dès sa reprise des compétitions en août dernier. Il fallait qu’elle soit à son pic de forme au mois d’octobre. Elle a une certaine maturité désormais. Là ou d’autres adversaires ont été un peu perturbées par le contexte actuel », analysait-il.

Certaines nations ont été davantage touchées par la pandémie mondiale que d’autres. Du côté tricolore, les Françaises étaient au rendez-vous. Le circuit autrichien ressemblait à l’univers du cyclo-cross. Un avantage notable pour Pauline Ferrand-Prévot à l’heure de décrocher son troisième titre mondial..

Loana Lecomte au firmament 

De son côté, Loana Lecomte a décroché son premier maillot arc-en-ciel dans la catégorie espoirs. Une belle surprise pour le clan tricolore. Pas si sûre… « Pour nous, ce n’est pas une surprise de la voir à un tel niveau. Depuis deux-trois ans, on constate une évolution. Physiquement, elle a passé un cap. Athlétiquement parlant, elle avait rencontré des difficultés par le passé. Au niveau technique, Loana est l’une des deux ou trois meilleures mondiales chez les élites. Elle vient du ski alpin et adore la vitesse. Elle s’engage toujours. Elle nous impressionne tout de même. C’est une athlète très pressée »,, soulignait-il/

Pressée, c’est une évidence car Loana Lecompte aime quand cela va vite. Précoce, c’est une certitude car la Haut-Savoyarde vient de remporter sa première manche de Coupe du monde, à seulement 21 ans. Elle arrivait donc en Autriche avec un statut de favorite. À Leogang, on s’attendait à vivre un duel au sommet entre la Française et l’Autrichienne Laura Stigger. Malheureusement, la régionale de l’étape déclarait forfait, quelques heures avant la course espoirs. Par conséquent, Lecomte allait devoir changer son fusil d’épaule pour aller chercher ce titre mondial.

« En l’absence de Laura Stigger, Loana a dû changer de tactique, et ainsi assumer tout le pods de la course sur ses jeunes épaules. On lui a alors demandé de partir très vite et de dérouler comme elle sait le faire. Elle a montré que c’était une grande championne et qu’elle était capable gagner le jour où on l’attend », précisait son sélectionneur national. Maintenant, le plus dur reste à venir pour Loana Lecomte. Dès la semaine prochaine en Suisse, la Haut-Savoyarde pourrait bien conclure sa saison en apothéose avec le titre européen à la clé.

Une pointe de déception pour les juniors

La fête aurait pu être encore plus belle si les juniors avaient décroché une médaille sur l’épreuve individuelle. Malheureusement, Olivia Onesti et Line Burquier ont terminé respectivement à la quatrième place pour l’une et au cinquième rang pour la seconde. C’était un peu décevant pour des jeunes filles qui avaient le potentiel pour monter sur le podium de ce Mondial autrichien.

« Il y a une petite déception chez les juniors. La médaille est envisageable si on prend un bon départ. Lorsque l’on ne le fait pas, on le paie cash derrière », notait Yvan Clolus. Les petites bleues auront quelques jours pour se remettre de cette contre-performance. En Suisse, aux Championnats d’Europe, les Tricolores tenteront de se racheter sur la scène continentale. Ensuite, les filles pourront penser à l’année prochaine.

En route pour les Jeux de Tokyo

Bien évidemment, le staff de l’équipe de France a déjà les Jeux olympiques de Tokyo dans un coin de leur tête. À l’été prochain, le circuit japonais sera très technique et très chaud. Avec nos deux championnes du monde, la France sera ultra favorite à Tokyo.

« On peut dire que l’on tient l’ossature de notre équipe de France VTT cross-country pour nous représenter aux Jeux olympiques de Tokyo. Pauline a montré qu’elle savait gagner le jour j. Loana Lecomte a prouvé également qu’elle savait s’imposer au plus haut niveau. Avec ces deux filles-là, on va aux Jeux pour décrocher le titre olympique », avouait le sélectionneur de l’équipe de France de VTT. On verra si sa prophétie se réalisé l’été prochain au Japon.

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Route

Juliette Labous : « Sur le chrono, j’aimerais  bien viser le top 10 sur ce Mondial »

Interview.. Sixième sur le contre-la-montre des Championnats d’Europe disputés, fin août à Plouay, Juliette Labous arrive aux Mondiaux à Imola (24-27 septembre) avec quelques certitudes. Surtout qu’elle a très bien terminé son Tour d’Italie, avec un podium à la clé sur la dernière étape. Ce jeudi après-midi, sur un circuit très difficile de 31,7 km, où le vent va jouer un rôle important, la Bisontine espère viser un top 10 mondial sur  l’épreuve en solitaire pour valider tous les progrès réalisés dans cette discipline depuis quelques années.

