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Le bronze pour Eraud

Après sa neuvième place sur le contre-la-montre, jeudi dernier, Sévérine a décroché, ce samedi, la médaille de bronze sur la course en ligne espoirs des Championnats d’Europe de cyclisme sur route disputées à Plumelec. Le titre reste la propriété de la Polonaise Katarzyna Niewiadoma.

« Si je savais que tu étais dans ma roue, j’airais tout donné pour toi dans le sprint final. Si je l’avais su, tu aurais pu décrocher la médaille d’argent au lieu du bronze » pestait Audrey Cordon-Ragot à sa jeune coéquipière de l’équipe de France. Car Séverine Eraud a manqué de lucidité dans l’emballage final de la course en ligne espoirs des Championnats d’Europe disputés à Plumelec. C’est dommage car la Française semblait être en mesure de jouer le titre.
Partie avec sept autres filles à cinquante kilomètres de l’arrivée, la sociétaire de la formation World Tour Poitou-Charentes Futuroscope86 semblait être, avec la Néerlandaise Lucinda Brands, la plus forte dans ce groupe. Et la Tricolore, âgée de 21 ans, leur prouvait en prenant des relais appuyés. Mais Séverine EEraud en faisait sans doute de trop et devrait en garder sous la pédale.

Eraud : « J’ai laissé un peu de plumes dans l’échappée »
Sur l’attaque de la Batave dans la côte de Cadoudal, la Française a explosé. Elle a essayé de rentrer sur les quatre filles en tête de la course mais elle n’a pas réussi à le faire. Elle a alors décidé de se relever et d’attendre le peloton qui revenait sur les échappées.

« J’ai laissé toutefois un peu de plumes dans l’échappée, mais je me sentais bien sur cette course donc j’ai tout donné dans la bosse finale. J’ai essayé d’accrocher au maximum les dossards rouges », analysait Séverine Eraud sur le site internet de la Fédération française de cyclisme (FFC).

Une belle médaille pour Séverine Eraud

Sur la ligne d’arrivée, elle sera juste devancée par l’intouchable polonaise Katarzyna Niewiadoma , qui conserve son titre européen, et la Danoise Cécilie Uttrup-Ludwig. Mais cette médaille de bronze représente beaucoup pour Severine Eraud.

« Cette troisième place me réjouis, je m’étais bien préparée pour ce Championnat d’Europe. Je pensais que c’était sur cette épreuve que j’avais le plus de chances de bien me classer, et finalement c’est aujourd’hui que je marchais le mieux. Je suis super heureuse. »

Légende : Séverine Eraud (à droite sur la photo) décroche le bronze sur la course en ligne espoirs des Championnats d’Europe à Plumelec (Patrick Pichon/FFC)

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Grande première pour Labous

Première médaille pour Juliette Labous. La Franàaise a décroché le bronze, ce mercredi sur le contre-la-montre juniors des Championnats d’Euroe disputés à Plumelec (Morbihan). Sur ce tracé, la Française a été devancé par les deux Transalpines Lisa Morzenti (1ère en 19’02’’) ) et Alessia Vogilia (2e en 19’16’’). Elle tentera de réaliser un bon résultat, vendredi, sur la course en ligne.
 
Cette médaille de bronze vaut sans doute de l’or pour Juliette Labous. Bien évidemment, la jeune Tricolore,âgée de 17 ans, visait un tout autre métal sur l’épreuve du contre-la-montre juniors des Championnats d’Europe de cyclisme sur route disputés à Plumelec, Il y avait donc un brin de déception, une fois la ligne d’arrivée franchie.

« Je suis contente, mais je visais le titre donc forcément là à chaud le sentiment qui prime c’est la déception. Cela changera peut-être à froid car je monte sur le podium, c’est aussi ma première médaille continentale, donc ce n’est pas une performance négligeable, mais quand même », a réagi Juliette Labous sur le site internet de la Fédération française de cyclisme (FFC).
 
Labous : « Je n’avais pas de super sensations »

Sur ce tracé d’un peu moins de 13 kilomètres, la Française a été finalement été battue par deux Transalpines Lisa Morzenti, qui a remporté le titre européen, et Alessia Vogilia, qui prend la m »daille d’argent. Sans doute que la Franc-Comtoise ne s’attendait pas à les voir devant elle.

« Je ne pouvais pas forcément savoir que certaines allaient être plus fortes que moi, je n’étais pas à 100% de mes capacités.. Je n’avais pas de super sensations. Je n’étais pas très bien sur le début du parcours, et cela s’est débloqué à la fin », précisait-elle.

