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Clair : « Je mise tout sur la vitesse par équipes »

Propos recueillis par Romain Beauvais
Entretien.Il n’y a pas de quoi s’enflammer ! Sixième de la vitesse par équipes, le week-end dernier au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, à l’occasion de la première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste, Sandie Clair et Mathilde Gros doivent encore bosser pour aller chercher un podium dans cette discipline. Car « ce n’est pas en terminant sixième à chaque fois, que l’on ira chercher une médaille olympique. » Les deux jeunes savent qu’elles ont encore une grosse marge de progression. C’est encourageant pour la suite de la saison. Pour celle qui s’entraîne à Toulon, il faut ajuster les derniers réglages pour aller en finale du tournoi de vitesse par équipes, ce vendredi lors de cette deuxième manche de Coupe du monde qui aura lieu au Canada. Ce qui serait une belle opportunité pour les deux copines de l’équipe de France de marquer de précieux points dans la course à la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020…

Sandie, comment avez-vous vécu ces trois jours à Saint-Quentin-en-Yvelines pour cette première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste ?
Deux jours avant le début de cette première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste, j’avais besoin de faire comme si j’étais à l’étranger pour avoir une concentration optimale sur cette compétition. Pour ma part, je n’ai couru que le vendredi sur la vitesse par équipes. Durant les deux autres jours, j’ai pu en profiter pour aller voir courir mes collègues de l’équipe de France car d’habitude, je suis avec eux au milieu de la piste.

C’est toujours particulier de courir devant son public ?
C’est quelque chose de fantastique lorsque le public est derrière nous. Il y a notre famille et nos proches qui nous encouragent. C’est vraiment un plus d’entendre tous ces encouragements durant la compétition. Cela nous donne davantage de confiance lorsque l’on est sur le vélo.

On dit toujours qu’il est difficile d’évoluer à domicile, comment avez-vous géré cette pression ?
Pour moi, c’est quitte ou double à domicile. Soit on arrive à se transcender pour réaliser des performances exceptionnelles devant son public, soit on tremble. Personnellement, j’ai bien géré cette pression. C’est la troisième fois que j’évolue à la maison, et cela s’est bien passé. Auparavant, j’avais peur d’être bouffée par cette pression mais une fois sur la piste, elle s’est envolée.

« Personnellement, je suis satisfaite de ma prestation mais collectivement, je ne peux pas l’être car on n’est pas en finale »

Comment avez-vous vécu cette vitesse par équipes ?
On est déçues car on est capables de faire mieux ! Techniquement, on n’est pas très propres. C’est sur cet aspect que l’on perd beaucoup de temps. Il va falloir faire des réglages avec Mathilde Gros pour être davantage mieux coordonnée dans le passage de notre relais. Car l’objectif n’est pas de gagner du temps mais surtout de ne plus en perdre. On va alors mettre en place une nouvelle stratégie pour combler cet écart avec les meilleures nations de la discipline.

Vous retrouvez d’excellentes sensations sur la piste, comment l’expliquez-vous ?
Individuellement, j’ai réalisé un bon temps sur cette première manche de Coupe du monde. Ce n’est rien d’exceptionnel mais c’est tout de même un bon chrono. Je ne suis pas très loin de mon record. Personnellement, je suis satisfaite de ma prestation mais collectivement, je ne peux pas l’être car on n’est pas en finale. Mais je travaille pour l’équipe. Je vais continuer à m’améliorer. Il est indispensable que l’on progresse l’une et l’autre car ce sont nos deux temps qui s’additionnent à la fin.

Vous vous entraînez à Toulon et Mathilde Gros à Saint-Quentin-en-Yvelines, cela pose-t-il des problèmes pour vous deux dans l’optique de p performer sur les grandes compétitions ?
Je ne viens pas à Saint-Quentin-en-Yvelines uniquement que pour les courses. J’étais présente au Vélodrome au mois de septembre avant de disputer cette première manche de Coupe du monde. J’y retournerai avant les prochaines échéances internationales. Ensuite, on doit bosser ensemble avec Mathilde Gros afin de peaufiner nos automatismes. Par ailleurs, on n’a pas besoin de s’entraîner tous les jours ensemble car on a des entraînements spécifiques.
<em>« Je pense que l’on a plus de chances d’aller chercher des médailles par équipes plutôt que moi en individuel »

Qu’est-ce qu’il vous manque aujourd’hui pour se hisser en finale de la vitesse par équipes ?
Il va falloir progresser techniquement. On doit également travailler physiquement. Sur cette manche de Coupe du monde à Saint-Quentin-en-Yvelines, on avait de bonnes sensations malgré que l’on s’est un peu loupées en qualifications (4e temps). Il va falloir revoir notre stratégie pour améliorer notre temps final.

