Catégories
Route

Barbotin : « Si on avait notre Coupe de France à nous, ce serait différent »

Interview.Le week-end dernier à la Picto Charentaise, théâtre de la finale de la Coupe de France, la formation de la DN17 Poitou-Charentes dirigée par Jean-Christophe Barbotin a réalisé le doublé en remportant le classement général individuel et celui par équipes. Son directeur sportif reste un peu chafouin. Pour lui, il souhaiterait une compétition sans l’équipe World Tour Poitou-Charentes Futuroscope 86. Selon lui, la Coupe de France serait bien plus serrée que cela a été le cas cette saison. À méditer pour l’année prochaine.
Jean-Christophe, quel bilan tirez-vous de cette Coupe de France 2016 ?

On ne va pas se le cacher. c’est un bilan plus que positif pour notre troisième année d’existence. Cette année, on remporte le classement individuel avec Daniela Reis et par équipes de la Coupe de France. Mais ce qui est le plus important pour nous, c’est le titre de vice-championne de France de Marjolaine Bazin aux Championnats de France en juin dernier à Vesoul.

Comment avez-vous vécu cette saison ?
C’est une saison à l’image de celle de l’an passé mais on avait un groupe un peu plus fort cette année. On avait un groupe avec plus d’expérience et de cohésion. On a connu un excellent début de saison jusqu’aux Championnats de France et ensuite on a eu un été plus difficile en termes de résultats. La raison ? On a un petit effectif et les filles ne sont pas disponibles tout le temps car elles travaillent à côté. L’autre raison, c’est que l’on est la seule équipe amateure à avoir un calendrier UCI aussi chargé car on court des courses internationales au printemps et en été. Par conséquent, on a des filles fatiguées en fin de saison.
Avec l’intégration de Marjolaine Bazin en équipe de France, cela vous a-t-il un peuu compliqué la tâche ?
Certes, mais elle n’était pas la seule à intégrer l’équipe de France. Il y a eu Mélodie Lesueur, Iris Sachet ou encore Astrid Chazal. Cela rallonge aussi leur saison. Mais surtout je dois faire sans elles sur les épreuves nationales.

« C’est comme si la Sky venait courir en Coupe de France »

Même en l’absence de Marjolaine, cette année, vous étiez l’équipe à abattre ?
Oui en raison de notre gros début de saison. Après cette sixième manche (Prix des Communes de Nogent l’Abesse et Beine-Nauroy, Ndlr), les autres DN ont vite compris qu’on était trop fort même si on commençait un tout petit à décliner. C’est également à ce moment-là que la formation World Tour Poitou-Charentes Futuroscope 86 a montré le bout de son nez. Auparavant, on n’avait pas vu une seule de leurs filles depuis le début de la saison. À partir de là, c’est la seule formation qui a pu nous dominer. Un peu normal car nous n’avons pas les mêmes moyens que Poitou-Charentes Futuroscope 86.

Selon vous, est-ce normal de voir une équipe World Tour courir en Coupe de France ?
Il y a trois ans, on avait besoin de tout le monde pour avoir plus de concurrentes au départ d’une manche de Coupe de France. L’an dernier, on était dix-huit équipes de DN et on pouvait aligner 120 filles. En 2016, on était encore 17 formations de DN. Maintenant que l’on a réussi à développer le cyclisme féminin au niveau amateur, pourquoi on n’a pas une Coupe de France pour nous. Sans la présence de Poitou-Charentes Futuroscope 86, je pense que cette Coupe de France aurait été bien plus serrée. Par exemple sur le Tour de Saintonge où la formation World Tour était absente, on s’est fait dominer par les autres équipes amateures.

Quelles ont été les conséquences après ’arrivée de Poitou-Charentes Futuroscope 86 en Coupe de France ?
Plus personne ne court. Il n’y a plus de Coupe de France. Et lorsqu’elles sont absentes, on se fait battre car on est un peu émoussés physiquement. Dès qu’elles sont présentes, elles remportent tout car il y a un monde entre le niveau international et celui des amateurs. Depuis Nogent, on n’a pas remporté un seul classement par équipes. Si on avait notre Coupe de France à nous, ce serait différent et il y aurait de la bagarre jusqu’à la dernière manche. Là, cela n’a pas été le cas.

Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de courir sur le territoire national ?
Chez les garçons, les professionnels ne courent pas sur le territoire national. , C’est comme si la SKY venait courir en Coupe de France. Je ne suis pas le seul à râler. Ce n’est pas de la faute de Poitou-Charentes Futuroscope 86. Au contraire, elles ont le droit de courir donc elles viennent courir. C’est à l’Union cycliste internationale de faire respecter le règlement en vigueur.

« Si on monte une structure UCI, on sera présent sur la Coupe de France avec une équipe junior. On n’aura forcément pas les mêmes objectifs que cette année »

Avec deux de vos filles en tête du classement général (Daniela Ris était leader et Marjolaine Bazin était deuxième), est-ce compliqué pour un directeur sportif de gérer une telle situation ?
Non, cela a été plutôt simple car en début de saison, à l’occasion de notre stage hivernal, j’ai demandé aux filles de se positionner sur la Coupe de France pour savoir qui se sentait capable pour remporter cette épreuve. Seulement deux d’entre elles ont pris leurs responsabilités. C’était Daninela Reis et Marjolaine Bazin. Les autres filles du groupe n’avaient pas la prétention de la gagner. À partir de ce moment, elles avaient toutes les deux cartes blanches. Malheureusement entre-temps, Marjolaine Bazin a été appelée en équipe de France puis elle a connu une chute sur la Course by le Tour qui la privée d’un beau duel avec sa coéquipière. Si Marjolaine aurait été en forme, j’aurais dû gérer cette fin de saison en tapant du poing sur la table. Finalement, je n’ai pas eu à le faire.

Comment voyez-vous l’avenir ?
Tout dépend si on aboutit à notre projet : la création d’une équipe UCI World Tour. Je suis en plein dedans et j’attends des retours pour savoir si le projet peut aller au bout. On devrait enregistrer les départs de Daniela Reis et de Marjolaine Bazin. À moins que l’on arrive à les retenir la saison prochaine. Si on monte une structure UCI, on sera présent sur la Coupe de France avec une équipe junior. On n’aura forcément pas les mêmes objectifs que cette année.

N’avez-vous pas quelques craintes à l’idée de monter cette structure UCI ?
Vous savez, je suis à l’origine de la création au niveau international, av de Vienne Futuroscope avec Damien Pommereau. Je suis arrivé en 2006 à Futuroscope et j’en étais encore directeur sportif l’an dernier. À l’époque, on avait pris d’emblée une licence UCI. Cela ne me fait pas peur aujourd’hui de monter une structure UCI car j’en connais tous les rouages.

Finalement, ce serait bien pour le cyclisme féminin d’avoir plusieurs formations en World Tour ?
C’est ce que j’on essaye de faire mais le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’obstacles sur notre chemin. La première problématique, c’est que l’on est dans la même région que Poitou-Charentes Futuroscope. Avec le regroupement des régions en une seule, c’est compliqué d’obtenir les subventions. Après, ce serait bien d’avoir plsieurs équipes UCI comme c’est le cas chez les garçons en Belgique où il y a cinq ou six équipes installées avec une licence UCI. Mais en France, les partenaires ont dû mal à investir dans le cyclisme féminin. Par exemple, un sponsor va mettre 20 000 euros dans une DN 3 masculine et on voit que le budget moyen d’une DN 1 hommes avoisine les 250 000 Euros alors que le nôtre pour une DN 1 dames dépasse tout juste les 30 000 Euros.

Légende: Jean-Christophe Barbotin (au premier plan à droite sur la photo) espère pouvoir lancer sa propre structure UCI dès l’an prochain (Compte Facebook DN17 Poitou-Charentes)

Catégories
Route

Grande première pour Bujak à Plouay

World Tour.Récente troisième de la Route de France, Eugénia Bujak a accroché une belle victoire à son tableau de chasse. La Polonaise a remporté, ce samedi, le GP de Plouay, 16e manche du World Tour féminin, au sprint. La coureuse de l’équipe BTC Lbujana devance l’Italienne, Elena Cecchini, et la Canadienne Joelle Numainville. Elise Delzenne, qui arrive dans le peloton à plus de six minutes de la gagnante du jour, termine 27e et première Française en Bretagne.

