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Le nouveau défi de Bazin

C’est une nouvelle vie qui démarre pour Marjolaine Bazin. Alors qu’elle aurait pu rester dans l’hexagone, la vice-championne de France a préféré tenter l’aventure au Canada. En effet, elle a décidé de suivre son ancien directeur sportif, Jean-Christophe Barbotin, chez SAS-Macogep. Un choix qui pourrait s’avérer payant puisque tout au long de la saison, elle va courir au plus haut niveau. C’est donc le meilleur moyen d’acquérir davantage d’expérience et pourquoi remporter de belles victoires sur la scène internationale. Les choses sérieuses débutent dès ce mercredi sur le Tour de Valence (8 au 11 mars) pour Marjolaine Bazin et SAS-Macogep.

Depuis quelques mois, Jean-Christophe Barbotin, l’ancien directeur sportif de la DN17 Poitou-Charentes, avait à cœur de monter une équipe UCI. C’est chose faite en s’associant avec Gérard Penarroya. Cet été, SAS-Macogep a intègre le World Tour féminin. Et dans cette histoire, il a emmené dans ses bagages quelques coureuses françaises dont fait partie Marjolaine Bazin.

« Lorsque Jean-Christophe Barbotin m’a proposé de le suivre, j’ai tout de suite accepté. Pour la première fois, on va évoluer à l’internationale. On va faire quelques courses du World Tour féminin. Je ne sais pas si on peut parler d’un pari fou mais en tout cas, toutes les coureuses sont contentes de faire partie de ce beau projet », nous confie Marjolaine Bazin, jointe par téléphone.

Acquérir le maximum d’expérience sur la scène internationale

À la veille de disputer sa première course de la saison sous ses nouvelles couleurs, la vice-championne de France a une petite appréhension car ce n’est plus le même niveau que l’an dernier. Cette année, elle va jouer dans la cour des grandes. « Je vais prendre un maximum d’expérience durant cette saison à l’internationale. Et je vais tout faire pour me battre avec les meilleures cyclistes mondiales sur les épreuves auxquelles je prendrais part », annonce-t-elle.

Que peut-on espérer pour Marjolaine Bazin pour sa première saison UCI ? Le meilleur car la Française semble avoir franchi un cap. « Aujourd’hui, j’arrive à mieux me placer dans un peloton. J’ai réussi à faire des top 10. J’espère faire aussi bien cette année », souffle-t-elle. Elle a donc préféré partie au Canada pour poursuivre sa progression plutôt que de rester en France où elle aurait stagné en Coupe de France. Elle sera bien évidemment plus attendu cette année. Tout comme sa nouvelle équipe SAS-Macogep.

« On a envie de réussir notre saison. Et ainsi faire encore mieux la saison prochaine. La priorité, ce seront les courses à étapes. On sera également présentes sur des épreuves d’un jour comme Gand-Wevelgem ou Liège-Bastogne-Liège. Pour le moment, on n’a pas encore fini nos objectifs de la saison », révèle-t-elle. Une chose est sûre, les choses sérieuses commencent, dès ce mercredi, sur le Tour de Valence afin de voir ce que vaut réellement cette équipe SAS-Macogep.

Légende photo : Marjolaine Bazin rêve d’une belle saison sous ses nouvelles couleurs de SAS-Macogep (Compte Facebook Bazin)

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Barbotin : « Si on avait notre Coupe de France à nous, ce serait différent »

Interview.Le week-end dernier à la Picto Charentaise, théâtre de la finale de la Coupe de France, la formation de la DN17 Poitou-Charentes dirigée par Jean-Christophe Barbotin a réalisé le doublé en remportant le classement général individuel et celui par équipes. Son directeur sportif reste un peu chafouin. Pour lui, il souhaiterait une compétition sans l’équipe World Tour Poitou-Charentes Futuroscope 86. Selon lui, la Coupe de France serait bien plus serrée que cela a été le cas cette saison. À méditer pour l’année prochaine.
Jean-Christophe, quel bilan tirez-vous de cette Coupe de France 2016 ?

On ne va pas se le cacher. c’est un bilan plus que positif pour notre troisième année d’existence. Cette année, on remporte le classement individuel avec Daniela Reis et par équipes de la Coupe de France. Mais ce qui est le plus important pour nous, c’est le titre de vice-championne de France de Marjolaine Bazin aux Championnats de France en juin dernier à Vesoul.

Comment avez-vous vécu cette saison ?
C’est une saison à l’image de celle de l’an passé mais on avait un groupe un peu plus fort cette année. On avait un groupe avec plus d’expérience et de cohésion. On a connu un excellent début de saison jusqu’aux Championnats de France et ensuite on a eu un été plus difficile en termes de résultats. La raison ? On a un petit effectif et les filles ne sont pas disponibles tout le temps car elles travaillent à côté. L’autre raison, c’est que l’on est la seule équipe amateure à avoir un calendrier UCI aussi chargé car on court des courses internationales au printemps et en été. Par conséquent, on a des filles fatiguées en fin de saison.
Avec l’intégration de Marjolaine Bazin en équipe de France, cela vous a-t-il un peuu compliqué la tâche ?
Certes, mais elle n’était pas la seule à intégrer l’équipe de France. Il y a eu Mélodie Lesueur, Iris Sachet ou encore Astrid Chazal. Cela rallonge aussi leur saison. Mais surtout je dois faire sans elles sur les épreuves nationales.

