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Sanchez : « La performance reste au coeur de notre projet olympique »

Entretien. Cela résonne comme une répétition générale avant les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ! À partir de jeudi et ce jusqu’à dimanche, Mathilde Gros et Sandie Clair seront alignées sur les Jeux Européens à Minsk (Biélorussie). Pour leur entraîneure, Clara Sanchez, cette compétition aura pour objectif de valider tout le travail accompli depuis les derniers Championnats du monde. Après Minsk, il restera les Championnats de France, d’Europe et du monde pour obtenir les quotas pour le Japon pour la piste tricolore féminine.

Clara, depuis les Championnats du monde, avez-vous eu le temps de travailler avec Mathilde Gros et Sandie Clair ?
Depuis les Championnats du monde, en février dernier, Mathilde (Gros) est partie au Japon pour s’aguerrir sur le keirin. Elle est revenue plus forte que jamais. Avec Sandie, elles préparent au mieux la vitesse par équipes.

Le travail commence-t-il à porter ses fruits ?
Le niveau de la vitesse par équipes n’est pas le même que celui chez les hommes. En plus, Sandie (Clair) n’est pas souvent avec nous à Saint-Quentin-en-Yvelines. C’est donc difficile de pouvoir mettre des choses en place. On fait avec les contraintes du bord. On essaie de faire de notre mieux.

Dans quel état d’esprit sont-elles à la veille de disputer ces Jeux Européens à Minsk ?
C’est difficile à dire ! Je ne suis pas dans leur tête ! Mathilde est heureuse d’être revenue au sein de l’équipe de France. Elle fera également son retour à la compétition sur le tournoi de vitesse. Je la sens très bien…

« C’est une bonne chose pour nous de participer à ces Jeux Européens »

Cette compétition apparaît-elle comme un passage obligé dans l’optique des Jeux Olympiques de Tokyo2020 ?
C’est important d’y être car on est sur un format olympique à l’échelle de l’Europe. D’un point de vue sportif, cela ne nous apporte aucun point dans la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020.

À un moment, avez-vous hésité à vous aligner sur ces Jeux Européens ?
On n’a pensé comme cela ! On voulait que nos athlètes, notamment Mathilde Gros qui n’a pas connu les Jeux Olympiques, puissent découvrir tout l’environnement autour d’une telle compétition. Elles pourront ainsi appréhender de nombreuses choses comme l’accès au vélodrome, où encore les différentes conférences de presse. C’est donc une bonne chose pour nous de participer à ces Jeux Européens.

Dans cette optique, Sandie Clair aura un rôle prépondérant pour accompagner Mathilde sur cette compétition ?
On attend beaucoup de la part de Sandie Clair. Elle est présente pour apporter des choses pour Mathilde et notamment son expérience.

Mettez-vous des éléments en place pour que vos athlètes appréhendent au mieux tout cet environnement autour d’elles ?
Justement, Mathilde a un préparateur mental pour appréhender au mieux ce genre de rendez-vous ! Elle travaille avec ne personne habituée aux Jeux Olympiques. On voit une nette progression dans son approche des compétitions. Elle a beaucoup progressé là-dessus. Ensuite, c’est à elle de faire le maximum sur la piste.

Après les Jeux Européens, quel est la suite du programme pour l’équipe de France à un an des Jeux Olympiques de Tokyo2020 ?
Il y aura les Championnats de France à Saint-Quentin-en-Yvelines. On préparera les Championnats d’Europe car il y aura de nombreux points à aller chercher dans l’optique de la qualification olympique. On est dans les clous mais la performance reste au coeur de notre projet olympique car c’est bien de se qualifier mais ce serait mieux de décrocher une médaille à Tokyo.

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L’argent fait le bonheur de Sandie Clair et Mathilde Gros

Compte-rendu. À l’occasion de l’avant-dernière manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste qui se dispute à Cambridge, en Nouvelle-Zélande, Sandie Clair et Mathilde Gros ont décroché la médaille d’argent sur le sprint par équipes. Elles ont été battues seulement par les Chinoises. De bon augure à quelques semaines des Championnats du monde .