Guiborel : « On venait pour un podium, et cela reste une très belle médaille »
 
Pour l’entraîneur national des juniors dames, Julien Guiborel, Juliette (Labous) a franchi un palier cette année. « Ce que je retiens c’est que sur le plan moral, Juliette a passé un cap, car elle est capable de performer même si elle n’a pas de super sensations. On venait pour un podium, et cela reste une très belle médaille. On avait c’est vrai dans l’idée de gagner le titre, mais les Italiennes étaient les plus fortes aujourd’hui. »

Maintenant, il faudra faire aussi bien voire mieux sur la course en ligne. « Cela peut aussi piquer Juliette pour aller chercher ce métal qu’elle convoite tant à l’occasion de la course en ligne. Qui sait… Cela peut lui donner une motivation supplémentaire pour vendredi », espérait son entraîneur, Julien Guiborel. Verdict vendredi matin sur le circuit de Plumelec.

Légende : Juliette Labous s’offre sur un podium sur le contre-la-montre des Championnats d’Europe (Compte Twitter Giant-Alpecin) 

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Barbotin : « Si on avait notre Coupe de France à nous, ce serait différent »

Interview.Le week-end dernier à la Picto Charentaise, théâtre de la finale de la Coupe de France, la formation de la DN17 Poitou-Charentes dirigée par Jean-Christophe Barbotin a réalisé le doublé en remportant le classement général individuel et celui par équipes. Son directeur sportif reste un peu chafouin. Pour lui, il souhaiterait une compétition sans l’équipe World Tour Poitou-Charentes Futuroscope 86. Selon lui, la Coupe de France serait bien plus serrée que cela a été le cas cette saison. À méditer pour l’année prochaine.
Jean-Christophe, quel bilan tirez-vous de cette Coupe de France 2016 ?

On ne va pas se le cacher. c’est un bilan plus que positif pour notre troisième année d’existence. Cette année, on remporte le classement individuel avec Daniela Reis et par équipes de la Coupe de France. Mais ce qui est le plus important pour nous, c’est le titre de vice-championne de France de Marjolaine Bazin aux Championnats de France en juin dernier à Vesoul.

Comment avez-vous vécu cette saison ?
C’est une saison à l’image de celle de l’an passé mais on avait un groupe un peu plus fort cette année. On avait un groupe avec plus d’expérience et de cohésion. On a connu un excellent début de saison jusqu’aux Championnats de France et ensuite on a eu un été plus difficile en termes de résultats. La raison ? On a un petit effectif et les filles ne sont pas disponibles tout le temps car elles travaillent à côté. L’autre raison, c’est que l’on est la seule équipe amateure à avoir un calendrier UCI aussi chargé car on court des courses internationales au printemps et en été. Par conséquent, on a des filles fatiguées en fin de saison.
Avec l’intégration de Marjolaine Bazin en équipe de France, cela vous a-t-il un peuu compliqué la tâche ?
Certes, mais elle n’était pas la seule à intégrer l’équipe de France. Il y a eu Mélodie Lesueur, Iris Sachet ou encore Astrid Chazal. Cela rallonge aussi leur saison. Mais surtout je dois faire sans elles sur les épreuves nationales.

« C’est comme si la Sky venait courir en Coupe de France »

Même en l’absence de Marjolaine, cette année, vous étiez l’équipe à abattre ?
Oui en raison de notre gros début de saison. Après cette sixième manche (Prix des Communes de Nogent l’Abesse et Beine-Nauroy, Ndlr), les autres DN ont vite compris qu’on était trop fort même si on commençait un tout petit à décliner. C’est également à ce moment-là que la formation World Tour Poitou-Charentes Futuroscope 86 a montré le bout de son nez. Auparavant, on n’avait pas vu une seule de leurs filles depuis le début de la saison. À partir de là, c’est la seule formation qui a pu nous dominer. Un peu normal car nous n’avons pas les mêmes moyens que Poitou-Charentes Futuroscope 86.

Selon vous, est-ce normal de voir une équipe World Tour courir en Coupe de France ?
Il y a trois ans, on avait besoin de tout le monde pour avoir plus de concurrentes au départ d’une manche de Coupe de France. L’an dernier, on était dix-huit équipes de DN et on pouvait aligner 120 filles. En 2016, on était encore 17 formations de DN. Maintenant que l’on a réussi à développer le cyclisme féminin au niveau amateur, pourquoi on n’a pas une Coupe de France pour nous. Sans la présence de Poitou-Charentes Futuroscope 86, je pense que cette Coupe de France aurait été bien plus serrée. Par exemple sur le Tour de Saintonge où la formation World Tour était absente, on s’est fait dominer par les autres équipes amateures.