« C’est comme si la Sky venait courir en Coupe de France »

Même en l’absence de Marjolaine, cette année, vous étiez l’équipe à abattre ?
Oui en raison de notre gros début de saison. Après cette sixième manche (Prix des Communes de Nogent l’Abesse et Beine-Nauroy, Ndlr), les autres DN ont vite compris qu’on était trop fort même si on commençait un tout petit à décliner. C’est également à ce moment-là que la formation World Tour Poitou-Charentes Futuroscope 86 a montré le bout de son nez. Auparavant, on n’avait pas vu une seule de leurs filles depuis le début de la saison. À partir de là, c’est la seule formation qui a pu nous dominer. Un peu normal car nous n’avons pas les mêmes moyens que Poitou-Charentes Futuroscope 86.

Selon vous, est-ce normal de voir une équipe World Tour courir en Coupe de France ?
Il y a trois ans, on avait besoin de tout le monde pour avoir plus de concurrentes au départ d’une manche de Coupe de France. L’an dernier, on était dix-huit équipes de DN et on pouvait aligner 120 filles. En 2016, on était encore 17 formations de DN. Maintenant que l’on a réussi à développer le cyclisme féminin au niveau amateur, pourquoi on n’a pas une Coupe de France pour nous. Sans la présence de Poitou-Charentes Futuroscope 86, je pense que cette Coupe de France aurait été bien plus serrée. Par exemple sur le Tour de Saintonge où la formation World Tour était absente, on s’est fait dominer par les autres équipes amateures.

Quelles ont été les conséquences après ’arrivée de Poitou-Charentes Futuroscope 86 en Coupe de France ?
Plus personne ne court. Il n’y a plus de Coupe de France. Et lorsqu’elles sont absentes, on se fait battre car on est un peu émoussés physiquement. Dès qu’elles sont présentes, elles remportent tout car il y a un monde entre le niveau international et celui des amateurs. Depuis Nogent, on n’a pas remporté un seul classement par équipes. Si on avait notre Coupe de France à nous, ce serait différent et il y aurait de la bagarre jusqu’à la dernière manche. Là, cela n’a pas été le cas.

Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de courir sur le territoire national ?
Chez les garçons, les professionnels ne courent pas sur le territoire national. , C’est comme si la SKY venait courir en Coupe de France. Je ne suis pas le seul à râler. Ce n’est pas de la faute de Poitou-Charentes Futuroscope 86. Au contraire, elles ont le droit de courir donc elles viennent courir. C’est à l’Union cycliste internationale de faire respecter le règlement en vigueur.

« Si on monte une structure UCI, on sera présent sur la Coupe de France avec une équipe junior. On n’aura forcément pas les mêmes objectifs que cette année »

Avec deux de vos filles en tête du classement général (Daniela Ris était leader et Marjolaine Bazin était deuxième), est-ce compliqué pour un directeur sportif de gérer une telle situation ?
Non, cela a été plutôt simple car en début de saison, à l’occasion de notre stage hivernal, j’ai demandé aux filles de se positionner sur la Coupe de France pour savoir qui se sentait capable pour remporter cette épreuve. Seulement deux d’entre elles ont pris leurs responsabilités. C’était Daninela Reis et Marjolaine Bazin. Les autres filles du groupe n’avaient pas la prétention de la gagner. À partir de ce moment, elles avaient toutes les deux cartes blanches. Malheureusement entre-temps, Marjolaine Bazin a été appelée en équipe de France puis elle a connu une chute sur la Course by le Tour qui la privée d’un beau duel avec sa coéquipière. Si Marjolaine aurait été en forme, j’aurais dû gérer cette fin de saison en tapant du poing sur la table. Finalement, je n’ai pas eu à le faire.

Comment voyez-vous l’avenir ?
Tout dépend si on aboutit à notre projet : la création d’une équipe UCI World Tour. Je suis en plein dedans et j’attends des retours pour savoir si le projet peut aller au bout. On devrait enregistrer les départs de Daniela Reis et de Marjolaine Bazin. À moins que l’on arrive à les retenir la saison prochaine. Si on monte une structure UCI, on sera présent sur la Coupe de France avec une équipe junior. On n’aura forcément pas les mêmes objectifs que cette année.

N’avez-vous pas quelques craintes à l’idée de monter cette structure UCI ?
Vous savez, je suis à l’origine de la création au niveau international, av de Vienne Futuroscope avec Damien Pommereau. Je suis arrivé en 2006 à Futuroscope et j’en étais encore directeur sportif l’an dernier. À l’époque, on avait pris d’emblée une licence UCI. Cela ne me fait pas peur aujourd’hui de monter une structure UCI car j’en connais tous les rouages.

