Interview.Malgré une deuxième manche compliquée, Mathilde Gros a dû s’employer contre Sandie Clair pour décrocher ce titre de championne de France en vitesse individuelle à Hyères. Un deuxième déjà cette semaine après celui obtenu samedi sur le 500m départ arrêté. Maintenant, il ne reste plus que le keirin pour réaliser le Grand Chelem sur le vélodrome Toulon Provence Méditerranée (TPM). La sociétaire de l’US Créteil a prouvé qu’elle était intouchable sur la scène nationale. Et même une Sandie Clair ne peut que s’incliner face à un tel phénomène. Maintenant, reste à le prouver aux Championnats du monde juniors à Montichiair en Italie…
Mathilde, quel état d’esprit prédomine-t-il après ce deuxième titre national en deux jours ?
J’étais contente de décrocher ce titre en vitesse. Le fait de courir contre Sandie (Clair) m’a permis d’acquérir davantage d’expérience. J’avais de bonnes sensations et j’étais heureuse de gagner ces deux matches contre elle. Cette victoire prouve que j’ai franchi un cap au niveau de la technique. Je suis donc assez satisfaite de moi.
Ce titre en vitesse individuelle a-t-il une saveur particulière ?
À la base, je ne m’attendais pas à remporter le titre national sur le 500m départ arrêté. Surtout que Sandie avait réalisé un temps canon. Sur ce vélodrome Toulon Provence Méditerranée (TPM), je ne savais pas si j’allais battre ce chrono. Au final, je l’ai fait. Après ce succès, je voulais être montrer que je pouvais être présente sur toutes les disciplines. Mais pour moi, la vitesse reste l’épreuve reine de la piste. J’étais vraiment très contente de décrocher ce deuxième titre de championne de France à Hyères.
Vous attendiez-vous à disputer une finale difficile contre Sandie Clair ?
Je savais très bien que Sandie Clair allait me poser des problèmes durant cette finale. Elle est une adversaire redoutable. J’ai ainsi pu mettre en place différentes stratégies de course. Notamment sur cette deuxième manche où Sandie a attaqué de loin. Elle m’a surprise. Mais j’ai pu revenir grâce à ma pointe de vitesse.
>« Je n’ai pas simplement appuyé sur les pédales à l’aveugle »
Sandie Clair disait que son expérience pourrait faire la différence. Finalement, c’est votre vitesse qui l’a fait ?
C’est vrai que ma pointe de vitesse m’a beaucoup aidée. Après, je n’ai pas simplement appuyé sur les pédales à l’aveugle. Au niveau tactique, je commence à acquérir de l’expérience. J’étais satisfaite de moi car j’ai réussi à faire le poids contre elle, tactiquement.
Ce lundi, en finale, avez-vous douté à un moment ?
Oui, tout le temps. Car je ne me dis jamais que j’ai course gagnée. Sinon, cela me porterait la poisse. Du coup, j’ai pris les matches les uns après les autres. Cela m’a permis d’être concentrée jusqu’à la fin de ce tournoi de vitesse.
Maintenant, comment allez-vous gérer ce keirin ?
Ce mardi après-midi, j’étais alignée sur la vitesse par équipes chez les juniors. Cela m’a permis de remettre les jambes en route avant de se projeter sur le keirin. Je vais le courir au feeling afin de prendre du plaisir. On verra bien ce que cela donnera sur cette épreuve.
Encore une fois, il faudra faire face à Sandie Clair ?
Bien évidemment, il y aura encore une lutte contre Sandie (Clair). Mais il ne faut pas oublier Mélissandre Pain qui a obtenu de nombreux podiums en keirin. Maintenant, on va voir comment mes adversaires vont se comporter face à moi et comment moi je vais gérer cette course.
Cette semaine de travail à Hyères vous donne-t-elle beaucoup de confiance pour les Mondiaux Juniors la semaine prochaine en Italie ?
Petit à petit, je commence à retrouver de bonnes sensations sur mon vélo. Il faut continuer dans cette voie-là. Après, on verra comment je me comporte aux Championnats du monde. Mais cela fait toujours plaisir de gagner des titres sur la scène nationale. Cela fait du bien au moral. Surtout lorsque l’on s’impose contre des athlètes comme Sandie Clair. Cela fait très plaisir et cela me donne beaucoup d’énergie. Cela me donne également plus envie d’aller chercher ce maillot arc-en-ciel, la semaine prochaine en Italie.
Légende photo : Mathilde Gros (a gauche sur la photo) décroche le titre de championne de France de la vitesse à Hyères (Patrick Pichon/FFC)