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Copponi : « Je tournais autour depuis le début de la saison »

Réaction. Victorieuse, ce dimanche sur la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine, théâtre de la quatrième manche de la Coupe de France féminine de cyclisme sur route, Clara Copponi est revenue pour nous sur ce beau succès, au terme d’une course très mouvementée. Après avoir fourni de gros efforts consentis tout au long de la journée, la Provençale a trouvé les ressources physiques pour s’imposer au sprint face aux deux filles de la Charente-Maritime Women Cycling. Grâce à ce succès, la coursière de la DN Dames Biofrais St-Julien-en-Genevois consolide son fauteuil de leader au classement général.

Clara, dans quel état d’esprit êtes-vous après votre victoire sur la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine ?
Je suis super heureuse de m’imposer sur la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine ! Je tournais autour depuis le début de la saison. Je n’avais pas encore réussi à lever les bras, cette année, en Coupe de France. C’est désormais chose faite.

Comment avez-vous vécu cette journée ?
Les filles de la FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope ou celles de la Charente-Maritime n’ont pas cessé d’attaquer durant toute la course. Cette épreuve a été très roulante et rapide. Heureusement pour nous, notre équipe, la DN Dames Biofrais, a été très forte car elle a réussi à suivre tous les bons coups. Au final, on a réussi à conclure de la plus belle des manières, avec ce sprint victorieux qui récompense tout le travail de mes coéquipières tout au long de la journée.

Désormais, il faut compter sur les filles de la Charente-Maritime Women Cycling ?
On se doutait qu’elles allaient attaquer car c’est dans leur ADN. Elles sont souvent devant. Il ne faut pas oublier aussi les filles de St-Michel-Auber93 qui sont très offensives, elles-aussi.

Au final, la victoire vous revient ?
Je ne me connaissais pas des qualités de sprinteuses. Au fil des courses, mes sprints sont de mieux en mieux. Malgré mes efforts consentis tout au long de cette course, j’ai réussi à battre les deux filles de la Charente-Maritime Women Cyclign au sprint. C’est top car Gladys Verhulst est une excellente sprinteuse lorsqu’elle est bien placée. Je connaissais un peu moins Marine Quiniou (3e au sprint, ndlr).

Le classement général de la Coupe de France va-t-il devenir un objectif, maintenant ?
Au tout début de la saison, je ne savais pas trop où j’en étais sur la oute. Ma belle place sur la première manche de la Coupe de France, je me suis dit que cela pouvait devenir un objectif de ma saison. Au final cela l’est et cela se passe plutôt bien pour moi.

Qu’est-ce qui va rythmer votre fin de saison ?
Je suis davantage focalisée sur les Championnats de France de cyclisme sur route, dans deux semaines à Nantes. Ensuite, il y aura les Championnats d’Europe de cyclisme sur piste (2 au 7 août à Glasgow), avant de finir ce gros bloc de compétitions par les France piste, mi-août à Saint-Quentin-en-Yvelines.

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Sanchez : « Il est important de garder la tête froide »

Entretien.Il n’y a pas encore le feu dans la maison. Pour le moment, les résultats ne sont pas encore à la fête pour les féminines de l’équipe de France de cyclisme sur piste. Malgré une bonne première manche disputée le week-end dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines, les Bleues ont eu des difficultés à enchaîner de belles performances, ce week-end à l’occasion de la deuxième manche de Coupe du monde disputée à Milton. Comme nous l’explique Clara Sanchez, sélectionneure nationale du sprint féminin, dans un entretien qu’elle nous a accordé. Maintenant, il faudra rebondir pour décrocher enfin un podium pour la vitesse française sur les prochaines manches de Coupe du monde.