Juliette, vous sortez du Tour d’Italie féminin, comment allez-vous physiquement ?

Ça va plutôt bien physiquement. Au début du Giro Rosa, j’ai eu des jours un peu difficile. Ensuite, cela allait de mieux en mieux. Sur la fin du Tour d’Italie, j’avais de superbes sensations. Je pense que la forme est là.

Comment avez-vous vécu ce Tour d’Italie 2020 ?

Sur le Giro Rosa, les choses sérieuses ont commencé dès le deuxième jour. Malheureusement, nos leaders ont connu des incidents mécaniques sur les chemins de terre. On était alors trop loin pour jouer le classement général. Par la suite, les étapes étaient dessinées pour des puncheuses. Pour ma part, j’ai manqué un peu de fraîcheur. J’ai alors revu mes objectifs à la baisse. Je jouais plutôt les victoires d’étapes. Au final, cela a payé puisque je termine ce Tour d’Italie par un podium.

Est-ce que cela peut-être un avantage de sortir d’un Grand Tour ?

Oui, je le pense.  Surtout que le Giro Rosa dure une dizaine de jours. Cette année, on n’a pas eu de longs cols à escalader où il fallait être à fond durant une heure. Par ailleurs, les transferts étaient bien plus courts par rapport à l’an dernier. On arrive aux Mondiaux avec un peu de fatigue mais si on récupère bien, la forme sera au rendez-vous.

« Les organisateurs ont tout mis en oeuvre pour que l’on pratique notre sport dans les meilleures conditions »

Comment appréhendez-vous ces Championnats du monde à Imola ?

C’est déjà bien d’avoir un Championnat du monde. En raison de la crise sanitaire, ce n’était pas gagné d’avance. Après le retrait de Aigle-Martigny, il fallait trouver un autre lieu de compétition, en l’espace d’un mois. Bien évidemment, j’aurais préféré courir à la maison sur le circuit de la Planche des Belles filles. Au final, le circuit d’Imola est très bien également. Pour le moment, Les organisateurs ont tout mis en oeuvre pour que l’on pratique notre sport dans les meilleures conditions. Et le parcours du contre-la-montre et celui de la course en ligne nous promettent de belles courses sur des routes refaites à neuf pour cet événement.

Y-a-t-il une petite déception de ne pas pouvoir courir sur vos terres ?

Cela aurait été un moment spécial pour moi de disputer un championnat du monde à la maison. Il y aurait eu beaucoup de spectateurs pour m’encourager sur le circuit de la Haute-Saône. Pour ma part, je n’ai jamais eu la chance de participer à un grand championnat devant mon public. Cela doit être quelque chose de sensationnel. Au final, Imola a décroché l’organisation de ce Mondial. On l’a vite accepté.

Quels sont vos attentes sur ce contre-la-montre ?

Comme chaque année, j’essaie de progresser sur l’exercice en solitaire. Pour l’instant, je navique entre le top 15 et le top 10 sur les grands rendez-vous internationaux. Ce jeudi, sur le chrono, j’aimerais  bien viser le top 10 sur ce Mondial. C’est le gros objectif de ma saison. Car il faut être honnête, pour l’instant, le top 5 mondial n’est pas réaliste pour moi même si j’ai franchi un cap sur l’épreuve chronométrée.

Pouvez-vous nous dire un mot sur le tracé du Contre-la-montre ?

À première vue, c’est un tracé qui ne me correspond pas mais avec une bonne condition physique, cela devrait bien se passer. Il est très roulant avec des faux plats montants. Et l’enchainement des trois petites bosses dans le final va être très difficile. Il faudra rester très vigilante sur la première partie du chrono avec un vent de face.

« Les Italiennes auront auront de quoi faire face aux Néerlandaises »

Sur la course en ligne, les Néerlandaises restent-elles toujours les favorites ?

Elles sont toutes en excellente forme. Pour l’instant, on ne sait pas encore si Annemiek Van Vleuten prendra le départ de la course en ligne des Championnats du monde. Même sans elle, la formation néerlandaise sera encore très difficile à battre.

Pensez-vous que les italiennes seront redoutables à la maison ?

Elisa Longo Borghini est en très grande forme. Il ne faudra pas oublier également Elena Cecchini, ainsi que tout le reste de l’équipe transalpine. Les Italiennes auront une très grosse équipe pour ce championnat du monde. Je pense qu’elles auront de quoi faire face aux Néerlandaises.