Résultats :
Cyclisme piste medaille
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Cyclisme Piste Podium Sprint par equipes

Légende photo : Sandie Clair et Mathilde Gros décrochent l’argent en Nouvelle-Zélande sur le sprint par équipes (Crédit photo : Facebook Sandie Clair)

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Clair : « Je mise tout sur la vitesse par équipes »

Propos recueillis par Romain Beauvais
Entretien.Il n’y a pas de quoi s’enflammer ! Sixième de la vitesse par équipes, le week-end dernier au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, à l’occasion de la première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste, Sandie Clair et Mathilde Gros doivent encore bosser pour aller chercher un podium dans cette discipline. Car « ce n’est pas en terminant sixième à chaque fois, que l’on ira chercher une médaille olympique. » Les deux jeunes savent qu’elles ont encore une grosse marge de progression. C’est encourageant pour la suite de la saison. Pour celle qui s’entraîne à Toulon, il faut ajuster les derniers réglages pour aller en finale du tournoi de vitesse par équipes, ce vendredi lors de cette deuxième manche de Coupe du monde qui aura lieu au Canada. Ce qui serait une belle opportunité pour les deux copines de l’équipe de France de marquer de précieux points dans la course à la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020…

Sandie, comment avez-vous vécu ces trois jours à Saint-Quentin-en-Yvelines pour cette première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste ?
Deux jours avant le début de cette première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste, j’avais besoin de faire comme si j’étais à l’étranger pour avoir une concentration optimale sur cette compétition. Pour ma part, je n’ai couru que le vendredi sur la vitesse par équipes. Durant les deux autres jours, j’ai pu en profiter pour aller voir courir mes collègues de l’équipe de France car d’habitude, je suis avec eux au milieu de la piste.

C’est toujours particulier de courir devant son public ?
C’est quelque chose de fantastique lorsque le public est derrière nous. Il y a notre famille et nos proches qui nous encouragent. C’est vraiment un plus d’entendre tous ces encouragements durant la compétition. Cela nous donne davantage de confiance lorsque l’on est sur le vélo.

On dit toujours qu’il est difficile d’évoluer à domicile, comment avez-vous géré cette pression ?
Pour moi, c’est quitte ou double à domicile. Soit on arrive à se transcender pour réaliser des performances exceptionnelles devant son public, soit on tremble. Personnellement, j’ai bien géré cette pression. C’est la troisième fois que j’évolue à la maison, et cela s’est bien passé. Auparavant, j’avais peur d’être bouffée par cette pression mais une fois sur la piste, elle s’est envolée.

« Personnellement, je suis satisfaite de ma prestation mais collectivement, je ne peux pas l’être car on n’est pas en finale »

Comment avez-vous vécu cette vitesse par équipes ?
On est déçues car on est capables de faire mieux ! Techniquement, on n’est pas très propres. C’est sur cet aspect que l’on perd beaucoup de temps. Il va falloir faire des réglages avec Mathilde Gros pour être davantage mieux coordonnée dans le passage de notre relais. Car l’objectif n’est pas de gagner du temps mais surtout de ne plus en perdre. On va alors mettre en place une nouvelle stratégie pour combler cet écart avec les meilleures nations de la discipline.

Vous retrouvez d’excellentes sensations sur la piste, comment l’expliquez-vous ?
Individuellement, j’ai réalisé un bon temps sur cette première manche de Coupe du monde. Ce n’est rien d’exceptionnel mais c’est tout de même un bon chrono. Je ne suis pas très loin de mon record. Personnellement, je suis satisfaite de ma prestation mais collectivement, je ne peux pas l’être car on n’est pas en finale. Mais je travaille pour l’équipe. Je vais continuer à m’améliorer. Il est indispensable que l’on progresse l’une et l’autre car ce sont nos deux temps qui s’additionnent à la fin.