Personne n’aurait parié sur Eugénia Bujak à Plouay. Pourtant, la Polonaise a déjoué tous les pronostics en s’imposant au sprint devant Elena Cecchini et Joëlle Numainville. Récente troisième de la Route de France, la coureuse de la formation BTC City Ljubjana n’en revenait toujours. À 27 ans, elle décroche une première victoire au GP de Plouay mais surtout débloque son compteur sur le World Tour féminin.
« C’est la plus belle victoire de ma carrière mais je n’arrive toujours pas à croire que je l’ai fait, expliquait Bujak au micro de France Télévisions. J’ai profité du travail de Marianne Vos pour revenir sur le groupe devant et ensuite j’ai pu m’imposer au sprint. C’tait vraiment une course très difficile aujourd’hui mais j’avais de bonnes sensations. »
À quarante kilomètres de l’arrivée, Elizabeth Armitstead a dynamité le peloton

Alors qu’elle a remporté deux étapes au sprint sur l’édition 2016 de la Route de France, Eugénia Bujak a réussi à rester avec les meilleures. Ce n’était pas une mince à faire puisque la côte de Timarec aurait dû laisser sur place les pures sprinteuses. Mais la Polonaise a fait plus que résister aux différentes attaques en tête de la course.

À quarante kilomètres de l’arrivée, les grandes manœuvres ont lieu. LZlizabeth Armitstead a dynamité la course.
Seulement une vingtaine de filles ont pu suivre le rythme inffernal emmené par la championne du monde en titre. Et dans cette affaire, Élise Delzenne, qui termine 27e et première Française, et ses partenaires de la formation Lotto se faisaient piéger par la tactique mise en place par l’équipe Boels-Dolmans.

Marianne Vos avait de bonnes sensations

Devant, cela ne rigolait plus. À tour de rôle certaines filles tentaient de prendre la poudre d’escampette. À chaque fois, elles n’avaient qu’une vingtaine de secondes sur le peloton. Et derrière, la Polonaise Katarzyna Niewiadoma était intenable et répondait à toutes les attaques. Mais, c’est sz coéqui^pière Marianne Vos qui ramenait les filles sur le groupe de tête car devant cela se regardait. On voyait tous une troisième victoire de la Néerlandaise à Plouay car elle avait retrouver de bonnes jambes.

Ce n’était sans compter sur la pointe de vitesse de la Polonaise. Sans poisson pilote, elle envoyait les Watts comme on dit dans le milieu du cyclisme pour sprinter. Même l’Italienne Elena Cecchini ne pouvait rien faire contre la puissance de Bujak. « C’était un sprint très serré mais j’ai essayé de me battre malgré que c’était une course de fin de saison à Plouay. J’étais sans doute un peu fatiguée après les Jeux Olympiques », a réagi Cecchini.

Malgré sa deuxième place sur la ligne d’arrivée, la Transalpine arborait tout de même un large sourire. « Je suis heureuse d’être ici car c’est une course spéciale pour moi. C’est super de voir autant de gens sur le bord de la route. Pour le moment, je ne voyais cela que sur les épreuves flandriennes. Mais c’est une bonne chose pour notre sport que la course de Plouay se coure en même temps que celle des hommes », a-t-elle précisé. Même si le classement est déjà plié, c’est sans doute le cyclisme féminin qui en sortira victorieux au terme de cette première saison du Women’s World Tour.

Légende Photo : Eugénia Bujak (à l’extrême gauche de la photo) s’impose au sprint au GP Plouay (Crédit photo : Compte Twitter UCI)

Catégories
Route

Bazin : « Le médecin m’a donné le feu vert pour la Route de France »

Route de France.Deux semaines après sa grave chute sur les Champs-Élysées à l’occasion de la Course by le Tour, Marjolaine Bazin sera bien au départ de la Route de France (7 au 14 août). Pour sa première participation à cette épreuve, la vice-championne de France sera bien évidemment plus attendue que jamais. Mais la Française croit davantage en ses capacités et espère réaliser un top 10 sur cette Route de France.

