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La Course by le Tour retourne dans l’anonymat ?

Annonce.Le tracé de la Course by le Tour a été dévoilé, à l’occasion de la présentation officielle du Tour de France 2019, ce jeudi au Palais des Congrès de Paris. Cette sixième édition pourrait peut-être retomber dans l’anonymat le plus complet puisqu’elle aura lieu le 23 juillet à Pau sur le parcours du contre-la-montre des hommes, couru le 19 juillet. Un circuit à parcourir à cinq reprises avec la côte d’Esquillot  qui pourrait bien faire des dégâts au sein du peloton féminin mondial.

Faire plaisir aux cyclistes féminines, c’était l’objectif d’Amaury Sport Organisation (ASO). « Après trois éditions pour les as du sprint et deux pour les reines de la montagne, nous avons souhaité une compétition qui permette au plus grand nombre de s’exprimer pleinement », comme l’a rappelé le patron du Tour, Christian Prudhomme, sur La chaîne L’Équipe. Mais à quel prix ?

Depuis cinq ans, les meilleures cyclistes de la planète bénéficiaient d’une exceptionnelle exposition médiatique. Depuis 2014, les filles couraient le même jour que les hommes et sur la même étape. Cette année, ce ne sera pas le cas puisque cette sixième édition aura lieu à Pau, le 23 juillet comme l’a annoncé Christian Prudhomme, ce jeudi à l’occasion de la présentation officielle du Tour de France 2019. En effet le contre-la-montre de 27 kilomètres aura lieu le 10 juillet. Et tous les médias auront déjà plié bagages pour suivre la suite de la Grande Boucle.

Le seul espoir qui reste, c’est celui de voir encore quelques caméras retransmettre cette course. Car cette épreuve pourrait être spectaculaire. Car les féminines devront parcourir à cinq reprises, soit 135 kilomètres au total. Et la répétition de l’ascension de la côte d’Esquillot pourrait bien faire des dégâts au sein du peloton féminin mondial. On se demande bien qui pourrait succéder à Annemiek Van Vleuten au palmarès de cette épreuve ?

Légende photo : Pau accueillera la Course by le Tour 2019 (Crédit photo : Facebook Donnons des Elles au Vélo)

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Le Net : « C’est une saison plus que réussie »

Entretien.Sacrée championne du monde sur l’Américaine (avec Victoire Berteau), cet été aux Championnats du monde de cyclisme sur piste en Suisse, Marie Le Net vient de s’offrir, à seulement dix-huit ans, le classement général de la Coupe de France de cyclisme sur route élites femmes. La coursière du Team Breizh Ladies a même fini cette édition 2018 par une seconde place sur le Tour des Pyrénées. Une saison quasi parfaite pour la jeune Pontivyenne, Maintenant, il ne reste plus qu’à performer la semaine prochaine aux Mondiaux juniors d’Innsbruck pour terminer cette saison en apothéose.

Marie, dans quel état d’esprit êtes-vous après avoir remporté le classement final de la Coupe de France féminine de cyclisme sur route ?
Pour le moment, je n’arrive pas encore à réaliser. Pour être honnête avec vous, ce n’était pas l’un de mes objectifs en début de saison. Comme je savais que je ne serai pas présente sur toutes les manches de la Coupe de France, remporter cette compétition n’était pas au programme. Au fil des différentes étapes, j’ai pris le maillot de leader du classement général pour ne plus le quitter jusqu’à la dernière manche sur le Tour des Pyrénées.

Racontez-nous comment vous avez véuc cette dernière manche de la Coupe de France ?
J’avais un peu de pression avant de disputer cette dernière manche de la Coupe de France. J’étais attendue au tournant car j’étais en embuscade pour remporter cette compétition. Pour ma part, j’avais envie de me faire plaisir sur ce Tour des Pyrénées et ainsi pouvoir ramener le maillot à la maison. Durant la course, un petit groupe s’est extirpé pour jouer la gagne. Ensuite, Jade Wiel et moi-même, nous avons attaqué à tour de rôle pour faire mal aux autres filles présentes dans cette échappée. À la fin, cela s’est joué au sprint avec Jade Wiel. Je suis contente que ce soit Jade qui s’impose devant moi.

Après Jade Wiel, lauréate sortante, c’est à votre tour de le faire. Les jeunes ont-ils pris le pouvoir sur la scène nationale ?
Je ne sais pas si on a pris le pouvoir. Cela prouve tout simplement que l’on est une sacrée génération. Par conséquent, cela démontre que l’on peut rivaliser avec les meilleures cyclistes de la planète.