Vous vous entraînez à Toulon et Mathilde Gros à Saint-Quentin-en-Yvelines, cela pose-t-il des problèmes pour vous deux dans l’optique de p performer sur les grandes compétitions ?
Je ne viens pas à Saint-Quentin-en-Yvelines uniquement que pour les courses. J’étais présente au Vélodrome au mois de septembre avant de disputer cette première manche de Coupe du monde. J’y retournerai avant les prochaines échéances internationales. Ensuite, on doit bosser ensemble avec Mathilde Gros afin de peaufiner nos automatismes. Par ailleurs, on n’a pas besoin de s’entraîner tous les jours ensemble car on a des entraînements spécifiques.
<em>« Je pense que l’on a plus de chances d’aller chercher des médailles par équipes plutôt que moi en individuel »

Qu’est-ce qu’il vous manque aujourd’hui pour se hisser en finale de la vitesse par équipes ?
Il va falloir progresser techniquement. On doit également travailler physiquement. Sur cette manche de Coupe du monde à Saint-Quentin-en-Yvelines, on avait de bonnes sensations malgré que l’on s’est un peu loupées en qualifications (4e temps). Il va falloir revoir notre stratégie pour améliorer notre temps final.

Était-ce un choix de votre part ou de celui de votre entraîneur de ne pas vous aligner sur les épreuves de vitesse en individuel ?
Un peu des deux ! Je mise tout sur la vitesse par équipes ! Je suis concentrée à 100% sur cette discipline. En individuel, nous n’avons qu’un seul quotta. C’est légitime qu’il revienne à Mathilde Gros. Pour être honnête avec vous, je n’ai pas fait en sorte d’avoir un deuxième quota pour le sprint français féminin. Je pense que l’on a plus de chances d’aller chercher des médailles par équipes plutôt que moi en individuel. C’est un choix réfléchi et je ne le regrette pas un seul instant…

Un mot sur votre coéquipière, Mathilde Gros. Comment l’avez-vous trouvée sur la piste ?
Mathilde Gros a été au bout dans le tournoi de vitesse individuelle ! Malheureusement, elle a été disqualifiée et termine quatrième. Je n’avais pas vu la faute. J’étais un peu surprise. Si elle a eu énormément de pression sur les épaules, elle l’a bien gérée. Mathilde fait encore quelques petites erreurs tactiques. Elle est encore en apprentissage mais elle progresse vite. La connaissant, je sais qu’elle aurait aimé faire mieux à domicile en décrochant une médaille devant toute sa famille.

« Ce n’est pas en terminant sixième à chaque fois que l’on ira chercher une médaille olympique »</em>

Cette première manche de Coupe du monde vous donne-t-elle beaucoup d’espoirs pour la suite de la saison ?
À Saint-Quentin-en-Yvelines, on a réalisé le quatrième temps des qualifications. ce n’est pas un temps exceptionnel. On peut faire beaucoup mieux. Aux Championnats d’Europe, on avait obtenu un meilleur chrono en qualifications. C’est tout de même encourageant. Cela montre que l’on a encore une marge de progression. On a d’excellentes sensations sur la piste. Il faudra rectifier le tir sur la prochaine manche de Coupe du monde au Canada. Ce week-end, on espère aller au bout de ce tournoi de vitesse par équipes. C’est une chose importante pour nous car on rêve de médailles mais on veut aussi marquer de précieux points dans la course à la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020. Ce n’est pas en terminant sixième à chaque fois que l’on ira chercher une médaille olympique. Il faut donc que l’on se rapproche petit à petit des meilleures nations mondiales.

Les Jeux Olympiques de Tokyo2020 restent-ils dans un coin de votre tête ?
Bien évidemment, on y pense ! La qualification pour Tokyo2020 a débuté dès les Championnats d’Europe, cet été à Glasgow. La vitesse par équipes pourra également qualifier nos athlètes pour l’épreuve de vitesse en individuel. C’est beau de se donner l’une pour l’autre dans un sport individuel.

Comment voyez-vous l’avenir de la vitesse féminine française à moins de six ans des JO de Paris2024 ?
Malheureusement, cela fait de nombreuses années que l’on n’est pas beaucoup sur la vitesse féminine. Le jour où je vais arrêter ma carrière, Mathilde se retrouvera toute seule à performer au plus haut niveau. D’ici là, j’espère que la relève sera au rendez-vous sur la piste. Entre Mathilde et moi, il y a plus de dix ans d’écart. Il n’y a pas de fille entre nous. C’est très dommage pour le cyclisme féminin français. Ce n’est pas une surprise car cela a toujours été comme cela. C’est un peu triste pour notre sport…

Légende photo : Sandie Clair espère aller chercher des médailles en vitesse par équipes (Crédit photo : Facebook Clair)