Clara, que pouvez-vous nous dire sur l’ambiance qu’il régnait dans le vélodrome de Milton au Canada ?
Au Canada, les tribunes sont plus petites et le il n’y avait pas trop de public durant ce week-end de compétition. L’ambiance à Milton était différente de celle que l’on a pu connaître la semaine dernière à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Et comment est-elle en équipe de France ?
Il y a une bonne ambiance en équipe de France. Tout se passe bien car les filles et les garçons de la sélection nationale se côtoyant et s’entraînent ensemble tout au long de l’année.

Quel sentiment prédomine-t-il après cette deuxième manche de Coupd u monde de cyclisme sur piste disputée au Canada ?
Il est très mitigé ! Après Saint-Quentin-en-Yvelines, où l’on avait à cœur de bien faire, on étaient un peu fatiguées physiquement et psychologiquement. Cela a été alors difficile d’enchaîner les bons résultats sur la piste de Milton.

« Heureusement que je ne vais pas déjà tirer la sonnette d’alarme après seulement deux manches de Coupe du monde »

Comment expliquez-vous cette huitième place sur la vitesse par équipes ?
Dès les qualifications, on n’était pas dans le coup. Par la suite, Mathilde Gros a eu des difficultés à suivre le rythme imprimé par Sandie Clair.

Comment analysez-vous les temps de Sandie Clair sur cette discipline ?
Sandie Clair n’était pas si loin que cela des temps qu’elle a pu réaliser le week-end dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines. Ensuite, on avait choisi des braquets différents afin que Mathilde Gros puisse suivre Sandie. Finalement, Sandie a plutôt bien performé au Canada.

Quels enseignements allez-vous en retirer ?
Il y a des points physiques à améliorer chez nos athlètes féminines. Avec le temps qu’il nous reste avant les Championnats du monde de cyclisme sur piste, on va davantage travailler sur cet aspect afin de pouvoir performer au mieux sur les prochains rendez-vous internationaux.

Cela vous inquiète-t-il pour la suite de la saison ?
Heureusement que je ne vais pas déjà tirer la sonnette d’alarme après seulement deux manches de Coupe du monde. Mais je vais prendre en ecompte les résultats obtenus lors de ces deux premières compétitions de la saison. À Saint-Quentin-en-Yvelines, on termine sixièmes et à Milton, on finit huitième. Si on arrive à accrocher une quatrième ou une cinquième place, ce sera déjà pas mal en vitesse par équipes. Après, on ne peut pas être devant à chaque fois. Maintenant, il va falloir revondir et c’est ce que l’on fera d’ici la prochaine échéance internationale.

« On attend beaucoup trop de Mathilde »

Sur l’épreuve individuelle de la vitesse, Mathilde Gros peut-elle faire quelque chose contre la Hongkongaise Wai Sze Lee ?
Pour rappel, Mathilde Gros n’a que dix-neuf ans. Elle est encore en apprentissage mais elle progresse très vite. De son côté, la Hongkongaise Wai Ser Lee est plus âgée et mature. Ce ne sont pas les mêmes générations. On ne demande pas les mêmes choses à une fille de dix-neuf ans qu’à l’une qui est à l’apogée de sa carrière. Aujourd’hui, la Hongkongaise est plus forte que les autres. Pour autant le sera-t-elle dans six mois ? Ce n’est pas sûr. De son côté, Mathilde est en progression constante. Il n’y a pas encore le feu dans la maison.

Vous estimez que Mathilde est en progression contante, cela veut-il dire qu’elle a fait moins d’erreurs au Canada ?
Mathilde fait encore quelques petites erreurs tactiques sur la piste. C’est un peu normal car cela ne fait qu’un an et demi qu’elle est présente sur la scène internationale. Cela ne fait que quatre ans qu’elle fait du vélo. Techniquement et tactiquement, c’est plus difficile pour elle que pour une fille qui pratique le cyclisme sur piste depuis dix ou quinze ans.