>« La Coupe de France, c’est la cerise sur le gâteau »

Quel bilan tirez-vous de cette saison qui touche bientôt à sa fin ?
Par rapport à mon titre de championne du monde juniors sur piste de l’Américaine, cela n’a pas la même saveur. Mais cette Coupe de France, c’est la cerise sur le gâteau. Maintenant, il ne me reste plus qu’à performer sur les Championnats du monde, la semaine prochaine en Autriche. Pour le moment, c’est une saison plus que réussie,

Cette année, pensez-vous avoir franchi un cap ?
Je pense avoir franchi un cap ! Le fait de concourir avec les élites sur la piste, cet été à Glasgow, m’a fait beaucoup de bien. Désormais, on a un préparateur physique au sein de notre pôle. Ensuite, on le voit lors des entraînements musculaires. Ainsi, j’ai pu constater que j’avais progressé. Et cela s’est vu sur mes résultats.

Avez-vous un regret en Coupe de France ?
Oui, celui de ne pas avoir remporté le classement général par équipes. C’est dommage pour le Team Breizh Ladies ! Malheureusement, en raison de la réforme du classement par équipes, nous avons perdu quelques points précieux face au Team Biofrais St-Julien-en-Genevois. Bien évidemment, elles méritent leur victoire…

Qu’est-ce qu’il vous a manqué pour jouer plus régulièrement dans la cour des grandes ?
Peut-être intégrer une équipe professionnelle ! Je pourrai ainsi élever mon niveau. Malheureusement, ce n’est pas moi qui décide ! Mais j’espère y parvenir la saison prochaine

Quelles sont vos attentes pour l’année prochaine ?
L’année prochaine, j’espère me qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Ce sera un peu compliqué sur la route mais je vais réaliser de belles courses pour montrer mon vrai niveau. Du coup, une équipe World Tour pourrait ainsi m’engager par la suite.

« Depuis Pauline Ferrand-Prévôt en 2010, il n’y a pas eu grand monde sur un podium des Championnats du monde juniors »

Maintenant place aux Championnats du monde à Innsbruck. Comment appréhendez-vous cette compétition ?
Sur chaque course à l’étranger, l’équipe de France est toujours marquée de très près par les autres nations. Ensuite, je ne sais pas encore quel va être mon rôle au sein de cette sélection tricolore. Je passe bien les bosses et Jade Wiel est également en excellente condition pour ces Championnats du monde. Mais si je prends le départ d’une course, c’est pour la ganger !

Le titre mondial est-il envisageable pour l’équipe de France juniors en Autriche ?
Depuis Pauline Ferrand-Prévôt en 2010, il n’y a pas eu grand monde sur un podium des Championnats du monde juniors ! On a même fait un remix de la chanson « Ramener la Coupe à la maison » par « Ramener le maillot à la maison ». On avait fait de même cet été aux Championnats d’Europe. Cela nous motive, toutes, pour aller chercher ce maillot irisé chez les juniors.

Légende photo : La Coupe de France féminine de cyclisme sur route pour Marie Le Net (Crédit photo : FFC)

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Brousse : « Envie de bien faire »

Interview.Ce jeudi, Paul Brousse a endossé officiellement son nouveau costume de sélectionneur national. Après trois ans éloignés du monde de la compétition, le Poitevin, âgé de 34 ans, va enfin retrouver le terrain. Maintenant, l’ancien directeur sportif de l’équipe Vienne-Futuroscope, aujourd’hui renommée FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope, aura comme première mission de sélectionner la meilleure formation possible pour aller chercher des médailles sur les grands rendez-vous internationaux de la saison. Avec un tel connaisseur du cyclisme féminin à la tête de la sélection nationale, les Bleues pourront briller davantage au niveau international.

Qu’est-ce qui vous a poussé à candidater pour ce poste de sélectionneur national ?
Cela faisait trois ans que j’étais éloigné des compétitions. J’avais envie de retrouver le terrain. Même si j’entraînais toujours des athlètes de haut niveau depuis 2011, je voulais avoir un rôle plus actif dans la construction d’une équipe, ainsi que dans l’élaboration d’une stratégie.

Le fait de connaître toutes les filles a-t-il plaidé en votre faveur ?
En effet, je connais toutes les compétitions, ainsi que l’adversité qu’il existe dans le cycsme féminin mondial. Ces éléments ont plaidé en ma feveur. Il ne faut pas oublier aussi que j’ai entraîné plusieurs filles qui sont sélectionnables en équipe de France. Finalement, ma connaissance du cyclisme féminin a été une plus-value lors de mon entretien avec la Fédération française de cyclisme (FFC).