Marjolaine, après votre grave chute à l’occasion de la Course by le Tour sur les Champs-Élysées le 24 juillet dernier, comment allez-vous ?
Je suis lourdement tombée lors de la Course by le Tour. J’avais le nez cassé et quelques points de sutures. Depuis, cela va mieux. J’ai coupé une semaine pour me reposer avant de reprendre le vélo. Je suis toujours sensible du nez mais à part cela tout roule.

Cela veut dire que votre participation à la Route de France aurait-elle pu être remise en cause ?
Cela s’est décidé le week-end dernier. Le médecin m’a donné le feu vert pour la Route de France.

Ce nez cassé vous a-t-il posé des soucis au point de vue respiratoire ?
Mes voies respiratoires n’ont pas été touchées. C’est juste au toucher lorsque je dois me moucher. Il n’y a pas de raison que je sois gênée durant cette semaine de course sur la Route de France.

« Je ne m’inquiète pas trop pour cette Route de France car les leaders des équipes World Tour sont aux JO de Rio »

Comment abordez-vous votre première Route de France ?
Je suis bien préparée. J’ai accompagné les filles de l’équipe de France en stage préolympique. Je ne m’inquiète pas trop pour cette Route de France car les leaders des équipes World Tour sont aux JO de Rio. Cela me permet d’aborder cette compétition avec moins de pression. Après, je vais essayer de tirer mon épingle du jeu lors des dernières étapes lorsque la route s’élèvera.

Quels sont vos ambitions sur cette course ?
Avant ma chute sur les Champs-Élysées, j’avais beaucoup d’ambition pour cette Route de France. J’ai coupé une semaine et je ne sais pas où j’en suis physiquement mais j’espère réaliser un bon prologue à Saint-Quentin. J’espère faire un top 10 ou 15 sur cette compétition.

Serez-vous la leader de cette équipe de France sur cette course à étapes ?
On ne peut pas le dire comme cela. Avec Marion (Sicot) et moi-même, on jouera le classement général. On a une équipe assez homogène. Il y en aura pour tout le monde au sein de notre formation.

« Ce titre de vice-championne de France m’a permis d’avoir plus confiance en mes capacités »

Avec ce titre de vice-championne de France, pensez-vous avoir franchi un cap ?
Depuis le début de saison, j’ai franchi un petit cap. Preuve en est puisque sur les manches de Coupe de France, je suis toujours bien placée. Ce titre de vice-championne de France m’a permis d’avoir plus confiance en mes capacités.
Y-a-t-il plus de sollicitations après ce titre de vice-championne de France ?
Durant tout le mois de juillet, de nombreuses personnes m’abordent pour me féliciter pour ce titre de vice-championne de France. Cela me fait plaisir mais il a forcément plus d’attentes autour de moi et de mes résultats.

Maintenant, vous allez être plus attendue sur les différentes courses et notamment la Route de France.
J’avais l’habitude de courir des courses à étapes d’un niveau inférieur. C’est vrai que cette course sera un peu plus dure mais les meilleures ne seront pas présentes sur cette épreuve. Mais je sais que je vais être attendue mais il ne faut pas brûler les étapes et progresser étape par étape.

« Il n’y a pas énormément de monde sur le Tour de Bretagne. J’espère qu’il y en aura davantage sur la Route de France »

Espérez-vous voir du monde sur le bord de la route de cette course à étapes française ?
Je ne sais pas. Il n’y a pas énormément de monde sur le Tour de Bretagne. J’espère qu’il y en aura davantage sur la Route de France. Il y avait beaucoup de spectateurs aux Championnats de France et sur les Champs-Élysées pour la Course by le Tour, là, j’ai peur qu’il y ait moins de gens pour nous applaudir car c’est une course qui n’est pas assez médiatisée.

Après la Route de France, il restera la finale de la Coupe de France. Allez-vous vous battre avec Daniela Reis ou cela est-il déjà acté entre vous deux ?
On appartient à la même équipe. Il n’y aura pas de guerre entre nous. Je suis contente pour Daniela. Une deuxième place en Coupe de France, c’est très bien aussi.