Comment avez-vous trouvé Mathilde sur le keirin ?
Lorsque l’on s’aligne sur une compétition, c’est pour la remporter. Il y avait forcément de la déception pour Mathilde. Elle est encore jeune et elle a des difficultés pour enchaîner deux compétitions en l’espace d’une semaine. Malgré tout, on voit Mathilde très haut et très vite mais il faut rappeler d’où elle vient. Il faut savoir relativiser les choses.

On en demande peut-être beaucoup à Mathilde ?
On attend beaucoup trop de Mathilde. Ce qui me fait un peu peur, c’est tous les gens qui gravitent autour d’elle. Mais j’ai confiance en Mathilde car c’est une fille humble et intelligente. Finalement, ce que je eux vous dire, c’est qu’il faut lui laisser un peu de temps. Elle a un gros potentiel mais pour le moment, elle n’a pas un titre de championne du monde. Mathilde ne reste qu’un espoir du cyclisme sur piste français. On peut le voir chez les garçons où Sébastien Vigier a plus de résultats, et pourtant, il est moins médiatisé. Le chemin est encore long pour Mathilde.

« Chez les filles, on a une équipe de France en pleine construction »

Vous êtes un peu éloignée de l’endurance, mais comment avez-vous trouvé la prestation des Bleues sur les différentes épreuves de l’endurance ?
C’est difficile de juger leurs performances car je ne suis pas la sélectionneure de l’endurance. Mais j’ai trouvé qu’elles étaient en forme physiquement. Laurie Berthon, qui est arrivée malade au Canada, a réctifié le tir pour réaliser un bel omnium avec une cinquième place à la clé. Ensuite, sur la poursuite par équipes, c’est dommage que les filles soient tombées car elles avaient un record de France dans les jambes.

Rassurez-nous, on a une belle équipe de France de cyclisme sur piste ?
Chez les filles, on a une équipe de France en pleine construction. Que ce soi sur le sprint ou sur l’endurance, on est en constante progression. Il ne faut pas uniquement se focaliser sur les résultats bruts. Il ne faut rien lâcher. Il est important, pour nous les entraîneurs nationaux, de garder la tête froide et d’avoir du recul sur les performances de nos athlètes.

Légende photo : Clara Sanchez, la sélectionneure de l’équipe de France féminine de sprint, ne veut pas déjà tirer la sonnette d’alarme après seulement deux manches de Coupe du monde de cyclisme sur piste (Crédit photo : Ladies Sports)

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Le Net : « Ce n’est pas passé loin »

Entretien.À seulement dix-huit ans, Marie Le Net vient d’écrire l’une des plus belles pages de sa jeune carrière en devenant vice-championne du monde juniors de cyclisme sur route. La fête aura été un peu gâchée à cause des critiques qu’elle a pu lire sur les réseaux sociaux concernant sa tactique à adopter sur le dernier kilomètre de cette course en ligne des Mondiaux à Innsbruck. Mais la Bretonne va devoir se forger une carapace pour se blinder face à ce genre de propos. Peut-être qu’elle arrivera à le faire au sein d’une équipe World Tour. C’est tout le mal que l’on lui souhaite pour cette jeune pépite du cyclisme féminin français.

Marie, dans quel état d’esprit êtes-vous après cette belle deuxième place sur la course en ligne des Mondiaux juniors de cyclisme sur route ?
Je n’arrive toujours pas à réaliser ! C’est toujours comme ça avec moi à chaque fois. Je ne sais pas l’expliquer. C’est peut-être parce que je me dis que c’est une course comme les autres. À la fin, lorsque je fais une place, cela fait bizarre ! J’ai performé ce jour, et comme par hasard c’était sur une épreuve où il y avait un enjeu capital. Cela reste une course d’un jour. Je suis hyper heureuse de ce résultat sur ces Mondiaux juniors.