Finalement, ce serait bien pour le cyclisme féminin d’avoir plusieurs formations en World Tour ?
C’est ce que j’on essaye de faire mais le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’obstacles sur notre chemin. La première problématique, c’est que l’on est dans la même région que Poitou-Charentes Futuroscope. Avec le regroupement des régions en une seule, c’est compliqué d’obtenir les subventions. Après, ce serait bien d’avoir plsieurs équipes UCI comme c’est le cas chez les garçons en Belgique où il y a cinq ou six équipes installées avec une licence UCI. Mais en France, les partenaires ont dû mal à investir dans le cyclisme féminin. Par exemple, un sponsor va mettre 20 000 euros dans une DN 3 masculine et on voit que le budget moyen d’une DN 1 hommes avoisine les 250 000 Euros alors que le nôtre pour une DN 1 dames dépasse tout juste les 30 000 Euros.

Légende: Jean-Christophe Barbotin (au premier plan à droite sur la photo) espère pouvoir lancer sa propre structure UCI dès l’an prochain (Compte Facebook DN17 Poitou-Charentes)

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Grande première pour Bujak à Plouay

World Tour.Récente troisième de la Route de France, Eugénia Bujak a accroché une belle victoire à son tableau de chasse. La Polonaise a remporté, ce samedi, le GP de Plouay, 16e manche du World Tour féminin, au sprint. La coureuse de l’équipe BTC Lbujana devance l’Italienne, Elena Cecchini, et la Canadienne Joelle Numainville. Elise Delzenne, qui arrive dans le peloton à plus de six minutes de la gagnante du jour, termine 27e et première Française en Bretagne.

Personne n’aurait parié sur Eugénia Bujak à Plouay. Pourtant, la Polonaise a déjoué tous les pronostics en s’imposant au sprint devant Elena Cecchini et Joëlle Numainville. Récente troisième de la Route de France, la coureuse de la formation BTC City Ljubjana n’en revenait toujours. À 27 ans, elle décroche une première victoire au GP de Plouay mais surtout débloque son compteur sur le World Tour féminin.
« C’est la plus belle victoire de ma carrière mais je n’arrive toujours pas à croire que je l’ai fait, expliquait Bujak au micro de France Télévisions. J’ai profité du travail de Marianne Vos pour revenir sur le groupe devant et ensuite j’ai pu m’imposer au sprint. C’tait vraiment une course très difficile aujourd’hui mais j’avais de bonnes sensations. »
À quarante kilomètres de l’arrivée, Elizabeth Armitstead a dynamité le peloton

Alors qu’elle a remporté deux étapes au sprint sur l’édition 2016 de la Route de France, Eugénia Bujak a réussi à rester avec les meilleures. Ce n’était pas une mince à faire puisque la côte de Timarec aurait dû laisser sur place les pures sprinteuses. Mais la Polonaise a fait plus que résister aux différentes attaques en tête de la course.

À quarante kilomètres de l’arrivée, les grandes manœuvres ont lieu. LZlizabeth Armitstead a dynamité la course.
Seulement une vingtaine de filles ont pu suivre le rythme inffernal emmené par la championne du monde en titre. Et dans cette affaire, Élise Delzenne, qui termine 27e et première Française, et ses partenaires de la formation Lotto se faisaient piéger par la tactique mise en place par l’équipe Boels-Dolmans.

Marianne Vos avait de bonnes sensations

Devant, cela ne rigolait plus. À tour de rôle certaines filles tentaient de prendre la poudre d’escampette. À chaque fois, elles n’avaient qu’une vingtaine de secondes sur le peloton. Et derrière, la Polonaise Katarzyna Niewiadoma était intenable et répondait à toutes les attaques. Mais, c’est sz coéqui^pière Marianne Vos qui ramenait les filles sur le groupe de tête car devant cela se regardait. On voyait tous une troisième victoire de la Néerlandaise à Plouay car elle avait retrouver de bonnes jambes.

Ce n’était sans compter sur la pointe de vitesse de la Polonaise. Sans poisson pilote, elle envoyait les Watts comme on dit dans le milieu du cyclisme pour sprinter. Même l’Italienne Elena Cecchini ne pouvait rien faire contre la puissance de Bujak. « C’était un sprint très serré mais j’ai essayé de me battre malgré que c’était une course de fin de saison à Plouay. J’étais sans doute un peu fatiguée après les Jeux Olympiques », a réagi Cecchini.

Malgré sa deuxième place sur la ligne d’arrivée, la Transalpine arborait tout de même un large sourire. « Je suis heureuse d’être ici car c’est une course spéciale pour moi. C’est super de voir autant de gens sur le bord de la route. Pour le moment, je ne voyais cela que sur les épreuves flandriennes. Mais c’est une bonne chose pour notre sport que la course de Plouay se coure en même temps que celle des hommes », a-t-elle précisé. Même si le classement est déjà plié, c’est sans doute le cyclisme féminin qui en sortira victorieux au terme de cette première saison du Women’s World Tour.

Légende Photo : Eugénia Bujak (à l’extrême gauche de la photo) s’impose au sprint au GP Plouay (Crédit photo : Compte Twitter UCI)