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Donnons des Elles au Vélo

Le Douairon-Lahaye : « Une fierté d’avoir réalisé toutes les étapes du Tour »

Interview.Pour son premier Tour de France, Solène Le Douairon-Lahaye rentre avec le sentiment du devoir accompli. Pour leur arrivée sur les Champs-Élysées, elle et les autres filles de « Donnons des Elles au Vélo » ont été honorées, ce samedi 22 juillet à la mairie du VIIIe arrondissement de Paris. À cette occasion, l’enseignante-chercheure de l’Université Rennes 2 nous a raconté son expérience au terme de ces 3 540 kilomètres parcourus. Elle est revenue sur ses trois semaines de rêve malgré les moments difficiles. Une chose est sûre, Solène repartira en 2018 sans hésiter…

Solène, pour votre premier Tour de France avec les filles de « Donnons des Elle au Vélo », quel sentiment prédomine-t-il après vos trois semaines d’efforts ?
Beaucoup de fierté ! Ce n’est pas une expérience anodine. C’est quelque chose d’extraordinaire car on a parcouru plus de 3 540 kilomètres en l’espace de trois semaines. Aujourd’hui le Tour est fini. Mais on a vécu des moments difficiles mais également beaucoup de moments de joie. Je pense qu’on aura un peu le cafard lorsque l’on va toutes se dire au revoir.

Qu’allez-vous retenir de votre périple sur le Tour de France ?
La solidarité et l’esprit de famille. Durant ce périple, on a vraiment créé une famille autour de ce projet. C’est ce qui a fait vivre le groupe durant ces trois semaines d’efforts.

Qu’est-ce qui vous a poussé à partir ?
J’ai pris connaissance du projet « Donnons des Elles au Vélo » l’an dernier dans le cadre de mes travaux de recherche (je suis enseignante-chercheure au laboratoire Mouvement Sport Santé de l’Université Rennes 2, ndlr). Au-delà du versant professionnel du projet, l’amour du cyclisme, et la promotion du cyclisme féminin, m’a beaucoup motivé. 

>« Au fil des étapes, de plus en plus de personnes arrivaient à nous reconnaître et à nous attendre sur la route. »

Cela ne vous faisait pas peur de parcourir plus de 3 500 kilomètres à vélo ?
Au-delà d’un problème de santé non prévisible, le défi des 3 500 kilomètres en trois semaines ne m’a jamais trop fait peur car lorsque l’on veut, on peut. Je m’étais programmée pour arriver à Paris malgré la difficulté du défi. Je m’y étais préparée. Mais j’ai dû jongler entre ma vie sportive (triathlon, cyclisme, danse classique et jazz), ma vie familiale (maman de trois petites filles de 6, 4 et 2 ans) et ma vie professionnelle d’enseignante-chercheur. Pour résumer, je ne me suis pas ennuyée ces six derniers mois !!!

Avez-vous vu un début d’engouement autour du cyclisme féminin ?
Oui, complètement ! Au fil des étapes, de plus en plus de personnes arrivaient à nous reconnaître et à nous attendre sur la route. Sur les dernières étapes de montagne, les gens nous criaient et couraient à nos côtés comme cela peut-être le cas pour les hommes, un jour après nous.

Et l’arrivée à l’Izoard, col mythique du Tour de France, reste-il l’apothéose de votre périple ?
Vous savez, on a monté tellement de cols que l’Izoartd est passé comme les autres. Mais l’arrivé au sommet de ce géant des Alpes était extraordinaire car on est arrivées lorsque le soleil commençait à se coucher. Il y régnait une atmosphère particulière. C’était sympa. Et puis, c’était le dernier col du Tour de France. Pour moi, c’était une fierté d’avoir réalisé toutes les étapes du Tour.

Un peu triste que le Tour soit déjà fini ?
Contente de renter car ce n’est pas rien d’enchaîner les étapes car on n’avait pas beaucoup de temps de sommeil. Contente d’en avoir terminé mais avec une petite pointe de grets car c’est déjà fini.

Donc déjà prête à repartir l’année prochaine ?
L’aventure présente a un caractère tellement exceptionnel que, dans la mesure du possible, je resigne sans hésiter dès l’année prochaine s’il y en a une. D’autant plus, puisque l’édition 2018 du Tour de France passera en Bretagne, sur mes terres. 

Légende photo : Solène Le Douairon-Lahaye (notre photo) a vécu une expérience extraordinaire avec les filles de Donnons des Elles au Vélo (Ladies Sports)

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Ferrand-Prévot : « Je voulais me mêler à la bagarre pour le sprint final »

Sur les Champs-Élysées
Malgré la chute dans le dernier kilomètre, Pauline Ferrand-Prévot était déçue car elle aurait aimé se mêler à la bagarre pour le sprint final. Mais la quadruple championne de France (cyclo-cross, contre-la-montre, route et VTT) a étrenné son beau maillot bleu-blanc-rouge tout au long de cette épreuve sur les Champs-Élysées puisque la Tricolore n’a pas arrêté d’attaquer et de durcir la course pour offrir la victoire à sa coéquipière, Marianne Vos. C’est chose faite puisque la Néerlandaise a remporté, ce dimanche, au sprint la première édition de la Course by le Tour de France sur la plus belle avenue du monde. Après ce beau coup de projecteur sur le cyclisme féminin, la Rémoise, âgée de 22 ans, pourra désormais se concentrer sur ses objectifs de fin de saison : le titre mondial en VTT et sur la route.