L’argent fait-il votre bonheur ?
C’est sûr ! Ce n’est pas passée loin du titre mondial. Il ne m’a pas manqué grand-chose. Vue la physionomie de la course, je suis heureuse d’avoir décroché cette médaille d’argent. Après mes quatrièmes places sur le contre-la-montre, la course en ligne des Championnats d’Europe juniors, je ne voulais pas revivre ce scénario à Innsbruck.

Qu’est-ce qui vous a manqué pour aller chercher ce titre mondial ?
Je ne pense pas avoir manqué de fraîcheur sur cette course. J’ai couru avec justesse, je pense ! Après mon retour sur les échappées à moins de cinq kilomètres de l’arrivée, j’aurais dû attendre le sprint. Une fois la ligne franchie, j’ai appris que Jade Wiel, ma coéquipière, était en train de rentrer sur le groupe de tête. Mais j’ai décidé d’agir. Je n’ai aucun regret à avoir.

>« J’ai été un peu blessée par les messages sur les réseaux sociaux sur mes choix tactiques sur cette fin de course »

Racontez-nous comment vous avez vécu cette journée ?
Pour ma part, je me suis amusée ! Malgré un parcours tracé pour les grimpeuses, j’attendais avec impatience cette descente juste avant la ligne d’arrivée. J’ai même atteint 87 km/h dans cette descente. Dans la première difficulté du jour, je suis restée dans les roues. SDans la dernière bosse, j’ai un peu craqué mais j’ai tout fait pour rester à moins d’une trentaine de secondes du groupe de tête car je savais qu’avec ma pointe de vitesse, j’allais revenir sur elles.

À un moment, avez-vous douté lorsque les trois filles sont parties en contre ?
Pas le moindre instant car je savais que je pouvais faire mon retard dans la descente. En haut de la dernière difficulté du jour, je ne devais pas avoir trop de retard sur les trois filles de devant. J’y suis allée étape par étape. Je me suis fait plaisir dans cette descente et j’ai réussi à rentrer à quelques encablures de l’arrivée.

Partir à plus d’un kilomètre de l’arrivée, vous prive-t-il du titre ?
J’avais deux options qui s’offraient à moi. Soit, j’attendais le sprint. C’était à double tranchant puisque je ne savais pas si j’avais des bonnes rouleuses ou des sprinteuses en face de moi. Soit, je tentais d’attaquer d’un peu plus loin c’&tait la consigne avant le départ. C’était à moi de faire le dernier kilomètre à fond car j’avais les capacités pour tenir. Surtout si derrière, cela se regardait. Je pouvais m’imposer en solitaire. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné. Pour être honnête avec vous, j’ai été un peu blessé par les messages sur les réseaux sociaux que j’ai pu lire concernant sur mes choix tactiques sur la course. Après, ce sont mes choix et les gens ne sont pas sur le vélo. On en a discuté avec mon entraîneur, Julien Guiborel, après l’arrivée. Je n’ai aucun regret.

« J’ai terminé ma saison sur une belle note »

Quels enseignement allez-vous retirer d’une telle course ?
Lorsque l’on se fait plaisir, tout roule ! C’est ce que je vais retenir de cette course mondiale.

Quel est votre programme, maintenant ?
Je vais un peu me reposer car la saison a été longue. C’est top çar Je termine ma saison sur une belle note. Ensuite, je repartirai à l’entraînement pour préparer les épreuves sur la piste avec l’objectif de me qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020.

Comment voyez-vous l’avenir ?
Maintenant, il faudra faire aussi bien voire mieux l’année prochaine. Avant ce Championnat du monde, j’avais quelques inquiétudes sur mon avenir dans le milieu du cyclisme. Désormais, après cette médaille d’argent, certaines équipes du World Tour féminin ont montré un intérêt pour m’embaucher au sein de leur effectif. Pour le moment, je préfère rester évasive. Vous le saurez en temps voulu…

Légende photo : Marie Le Net décroche la médaille d’argent sur la course en ligne juniors des Championnats du monde disputés à Innsbruck (Crédit photo : Twitter FFC)