Quelles ont été les conséquences après ’arrivée de Poitou-Charentes Futuroscope 86 en Coupe de France ?
Plus personne ne court. Il n’y a plus de Coupe de France. Et lorsqu’elles sont absentes, on se fait battre car on est un peu émoussés physiquement. Dès qu’elles sont présentes, elles remportent tout car il y a un monde entre le niveau international et celui des amateurs. Depuis Nogent, on n’a pas remporté un seul classement par équipes. Si on avait notre Coupe de France à nous, ce serait différent et il y aurait de la bagarre jusqu’à la dernière manche. Là, cela n’a pas été le cas.

Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de courir sur le territoire national ?
Chez les garçons, les professionnels ne courent pas sur le territoire national. , C’est comme si la SKY venait courir en Coupe de France. Je ne suis pas le seul à râler. Ce n’est pas de la faute de Poitou-Charentes Futuroscope 86. Au contraire, elles ont le droit de courir donc elles viennent courir. C’est à l’Union cycliste internationale de faire respecter le règlement en vigueur.

« Si on monte une structure UCI, on sera présent sur la Coupe de France avec une équipe junior. On n’aura forcément pas les mêmes objectifs que cette année »

Avec deux de vos filles en tête du classement général (Daniela Ris était leader et Marjolaine Bazin était deuxième), est-ce compliqué pour un directeur sportif de gérer une telle situation ?
Non, cela a été plutôt simple car en début de saison, à l’occasion de notre stage hivernal, j’ai demandé aux filles de se positionner sur la Coupe de France pour savoir qui se sentait capable pour remporter cette épreuve. Seulement deux d’entre elles ont pris leurs responsabilités. C’était Daninela Reis et Marjolaine Bazin. Les autres filles du groupe n’avaient pas la prétention de la gagner. À partir de ce moment, elles avaient toutes les deux cartes blanches. Malheureusement entre-temps, Marjolaine Bazin a été appelée en équipe de France puis elle a connu une chute sur la Course by le Tour qui la privée d’un beau duel avec sa coéquipière. Si Marjolaine aurait été en forme, j’aurais dû gérer cette fin de saison en tapant du poing sur la table. Finalement, je n’ai pas eu à le faire.

Comment voyez-vous l’avenir ?
Tout dépend si on aboutit à notre projet : la création d’une équipe UCI World Tour. Je suis en plein dedans et j’attends des retours pour savoir si le projet peut aller au bout. On devrait enregistrer les départs de Daniela Reis et de Marjolaine Bazin. À moins que l’on arrive à les retenir la saison prochaine. Si on monte une structure UCI, on sera présent sur la Coupe de France avec une équipe junior. On n’aura forcément pas les mêmes objectifs que cette année.

N’avez-vous pas quelques craintes à l’idée de monter cette structure UCI ?
Vous savez, je suis à l’origine de la création au niveau international, av de Vienne Futuroscope avec Damien Pommereau. Je suis arrivé en 2006 à Futuroscope et j’en étais encore directeur sportif l’an dernier. À l’époque, on avait pris d’emblée une licence UCI. Cela ne me fait pas peur aujourd’hui de monter une structure UCI car j’en connais tous les rouages.

Finalement, ce serait bien pour le cyclisme féminin d’avoir plusieurs formations en World Tour ?
C’est ce que j’on essaye de faire mais le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’obstacles sur notre chemin. La première problématique, c’est que l’on est dans la même région que Poitou-Charentes Futuroscope. Avec le regroupement des régions en une seule, c’est compliqué d’obtenir les subventions. Après, ce serait bien d’avoir plsieurs équipes UCI comme c’est le cas chez les garçons en Belgique où il y a cinq ou six équipes installées avec une licence UCI. Mais en France, les partenaires ont dû mal à investir dans le cyclisme féminin. Par exemple, un sponsor va mettre 20 000 euros dans une DN 3 masculine et on voit que le budget moyen d’une DN 1 hommes avoisine les 250 000 Euros alors que le nôtre pour une DN 1 dames dépasse tout juste les 30 000 Euros.

Légende: Jean-Christophe Barbotin (au premier plan à droite sur la photo) espère pouvoir lancer sa propre structure UCI dès l’an prochain (Compte Facebook DN17 Poitou-Charentes)