 Vous avez chuté dans le dernier kilomètre, comment vous sentez-vous ?
Oui cela va bien. Je pense avoir perdu un peu de poids avec la peau que j’ai perdue en chutant. Finalement, je m’en sors plutôt bien car j’aurais pu me faire très mal. Rien n’est cassé, ce sont juste des brûlures. La vice-championne olympique, Elizabeth Armitstead, a touché une barrière et j’étais juste derrière. Je n’ai pas pu l’éviter. Je n’ai pas pu freiner et je suis tombée à vive allure.

Racontez-nous un peu votre journée…
J’étais assez excitée à l’idée de courir sur les Champs-Élysées avec mon beau maillot de championne de France. Par ailleurs, on avait mis une tactique en place au sein de la Rabo Liv Women Team. Je devais attaquer dans le dernier kilomètre pour mettre mes adversaires dans le rouge. Je devais emmener Marianne Vos dans les meilleures dispositions pour s’imposer sur la plus belle avenue du monde. C’est chose faite. Je voulais me mêler à la bagarre pour le sprint final mais je n’ai pas pu à cause de cette chute. Mais le plus important, c’est que j’ai pu terminer cette course.

C’était une fierté d’étrenner ce maillot bleu-blanc-rouge devant le public français ?
Ce n’est pas qu’aujourd’hui, ce sera toute l’année. C’est une énorme fierté. J’ai déjà pu montrer mon beau mailot bleu-blanc-rouge sur le récent Giro.

« Marianne Vos a conclu magnifiquement cette journée. »

Quelle était la tactique de la Rabo Liv Women ?
On a essayé d’être offensives car on a toutes un bon niveau. Plus cela roulait vite pour nous, mieux c’était pour notre équipe. Après je savais que ce serait très dur de partir en solitaire. Mais j’ai fait mon travail et j’ai beaucoup tenté. En plus, Marianne Vos a conclu magnifiquement cette journée.

Aviez-vous une chance de gagner aujourd’hui ?
On ne sait jamais si cela se regardait derrière. Avec quelques secondes d’inattention ou d’hésitation du peloton, cela aurait pu le faire. Lorsqu’on y croit jusqu’au au bout, on a toujours une chance de s’imposer.

Et en plus votre équipe est intouchable en ce moment…
Depuis le début de l’année, on réalise des performances incroyables. Cela motive tout le monde. Cela donne une bonne dynamique au groupe. C’est superbe.

« Je n’aurais jamais imaginé réaliser une telle saison. »

Maintenant, le titre mondial reste votre principal objectif…
Je vais essayer de faire de mon mieux malgré la fatigue de fin de saison. Mais je suis encore en forme physiquement et mentalement. C’est une bonne chose.

Un dernier titre pour conclure une saison exceptionnelle.
Je n’aurais jamais imaginé réaliser une telle saison. Cette année, j’ai acquis plus d’expérience et cela s’en ressent dans mon travail au quotidien. Je pense m’entraîner sérieusement et avoir une vie de sportive de haut niveau.

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Rendez-vous sur les Champs

Pour la première édition de la Course by le Tour de France, les meilleures cyclistes mondiales se sont toutes données rendez-vous, ce dimanche sur les Champs-Élysées. Un vraie coup de projecteur pour le cyclisme féminin en lever de rideau de l’arrivée de la 101e édition du Tour de France.

Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Amaury Sport Organisation a enfin accepté de mettre en place une course pour les filles. Alors qu’elles militaient pour un Tour de France féminin, elles ont obtenu gain de cause avec la première édition de la Course by le Tour de France. L’élite du cyclisme mondial sera présente ce dimanche sur les Champs-Élysées. Cerise sur le gâteau, la course sera retransmise en direct dans cent-cinquante sept pays.

« Je me réjouis qu’Amaury Sport Organisation ait décidé de lancer une course féminine pour accompagner le Tour de France, souffle Marianne Vos sur le Tour.fr. Je suis très heureuse d’y participer surtout dans la perspective d’une arrivée qui sera majestueuse sur les Champs-Élysées. La naissance de la Course by Le Tour de France pourra ouvrir une nouvelle période pour le cyclisme féminin. Je n’ai aucun doute sur le fait que ce rendez-vous va contribuer à la progression de la discipline. »

La victoire pour Marianne Vos ?

En lever de rideau de l’arrivée de la 101e édition du Tour de France, les cyclistes féminines auront à cœur de briller sur la plus belle avenue du monde. Le départ fictif aura lieu Place de la Concorde avant de réaliser treize tours de sept kilomètres sur les Champs-Élysées. Comme chez les garçons, la victoire devrait se régler au sprint. Les équipes de sprinteuses veilleront au grain et ramèneront dans le rang celles qui voudraient prendre la poudre d’escampette.

À moins que Pauline Ferrand-Prévot et ses coéquipières du Team Rabo Liv Womem aient une idée derrière la tête pour offrir la victoire à Marianne Vos sur un plateau. « Pauline aura bien sûr l’occasion de tenter sa chance, et dans l’éventualité d’un sprint final, Pauline sera amenée à jouer un rôle majeur dans le train de l’équipe durant le dernier kilomètre », explique Vos sur le Tour.fr. Reste à elles de suivre cette tactique à la lettre pour entrer dans la légende du Tour de France.