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être nommé à ce poste ?
C’est une grande satisfaction pour moi de représenter mon pays. J’accorde beaucoup d’importance au maillot bleu-blanc-rouge. Ensuite, j’ai envie de bien faire. Car je vais m’investir à 200% dans ce poste de sélectionneur afin de donner le meilleur de moi-même. Je suis donc très motivé…

« Ma principale mission est de sélectionner les meilleures athlètes pour aller chercher des médailles sur les grands rendez-vous internationaux »

En arrivant à la tête de l’équipe de France de cyclisme sur route, quelle est votre première mission ?
Ma principale mission est de sélectionner les meilleures athlètes pour aller chercher des médailles sur les grands rendez-vous internationaux. Et cela va vite arriver puisqu’il y aura cette saison les Championnats d’Europe, cet été à Glasgow, et du monde, fin septembre à Innsbruck. On discute déjà avec la Direction technique nationale sur les circuits de ces compétitions pour savoir qui sera alignée sur ces épreuves. À plus long terme, on préparera les Jeux Olympiques de Paris é024 avec Julien Guiborel. l’entraîneur des juniors et espoirs, afin de pouvoir sélectionner les meilleures filles pour cette olympiade parisienne.

Quels sont les objectifs fixés par la Dtn ?
Pour l’instant, il n’y a pas d’objectifs précis fixés par la Fédération française de cyclisme (FFC). Mais il ne faut pas se voiler la face. on doit aller chercher des titres sur les grands rendez-vous de la saison. On peut y parvenir car on a une équipe de France qui a un fort potentiel. Bien évidemment, la Hollande domine le cyclisme féminin mondial. Mais on a des athlètes françaises qui peuvent concurrencer les Néerlandaises.

Avez-vous déjà votre sélection en tête ?
Pour le moment, ce n’est pas d’actualité. Ma prise de fonction interviendra qu’à partir d’aujourd’hui. Je monte à Paris pour finaliser mon contrat avec la FFC. Après, on pourra parler plus en détails des filles qui pourront être sélectionnées. J’ai un noyau de sept à huit filles qui ont un très bon niveau. Quelques nnoms émergeront à ce moment. On pense bien évidemment à Pauline Ferrand-Prévot, qui retrouve un excellent niveau. Audrey Cordon-Ragot, Roxane Fournier ou encore Aude Biannic auront également leur place si elles sont en forme au moment de la sélection pour les différents événements internationaux à venir.

Cela veut que vous allez travailler avec Julien Guiborel pour intégrer les nouvelles pépite du cyclisme fméinin au sein de l’équipe de France ?
Bien évidemment. À un moment si une junior ou une espoir performe, ce sera à moi de la conseiller, que ce soit sur le positionnement sur son vélo ou sur la diététique, afin qu’elle puisse intègrer rapidement l’équipe de France.
« C’est bien joli de parcourir le monde mais lorsqu’il faut aller au boulot le lundi matin, ce n’est plus la même histoire »

Selon vous, la FFC met-elle désormais les moyens pour promouvoir le cyclisme féminin ?
Clairement. La FFC reprend le schéma qu’il existe chez les garçons pour l’adapter au cyclisme féméinin. Lorsque j’ai rencontré la vice-présidente de la fédération, Marie-Françoise Potereau, ainsi que son président, Michel Callot, ils ne m’ont pas tenu de promesses en l’air. Preuve en est puisque la FFC a engagé son plan de féminisation et met tout en œuvre pour rattraper son retard pra rapport aux nations fortes du cyclisme féminin mondial.

Comment peut-on faire pour arriver à la hauteur des Néerlandaises ?
Il faut avoir un plus gros réservoir de jeunes filles. Il faut trouver les leviers pour les attirer davantage vers la pratique du cyclisme. Si les choses se mettent en place, le cyclisme devrait être enseigné à l’école élémentaire comme la natation ou comme d’autres sports. Ensuite, ce sera au mouvement sportif de se rapprocher de l’Éducation nationale pour aller chercher ces nouvelles pratiquantes. Bien évidemment, il ne faut pas oublier le haut niveau. Le fait d’avoir des athlètes charismatiques comme Pauline Ferrand-Prévot, Audrey Cordon-Ragot ou Aude Biannic donneront envie à des petites filles de se mettre au vélo.

Qu’espérez-vous pour l’avenir du cyclisme féminin ?
Il faudrait que toutes les équipes World Tour aient une section féminine. C’est ce qui ferait avancer à grand pas notre cause. Les filles pourraient ainsi vivre de leur métier. En France, il n’y en a que sept ou huit filles qui en vivent réellement. Même si les filles gagnent des courses et font des podiums, à la fin du mois, il faut pouvoir remplir le frigo. C’est bien joli de parcourir le monde mais le lundi matin lorsqu’il faut aller au boulot, ce n’est plus la même histoire.

Légende photo : Paul Brousse est le nouveau patron de l’équipe de France de cyclisme sur route (PBrousse)