Était-ce un choix de votre part ou de celui de votre entraîneur de ne pas vous aligner sur les épreuves de vitesse en individuel ?
Un peu des deux ! Je mise tout sur la vitesse par équipes ! Je suis concentrée à 100% sur cette discipline. En individuel, nous n’avons qu’un seul quotta. C’est légitime qu’il revienne à Mathilde Gros. Pour être honnête avec vous, je n’ai pas fait en sorte d’avoir un deuxième quota pour le sprint français féminin. Je pense que l’on a plus de chances d’aller chercher des médailles par équipes plutôt que moi en individuel. C’est un choix réfléchi et je ne le regrette pas un seul instant…

Un mot sur votre coéquipière, Mathilde Gros. Comment l’avez-vous trouvée sur la piste ?
Mathilde Gros a été au bout dans le tournoi de vitesse individuelle ! Malheureusement, elle a été disqualifiée et termine quatrième. Je n’avais pas vu la faute. J’étais un peu surprise. Si elle a eu énormément de pression sur les épaules, elle l’a bien gérée. Mathilde fait encore quelques petites erreurs tactiques. Elle est encore en apprentissage mais elle progresse vite. La connaissant, je sais qu’elle aurait aimé faire mieux à domicile en décrochant une médaille devant toute sa famille.

« Ce n’est pas en terminant sixième à chaque fois que l’on ira chercher une médaille olympique »</em>

Cette première manche de Coupe du monde vous donne-t-elle beaucoup d’espoirs pour la suite de la saison ?
À Saint-Quentin-en-Yvelines, on a réalisé le quatrième temps des qualifications. ce n’est pas un temps exceptionnel. On peut faire beaucoup mieux. Aux Championnats d’Europe, on avait obtenu un meilleur chrono en qualifications. C’est tout de même encourageant. Cela montre que l’on a encore une marge de progression. On a d’excellentes sensations sur la piste. Il faudra rectifier le tir sur la prochaine manche de Coupe du monde au Canada. Ce week-end, on espère aller au bout de ce tournoi de vitesse par équipes. C’est une chose importante pour nous car on rêve de médailles mais on veut aussi marquer de précieux points dans la course à la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020. Ce n’est pas en terminant sixième à chaque fois que l’on ira chercher une médaille olympique. Il faut donc que l’on se rapproche petit à petit des meilleures nations mondiales.

Les Jeux Olympiques de Tokyo2020 restent-ils dans un coin de votre tête ?
Bien évidemment, on y pense ! La qualification pour Tokyo2020 a débuté dès les Championnats d’Europe, cet été à Glasgow. La vitesse par équipes pourra également qualifier nos athlètes pour l’épreuve de vitesse en individuel. C’est beau de se donner l’une pour l’autre dans un sport individuel.

Comment voyez-vous l’avenir de la vitesse féminine française à moins de six ans des JO de Paris2024 ?
Malheureusement, cela fait de nombreuses années que l’on n’est pas beaucoup sur la vitesse féminine. Le jour où je vais arrêter ma carrière, Mathilde se retrouvera toute seule à performer au plus haut niveau. D’ici là, j’espère que la relève sera au rendez-vous sur la piste. Entre Mathilde et moi, il y a plus de dix ans d’écart. Il n’y a pas de fille entre nous. C’est très dommage pour le cyclisme féminin français. Ce n’est pas une surprise car cela a toujours été comme cela. C’est un peu triste pour notre sport…

Légende photo : Sandie Clair espère aller chercher des médailles en vitesse par équipes (Crédit photo : Facebook Clair)

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Sanchez : « C’est toujours important de briller en France »

Entretien.C’est la rentrée des classes pour les filles de l’équipe de France de cyclisme sur piste ! À partir de ce vendredi et ce jusqu’à dimanche, à l’occasion de la première manche de Coupe du monde au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, Clara Sanchez, la sélectionneure du sprint français féminin, espère démarrer cette saosp sur les chapeaux de roues. Mathilde Gros portera tous les espoirs du clan tricolore sur la vitesse individuelle et le Keirin. De son côté, Sandie Clair aura comme mission de mettre sur orbite la France sur la vitesse par équipes. Car l’objectif, pour les deux jeunes femmes, est de se qualifier le plus tôt possible pour les Jeux Olympiques de Tokyo2020. Et quoi de mieux que de le réaliser dès ce week-end dans les Yvelines.