Au final, pensez-vous pouvoir tirer votre épingle du jeu à Imola ?

Le parcours de la course en ligne reste très intéressant. Cela va être une course très ouverte par rapport aux années précédentes. De notre côté, on est de bonnes grimpeuses. Certes, on n’est pas les favorites mais je pense que l’on pourra tirer notre épingle du jeu. La petite surprise serait que l’une d’entre nous soit sur le podium…

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Para-Cyclisme Piste

Marie Patouillet part à la conquête du monde

Portrait. Médaillée de bronze l’an dernier à Apeldoorn aux Pays-Bas, Marie Patouillet espère faire aussi bien voire mieux cette année aux Championnats du monde de paracyclisme sur piste à Milton au Canada (30 janvier au 2 février). Engagée sur l’épreuve du 500 mètres départ arrêté, la licenciée de l’US Créteil, entraînée par Grégory Baugé, espère bien que tous les sacrifices consentis depuis près d’un an commencent à porter leurs fruits. Avec à la clé les Jeux Paralympiques de Tokyo2020 en ligne de mire…

« C’est l’objectif phare de ma saison », nous confiait l’intéressée. À partir de ce jeudi, et jusqu’à dimanche, Marie Patouillet espère bien décrocher le plus beau des métaux à Milton (Canada), à l’occasion des Championnats du monde de paracyclisme sur piste.

Dix mois plus tôt, Marie Patouillet décrochait la médaille de bronze, sur le 500 mètres départ arrêté, lors des Mondiaux qui se sont déroulés à Apeldoorn en mars 2019. Depuis, la jeune femme en a fait du chemin. Tout débute en 2017. Cette année-là, on va lui offrir un dossard pour s’aligner sur l’Étape du Tour. Une fois, la ligne d’arrivée franchie, elle décide de prendre une licence handisport pour pratiquer le cyclisme handisport. Un pari gagnant.

En pleine apprentissage

Née avec une malformation au niveau du pied gauche, Marie « manque de puissance de ce côté ». Cela ne l’a pas arrêté puisqu’elle a tout mis en oeuvre depuis plus d’un an pour tutoyer les sommets. Cette dernière a rejoint le club de l’US Créteil pour les étapes les unes après les autres. « Ce club m’a permis de progresser relativement vite. Je prends tout ce qu’il y a à prendre. Par ailleurs, Grégory Baugé, qui m’entraîne, m’apporte m’apporte beaucoup et me partage toute son expérience », avance-t-elle. Et les résultats commencent à porter leurs fruits sur la piste.

Sur la scène nationale, on peut pas vraiment pas savoir si Marie progresse tant la concurrence est inexistante. « Au niveau français, la densité est pauvre. Il n’y aucune concurrence », lâche-t-elle. Alors pour pouvoir progresser, Marie a décidé de participer à l’épreuve du 500 mètres départ arrêté chez les valides, à l’occasion des Championnats de France sur piste disputés en août dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’était bien de pouvoir se mesurer à des athlètes comme Mathilde Gros. Cela me permettait de me mettre dans l’ambiance et d’acquréir de l’expérience en vue des Mondiaux Handisports », rappelle-t-elle.

Tokyo2020 en ligne de mire

Avec à la clé une belle surprise en décrochant une belle médaille de bronze chez les valides. « C’est un bonheur immense de décrocher cette breloque », souffle-t-elle. Le plus important, c’est que Marie a gagné cinq dixièmes depuis les derniers Championnats du monde hollandais. Un temps qui lui assurerait un nouveau podium à Milton. « Le temps réalisé à Saint-Quentin-en-Yvelines va sans doute me permetetre de changer la couleur de la médaille », espère-t-elle.

Et pourquoi pas songer au titre mondial sur le 500 mètres départ arrêté. Pour cela, il faudra encore elver son niveau et réaliser un temps canon. Rien n’est impossible pour Marie Patouillet. Car son objectif numéro un reste la qualification pour les Jeux Paralympiques de Tokyo2020 avec à la clé un podium au Japon. Et pourquoi ne pas la voir aux Jeux Olympiques.

« Non, on ne verra que sur les Jeux Paralympiques si j’arrive à me qualifier. Pour pouvoir espérer participer aux Jeux Olympiques, il faudrait réaliser les temps de Mathilde Gros », ajoute-t-elle. L’impensable pourrait un jouer devenir réalité pour Marie Patouillet…