Clara, qu’est-ce que cela représente pour les filles de l’équipe de France de disputer cette première manche de Coupe du monde de cyclisme sur piste à Saint-Quentin-en-Yvelines ?
C’est toujours important de briller en France. Les filles vont alors avoir envie de se transcender. Car elles s’entraînent tous les jours dans ce Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. C’est la piste de l’équipe de France. On aura à cœur de réaliser le meilleur résultat possible devant notre public.

Comment allez-vous gérer l’effervescence autour de vos athlètes féminines ?
Forcément, on est attendue au tournant car on évoluera à domicile. Ce sera à elles de convertir cette pression en une pression positive. Elles devront s’en servir pour se transcender.

Les sprinteuses tricolores ont-elles les armes pour briller à la maison ?
On a commencé par une cinquième place aux Championnats d’Europe en vitesse par équipes. Ensuite, on a Mathilde Gros, championne d’Europe du keirin et médaillée de bronze en sprint cet été à Glasgow, qui aura à cœur de performer à Saint-Quentin-en-Yvelines. Par conséquent, on a une équipe en vitesse qui peut aller chercher la qualification olympique pour la vitesse par équipes dès ce week-end en France.

>« Mathilde restera Mathilde »

Comment sentez-vous Mathilde avant ce grand rendez-vous international ?
Mathilde Gros est une jeune fille qui a envie de bien faire. Elle aura à cœur de briller également en vitesse par équipes. C’est important pour elle de performer avec l’équipe de France. Cela montre aussi la force d’une nation.

Selon vous, son séjour au Japon lui a-t-il fait beaucoup de bien ?
Mathilde restera Mathilde. J’ai vraiment constaté une évolution positive dans son comportement. Elle est plus autonome. Son séjour au Japon lui servira sans doute pour l’avenir.

Quels objectifs avez-vous fixé pour cette compétition à la maison ?
La première chose pour l’équipe de France féminine, c’est d’aller chercher des points pour la qualification olympique en vitesse par équipes. Ensuite, on jouera la gagne avec Mathilde Gros en vitesse individuelle et en keirin. Si elle le fait, ce serait quelque chose d’extraordinaire devant son public.

« On présentera la meilleure équipe de France possible pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 »

Un mot sur Sandie Clair. Comment la sentez-vous avant ce grand rendez-vous ?
Les objectifs sont très clairs pour Sandie Clair. Elle doit performer uniquement sur la vitesse par équipes. Elle se rapproche de ses meilleurs temps. Ce serait incroyable de réaliser un podium sur cette manche de Coupe du monde car le plateau est très relevé dans cette épreuve. Sandie est donc dans une démarche et une progression très positive. Elle continue de s’entraîner à Hyères avec son frère, Cédric. Ils font de l’excellent travail. Cela lui permet d’être très performante sur la piste.

On avait l’impression qu’il y avait Mathilde et les autres. Avec le retour de Sandie Clair au plus haut niveau, cela vous permet-il d’avoir une concurrence saine au sein de l’équipe de France ?
Pour moi, l’une apporte à l’autre. En vitesse par équipes, Sandie Clair apporte son expérience. De son côté, Mathilde Gors apporte sa fraîcheur. L’une et l’autre se tire vers le haut. On voit ainsi une vraie équipe. C’est plutôt rare dans le cyclisme sur piste.

Les Jeux Olympiques de Tokyo2020 restent dans un coin de la tête de toutes vos sprinteuses ?
C’est dans un coin de la tête de toutes les filles et de tous les entraîneurs français. Bien évidemment, on présentera la meilleure équipe de France possible aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Avant, on se concentrera sur les manches de Coupe du monde et les Championnats du monde. Les JO restent l’objectif final pour nous avec, je l’espère, une médaille olympique pour nos filles. En tout cas, c’est tout ce que je leur souhaite….

Légende photo : La sélectionneure du sprint féminin français, Clara Sanchez, s’attend à une très belle fête au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines pour l’ouverture de la saison Coupe du monde de cyclisme sur piste (Crédit photo : FFC – Patrick pichon)

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Gros : « Je savais que Sandie allait me poser des problèmes »

Interview.Malgré une deuxième manche compliquée, Mathilde Gros a dû s’employer contre Sandie Clair pour décrocher ce titre de championne de France en vitesse individuelle à Hyères. Un deuxième déjà cette semaine après celui obtenu samedi sur le 500m départ arrêté. Maintenant, il ne reste plus que le keirin pour réaliser le Grand Chelem sur le vélodrome Toulon Provence Méditerranée (TPM). La sociétaire de l’US Créteil a prouvé qu’elle était intouchable sur la scène nationale. Et même une Sandie Clair ne peut que s’incliner face à un tel phénomène. Maintenant, reste à le prouver aux Championnats du monde juniors à Montichiair en Italie…

Mathilde, quel état d’esprit prédomine-t-il après ce deuxième titre national en deux jours ?
J’étais contente de décrocher ce titre en vitesse. Le fait de courir contre Sandie (Clair) m’a permis d’acquérir davantage d’expérience. J’avais de bonnes sensations et j’étais heureuse de gagner ces deux matches contre elle. Cette victoire prouve que j’ai franchi un cap au niveau de la technique. Je suis donc assez satisfaite de moi.

Ce titre en vitesse individuelle a-t-il une saveur particulière ?
À la base, je ne m’attendais pas à remporter le titre national sur le 500m départ arrêté. Surtout que Sandie avait réalisé un temps canon. Sur ce vélodrome Toulon Provence Méditerranée (TPM), je ne savais pas si j’allais battre ce chrono. Au final, je l’ai fait. Après ce succès, je voulais être montrer que je pouvais être présente sur toutes les disciplines. Mais pour moi, la vitesse reste l’épreuve reine de la piste. J’étais vraiment très contente de décrocher ce deuxième titre de championne de France à Hyères.

Vous attendiez-vous à disputer une finale difficile contre Sandie Clair ?
Je savais très bien que Sandie Clair allait me poser des problèmes durant cette finale. Elle est une adversaire redoutable. J’ai ainsi pu mettre en place différentes stratégies de course. Notamment sur cette deuxième manche où Sandie a attaqué de loin. Elle m’a surprise. Mais j’ai pu revenir grâce à ma pointe de vitesse.

>« Je n’ai pas simplement appuyé sur les pédales à l’aveugle »

Sandie Clair disait que son expérience pourrait faire la différence. Finalement, c’est votre vitesse qui l’a fait ?
C’est vrai que ma pointe de vitesse m’a beaucoup aidée. Après, je n’ai pas simplement appuyé sur les pédales à l’aveugle. Au niveau tactique, je commence à acquérir de l’expérience. J’étais satisfaite de moi car j’ai réussi à faire le poids contre elle, tactiquement.

Ce lundi, en finale, avez-vous douté à un moment ?
Oui, tout le temps. Car je ne me dis jamais que j’ai course gagnée. Sinon, cela me porterait la poisse. Du coup, j’ai pris les matches les uns après les autres. Cela m’a permis d’être concentrée jusqu’à la fin de ce tournoi de vitesse.

Maintenant, comment allez-vous gérer ce keirin ?
Ce mardi après-midi, j’étais alignée sur la vitesse par équipes chez les juniors. Cela m’a permis de remettre les jambes en route avant de se projeter sur le keirin. Je vais le courir au feeling afin de prendre du plaisir. On verra bien ce que cela donnera sur cette épreuve.

Encore une fois, il faudra faire face à Sandie Clair ?
Bien évidemment, il y aura encore une lutte contre Sandie (Clair). Mais il ne faut pas oublier Mélissandre Pain qui a obtenu de nombreux podiums en keirin. Maintenant, on va voir comment mes adversaires vont se comporter face à moi et comment moi je vais gérer cette course.

Cette semaine de travail à Hyères vous donne-t-elle beaucoup de confiance pour les Mondiaux Juniors la semaine prochaine en Italie ?
Petit à petit, je commence à retrouver de bonnes sensations sur mon vélo. Il faut continuer dans cette voie-là. Après, on verra comment je me comporte aux Championnats du monde. Mais cela fait toujours plaisir de gagner des titres sur la scène nationale. Cela fait du bien au moral. Surtout lorsque l’on s’impose contre des athlètes comme Sandie Clair. Cela fait très plaisir et cela me donne beaucoup d’énergie. Cela me donne également plus envie d’aller chercher ce maillot arc-en-ciel, la semaine prochaine en Italie.

Légende photo : Mathilde Gros (a gauche sur la photo) décroche le titre de championne de France de la vitesse à Hyères (Patrick Pichon/FFC)